AC Milan - Inter Milan : une affiche historique entre deux rivaux en quête d’une récompense dorée
L’AC Milan et L’Inter Milan s’affrontent ce mercredi soir à San Siro, lors de la demi-finale aller de la Ligue des Champions. Deux géants italiens pour une place en finale. Tous les ingrédients sont présents pour une grande rencontre de football au rythme de la dolce vita.

Une moitié sera bleue, l’autre sera rouge. La fièvre de la Ligue des Champions va bientôt s’emparer des travées du mythique stade de San Siro pour un duel au parfum historique, où la version rossonera de la chanson «Sarà perché ti amo» risque de résonner dans l’antre du football italien : «Sarà perché tifiamo. E chi non salta, è un gobbo juventino», (comprenez ici : Ça doit être parce que nous te supportons. Celui qui ne saute pas est un sale bossu de la Juventus). Un Derby della Madonnina qui sentira bon la poudre entre l’AC Milan et l’Inter Milan, qui vont croiser le fer ce mercredi soir en demi-finale aller avec comme objectif doré : un ticket tant rêvé par les deux peuples milanais depuis plus de dix ans. Et en plus de 110 années d’histoire commune, ce ne sera que la 5ème fois que les deux clubs lombards se rencontrent en C1, ce qui rendra cette bataille d’autant plus particulière et inédite.
«Il y aura une grande mais belle tension. Chacun la ressent et la gère à sa manière. Mais sinon à ça sert de jouer la Ligue des Champions ? On a besoin de matchs comme ça chaque année, on joue au foot pour ça. Vous savez très bien que vous pouvez passer pour un mauvais rebond, une faute non sifflée, des détails qui peuvent être bons pour vous et mauvais pour les autres. La finale peut aussi dépendre de petites choses», a déclaré la légende du football italien, Christian Vieri, qui a porté le maillot de l’Inter (190 matchs, 123 buts) et de l’AC Milan (14 matchs, 2 buts), dans les colonnes rosées de La Gazzetta dello Sport. Le monde du Calcio retient son souffle pour cette double confrontation qui rappelle de bons souvenirs européens à tous les tifosi. Si les mémoires des Rossoneri de Carlo Ancelotti (2003) et des Nerazzurri de José Mourinho (2010) semblent loin, l’affiche reste alléchante entre deux équipes qui ne cessent de voir leur destin se croiser cette saison.
L’AC Milan veut sauver sa saison
Après la Coupe du Monde au Qatar, alors qu’il tenait pourtant la corde au Napoli pour le titre en novembre, l’AC Milan a enchaîné sept rencontres consécutives sans victoire entre la mi-janvier et le début du mois de février, avec notamment une élimination en 8es de finale de la Coppa face à un Torino réduit à dix. Une importante crise qui n’a pas inquiété le duo de dirigeants Paolo Maldini - Frederic Massara. Mais cela semble aller un peu mieux du côté des Rossoneri. Depuis la défaite (3-1) contre l’Udinese, le 18 mars 2023, le Diavolo milanais n’a tout simplement pas perdu et a même verrouillé des succès très impressionnants, comme contre le Napoli (4-0) ou la Lazio (2-0). La recette de ce second souffle vient d’un changement tactique : Stefano Pioli a rangé son 3-5-2 (et sa variante en 3-4-2-1) pour revenir à un 4-2-3-1 classique que ses joueurs maîtrisent bien mieux. Autre point important qui explique les belles couleurs retrouvées par l’AC Milan ces dernières semaines : Mike Maignan a quitté l’infirmerie après de longs mois d’absence et prouve son statut de top gardien mondial. De bonnes nouvelles alors que l’AC Milan part à la conquête du seul titre que le club peut encore gagner cette saison. Une victoire en Ligue des Champions rassurerait la direction milanaise qui a prolongé Stefano Pioli en octobre.
«En Ligue des Champions, on n’a pas eu des hauts et des bas comme en championnat, mais un parcours exceptionnel. Les ambitions et les motivations sont à leur comble. On parle d’un match très difficile mais aussi d’un beau match à préparer et à vivre. J’ai essayé de transmettre la concentration, la détermination et aussi le bonheur de vivre un tel moment. On est prêts, il va falloir un match au plus haut niveau», a déclaré l’entraîneur Stefano Pioli en conférence de presse mardi. Néanmoins, il a également confirmé que son attaque vedette, Rafael Leão restait incertain pour ce choc en raison d’une élongation de la cuisse droite : «Demain (aujourd’hui, ndlr) il sera présent et essaiera de forcer. Soit il peut jouer, soit il ne sera même pas sur le banc. S’il y a des risques, nous ne les prendrons pas, nous ne pouvons pas nous permettre de les prendre. Cela dépendra beaucoup de l’intensité du travail qu’il pourra effectuer mercredi». Un coup dur pour les Rossoneri qui perdrait un élément qui pèse pas moins de 13 buts et 13 passes décisives cette saison, toutes compétitions confondues. En douze demi-finales jouées dans son histoire, l’AC Milan n’a été éliminé qu’à deux reprises. Une compétition qui réussit souvent au septuple champion d’Europe.
L’Inter Milan veut panser ses plaies
Qu’elle est étrange la campagne de 2022/23 des Nerazzurri. De l’extérieur, tout porterait à croire que la situation de l’Inter Milan frôle la crise interne. Et il est tout à fait judicieux de le penser. Entre le clash entre Romelu Lukaku et Nicolò Barella avec les insultes du milieu italien, le retrait du brassard et les envies de départ de Milan Skriniar avant l’annonce officielle de sa future signature au PSG, les rumeurs de vente du club par Steven Zhang, le bras de fer avec la municipalité milanaise pour le déménagement de San Siro ou encore les multiples réunions de crise effectuées avec l’entraîneur Simone Inzaghi, les Nerazzurri sont loin de réaliser un exercice parfait, marqué notamment par de nombreuses fictions en interne. Les dirigeants Javier Zanetti, Giuseppe Marotta, Piero Ausilio et Dario Baccin n’ont pas cessé d’organiser des colloques après chaque lourde défaite, ce qui a installé un climat anxiogène dans le vestiaire et beaucoup de pression sur le tacticien qui est donné sur le départ cet été. Plusieurs profils sont déjà mentionnés par la presse italienne, tels que Roberto De Zerbi, Thiago Motta ou encore Diego Simeone.
Pourtant, sur le plan sportif, l’Inter Milan a récemment éliminé la Juventus de la Coppa (1-1, 1-0) pour se hisser en finale de la compétition et ainsi rejoindre la Fiorentina. Plus tôt dans la saison, les coéquipiers de Lautaro Martínez ont écrasé le rival milanais (3-0) en Supercoppa pour remporter le premier trophée de leur saison. En championnat, il y a eu des hauts et des bas avec un nombre impressionnant de onze défaites - le plus gros total du Top 7 italien cette saison. Malgré tout, les Nerazzurri pointent toujours à la 4ème position et restent dans la course à la qualification en C1 : «Entre la qualification pour la demi-finale de la Ligue des Champions, la qualification de la finale de la Coupe d’Italie et les résultats en championnat, nous sommes contents. Mais c’est "le" derby, pas "un" derby. Ne cachons pas l’importance que ce match a pour nous, pour les supporters et pour le club. Les matches contre Milan jusqu’à présent ont tous eu leur propre histoire. Nous ne nous cachons pas : jouons avec le cœur et l’esprit, nous voulons le jouer tous ensemble. Il y a un gros travail à effectuer avec agressivité, passion et courage», a précisé Simone Inzaghi en conférence de presse mardi. La forme des Nerazzurri est aussi en progrès avec quatre larges victoires de suite dont un (0-6) face à Vérone et un (0-2) contre l’AS Roma.
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