Euro 2020 : comment l’Écosse a enfin rompu sa malédiction

Par Aurélien Macedo
4 min.
L'Écosse célèbre sa qualification en Serbie @Maxppp

Souvent qualifiée en Coupe du monde avec 8 participations, l'Écosse n'a plus disputé la moindre compétition internationale depuis 1998 et le mondial en France. Une disette de près de 23 ans qui vient de prendre fin. Dans une séance de tirs au but à couteaux tirés avec la Serbie (1-1 ; 5-4), la Tartan Army a réussi à se qualifier de justesse et confirme son retour sur le devant de la scène européenne.

Placé dans le groupe A de la Coupe du monde 1998 en France avec le Brésil, la Norvège et le Maroc, l'Écosse entend sortir pour la première fois de son histoire de la phase de poules d'une compétition. Accrochant longtemps le Brésil avant de céder (2-1), la Tartan Army partagera les points avec la Norvège (1-1) avant de totalement craquer face au Maroc (3-0). Depuis, c'est la débandade. Incapable de se qualifier de nouveau pour une compétition, l'Écosse déçoit continuellement. Battue en barrage de l'Euro 2000 par l'Angleterre et en 2004 par les Pays-Bas, la sélection a souvent été dans le coup pour se qualifier, mais a toujours manqué d'un petit quelque chose pour atteindre son objectif. Si bien que lors des éliminatoires de l'Euro 2020, personne n'était surpris de voir la Belgique et la Russie se qualifier assez facilement dans un groupe où l'Écosse terminait finalement troisième sans glaner un point face à ses deux adversaires. Pire, la sélection britannique avait débuté ses qualifications par une défaite catastrophique contre le Kazakhstan (3-0).

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Pour autant le rêve de qualification n'était pas totalement éteint grâce à la Ligue des Nations. Perdue dans la Ligue C avec Israël et l'Albanie, l'Écosse avait terminé de justesse en tête de son groupe grâce à une ultime victoire en Israël sur le score 3-2. Bénéficiant par ce biais d'une "deuxième chance", l'Écosse se retrouve alors barragiste au même titre que la Norvège, la Serbie et ... Israël qui ne se sont pas qualifiés lors de la phase éliminatoire pour l'Euro. Outsider pour la qualification, l'Écosse n'avait pas la faveur des pronostics. Pour autant, l'équipe avait des arguments. Déjà, la génération écossaise semblait bien plus prometteuse que la précédente. Avec Kieran Tierney (Arsenal), Andrew Robertson (Liverpool), Scott McTominay (Manchester United), John McGinn (Aston Villa), Oliver McBurnie (Sheffield Untied), Ryan Christie (Celtic), Ryan Fraser (Newcastle) ou encore Callum McGregor (Celtic), elle dispose de plusieurs éléments de qualité au sein du groupe et qui ont encore de belles années devant eux.

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Une excellente dynamique vient d'être enclenchée

La sélection est même repartie sur un gros rythme depuis l'arrivée de Steve Clarke sur son banc en mai 2019. Son bilan est pour le moment très satisfaisant avec 9 victoires, 1 nul et 4 défaites en 14 matches. Sorti d'une expérience plutôt solide avec le Kilmarnock FC (5e puis 3e du championnat), l'homme de 57 ans a surtout été adjoint auparavant et a travaillé longtemps pour José Mourinho, Kenny Dalgish ou encore Rafael Benitez. À une victoire de terminer en tête de son groupe de Ligue des Nations devant la République Tchèque, Israël et la Slovaquie et donc d'être promu en Ligue A, il a réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué. Et c'est avec des qualités qui représentent bien le football écossais que son équipe s'est qualifiée. Conquérante et solidaire, la sélection écossaise a su faire le dos rond quand il le fallait tout en piquant ses adversaires. Et c'est deux fois sur le petit point blanc que cela s'est joué.

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Après un 0-0 contre Israël, les Écossais ont gardé leur sang-froid pour se qualifier 5-3 après l'échec d'Eran Zahavi. Contre la Serbie, ils auraient pu sombrer lors des prolongations puisque Luka Jovic avait égalisé à la 90e minute, mais ils ont su faire le dos rond pour s'imposer aux tirs au but (5-4). Cette fois c'est l'habituel sauveur serbe Aleksandar Mitrović qui a buté sur David Marshall et l'Écosse qui a écrit une belle page de son histoire. Ainsi après la rencontre, le sélectionneur Steve Clarke a mis en avant le travail de son équipe depuis plusieurs mois au micro de Sky Sports : «il a fallu un peu de temps pour convaincre les gens, mais nous avons été positifs et personne ne peut être plus fier que les joueurs sur le terrain. Un ou deux des garçons ont pleuré et cela montre combien cela signifie.»

«Nous travaillons depuis longtemps pour obtenir de la positivité au sein de l'équipe nationale. Nous avons réussi à obtenir cela lors des matchs d'octobre et pour ce match contre la Serbie. Nous avons dit que nous allions essayer de faire sourire la nation et nous espérons y être parvenu. J'ai regardé ce que j'ai fait en tant qu'adjoint et comment je pourrais l'adapter au football international,» a-t-il conclu. Qualifiée pour l'Euro et encore en course pour faire partie des 16 meilleures sélections d'Europe en Ligue des Nations, l'Écosse est enfin de retour sur le devant de la scène. Pour son troisième Euro après 1992 et 1996, la Tartan Army tentera enfin de s'extraire de la phase de poules et de déjouer les pronostics comme lors des barrages. La lutte s'annonce redoutable puisque l'Ecosse recevra à Hampden Park la République Tchèque (14/06) et la Croatie (22/06), et se déplacera à Londres pour y affronter l'Angleterre (18/06). Un groupe D difficile pour la bande d'Andrew Robertson qui sera l'un des petits poucets de la compétition.

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