Ligue 1

Larmes, cris, étreintes : l’OM s’offre une nuit de légende pour fêter son retour en Ligue des Champions !

Dans une soirée aussi folle qu’interrompue, l’Olympique de Marseille a su puiser au plus profond de lui-même pour décrocher son billet tant convoité pour la Ligue des Champions. Une victoire (1-3) au Havre, un but libérateur de Mason Greenwood, et une communion bouleversante entre les joueurs, De Zerbi et les supporters venus en nombre. Ce n’est pas juste une qualification : c’est une renaissance, un cri d’amour lancé à tout un peuple marseillais.

Par Valentin Feuillette
7 min.
Roberto De Zerbi et Mason Greenwood @Maxppp

L’Olympique de Marseille a signé une victoire cruciale en s’imposant (1-3) sur la pelouse du Havre lors de la 33e journée de Ligue 1, un succès qui scelle leur qualification pour la prochaine Ligue des Champions. Dans une rencontre marquée par une longue interruption en raison d’incidents en tribunes, les Marseillais ont su garder leur sang-froid pour faire la différence. Le tournant du match est intervenu en seconde période, lorsque Mason Greenwood, déjà très actif, a inscrit le deuxième but de l’OM, permettant à son équipe de reprendre l’avantage après l’égalisation havraise. Ce but, véritable libération pour les Phocéens, a mis fin à une période de doute et a relancé l’équipe vers la victoire. Cette victoire prend une importance encore plus grande dans la course à l’Europe, d’autant que plusieurs concurrents directs ont chuté lors de cette journée. Nice, Strasbourg, Lille et l’OL ont tous concédé des défaites, permettant à l’OM de creuser l’écart et de sécuriser sa place sur le podium. Grâce à cette performance collective solide et à l’efficacité retrouvée de Greenwood, les Marseillais abordent la dernière journée avec confiance, sachant que leur destin européen est désormais entre leurs mains. Ce succès, acquis dans des conditions difficiles, témoigne de la résilience et de la détermination de l’équipe à atteindre ses objectifs. Auteur d’un doublé, Amine Gouiri est fier de ce succès et de cette qualification : «il reste un match ce n’est pas terminé, on veut rester à cette 2ème. On doit gagner ce match. On est content, on va savourer c’est de la fierté et du soulagement. On connaissait les résultats à la mi-temps mais après, on s’est concentré sur nous. On devait gagner et on l’a fait. A Marseille, on est les seuls à avoir gagné la LDC. Jouer cette compétition au Vélodrome c’est exceptionnel et quand on est un joueur de l’OM on veut disputer cette compétition».

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«On a oublié la douleur pour le faire. La Ligue des Champions, c’est la place de l’OM. C’est plus facile à dire quand l’objectif est atteint, mais on ne l’a jamais perdu de vue cet objectif. On a travaillé pour réussir depuis le début de saison. Quand on accomplit ce genre de choses dans le sport et le football, nous sommes très heureux et on va profiter», a expliqué Valentin Rongier après la rencontre. De retour depuis quelques semaines, Leonardo Balerdi, qui enchaîne les belles performances, n’a pas caché sa fierté : «on est content que ce soit fini. La première mi-temps c’était dur, ils ont bien joué. L’appel d’Amine sur le premier but est extraordinaire. C’est dommage qu’on ait souffert un peu après l’arrêt de 20 minutes. Quand je vois le sourire de tous les gens, du staff, des supporters, des coéquipiers… On a beaucoup souffert, ce n’est pas facile, mais on l’a fait. Maintenant, il reste un match, car on veut finir deuxième, on a été quasi toute l’année deuxième et on veut finir deuxième», a détaillé le défenseur argentin. Grand sauveur, Mason Greenwood a emboîté le pas en zone mixte : «c’est une victoire importante. Toute la saison on a essayé de se qualifier pour la Ligue des champions et on atteint enfin notre objectif. C’est incroyable, d’autant que la saison n’a pas été facile. On est resté calme, focus, tous ensemble pour y arriver. Le stage à Rome nous a fait du bien. Quant à moi, revenir au haut niveau est un sentiment formidable». Même son de cloche pour Neal Maupay : «on a atteint notre objectif, ça fait super plaisir, ce n’était pas évident, on a dû batailler jusqu’à la fin. Sur l’ensemble de la saison, cela répond à une certaine logique. C’est nous qui avions été le plus souvent deuxièmes, l’équipe la plus constante. C’est magnifique, on sait ce que ça représente pour le club, Marseille, les supporters. On sait que la ville s’est arrêtée pour nous regarder. Pouvoir rendre les gens fiers, ça nous comble». À la fin du match, de magnifiques scènes de communion ont éclaté entre Roberto De Zerbi, ses joueurs et les supporters marseillais massés dans le parcage visiteurs.

Des scènes de communion merveilleuses avec Roberto De Zerbi !

Bras levés, chants à l’unisson et accolades chaleureuses ont illustré l’émotion partagée d’une qualification arrachée dans la douleur. De Zerbi, visiblement ému, a salué longuement les fans, symbole fort d’une union retrouvée entre l’équipe et son public. Il n’a pas pu retenir sa joie. Néanmoins, l’entraîneur italien veut toujours finir dauphin du PSG : «on veut finir 2e, la Ligue 1 est difficile, on a eu tellement d’évolutions dans le jeu cette saison, de problèmes à résoudre, c’est difficile à Marseille, je crois qu’on a fait quelque chose de très très grand. L’entraîneur doit identifier les moments déterminants dans une saison, et on n’arrivait pas à jouer au Vélodrome, le ballon nous brûlait les pieds. On en a parlé et on voulait rester unis, sans mettre le foot avant», a-t-il déclaré. L’ancien coach de Sassuolo est revenu sur les bienfaits de ce voyage à Rome : «on a mis d’autres choses : on a passé des moments ensemble, dîné ensemble… On s’est moins entraîné mais on a beaucoup travaillé sur l’union et ça s’est vu sur le terrain, c’est une famille. Vous avez plus de chances de gagner en étant une famille. Regardez Rabiot, Hojbjerg, Greenwood… C’est pour ça que j’ai pris cette décision (du stage à Rome). Ce n’est pas vrai que les joueurs étaient contre moi, ça m’a fait du mal. Il n’y a jamais eu de mutinerie».

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En conférence de presse, Roberto De Zerbi a continué de saluer les supporters marseillais, toujours fidèles malgré les hauts et les bas dans cette longue et harassante saison, mais aussi les décisions prises par la direction marseillaise portée par le duo Medhi Benatia - Pablo Longoria : «je suis très heureux pour la ville pour les joueurs pour le club toute cette ville vit pour le foot. On mérite cette qualification on veut cette 2e place le championnat n’est pas terminé on veut terminer derrière le PSG. Finir 2e avec tout ce qui est arrivé, un groupe parfois remanié, avec des polémiques d’arbitrage des choses qui ont été inventées par les journalistes, désolé, ça serait plus qu’un miracle de terminer 2e, derrière le PSG. Vous avez peut-être sous-estimé ce qu’on a fait, on a baissé les salaires, on n’a pas dépensé comme les autres sur le mercato. Il faut se rendre compte du travail effectué. Avec la qualification en Ligue Europa avec Brighton c’est un des succès les plus importants de ma carrière. Je félicite mes joueurs car ils méritent et sont les acteurs de cette qualification, ça m’a énervé de lire qu’il y avait une mutinerie entre mes joueurs et moi, ça m’a beaucoup touché car ce ne pouvait pas être plus éloigné de la réalité. J’ai toujours eu une belle relation avec mes joueurs peu importe mes clubs entraînés mais ce soir je vais retenir la qualification et je le répète la saison n’est pas terminée nous voulons terminer 2ème».

Relancé en conférence de presse sur sa joie extrême au coup de sifflet final et la communion avec ses joueurs, il a poursuivi : «Ma célébration avec le parcage marseillais, l’expression d’une frustration ? Je voulais qu’on fête ça avec nos supporters mais il n’y avait pas de frustration de ma part. Cette frustration, elle vient peut-être des personnes qui n’acceptent pas que l’OM soit 2ème. Nous c’était du bonheur c’est de l’autre côté qu’il peut y avoir de la frustration. C’est dur à accepter pour certaines personnes qu’on puisse avoir Rabiot l’un des plus grands joueurs du championnat sous nos couleurs, qu’on puisse avoir Greenwood avec 20 buts. C’était surtout du bonheur avec les supporters. Ils nous ont sifflé après Reims et Monaco mais je connais bien les supporters, je viens d’Italie et je sais la capacité des supporters à se remettre en question, nos supporters se sont toujours bien comportés. Il faut aussi ajouter que l’environnement Marseille n’est pas toujours facile pour jouer au football. C’est pour cela qu’on s’est isolé à Rome et je pense que ce choix nous a porté chance au regard des résultats depuis». Et dans les bras de leurs supporters en larmes, les Marseillais ont compris : ce soir-là, au Havre, ils n’ont pas seulement gagné un match — ils ont retrouvé leur fierté.

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