Allemagne : Julian Nagelsmann déjà sous le feu des critiques après la trêve internationale !

Par Anas Bakhkhar
5 min.
Julian Nagelsmann @Maxppp

Défaite par la Turquie et l’Autriche en quelques jours, l’Allemagne a clairement été bousculée durant cette trêve internationale. Pas de quoi calmer les critiques envers Julian Nagelsmann, notamment sur certains choix tactiques douteux et des résultats durs à encaisser…

Que le mois de novembre fut dur avec l’Allemagne. Durant cette trêve internationale avec deux rencontres amicales au programme, la Nationalmannschaft - n’ayant pas besoin de disputer d’éliminatoires pour l’Euro 2024 en qualité de pays-hôte - a essuyé deux revers, d’abord face à la Turquie dans son Olympiastadion samedi dernier (2-3) avant de s’incliner à l’Ernst Happel Stadium de Vienne face au voisin autrichien (2-0) mardi soir. Une préparation plus que ratée à quelques mois de son Championnat d’Europe, avec encore une petit break de football de sélection en mars prochain pour permettre à Julian Nagelsmann de redresser la barre afin de ne pas subir une humiliation à domicile l’été prochain. Si on ajoute à ces deux contre-performances sportives le carton rouge écopé par Leroy Sané après le retour des vestiaires et des prises de décision tactiques douteuses, la sélection quadruple championne du monde n’est clairement pas épargnée par les critiques outre-Rhin.

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Un manque de «mentalité "d’enfoiré"»

Présent en conférence de presse après le revers face aux coéquipiers du Bavarois Konrad Laimer, le sélectionneur de 36 ans est prêt à sacrifier le talent pour voir plus d’implication sur le rectangle vert : « cela me brûle les lèvres quand tu vois tous ces talents. Alors il faut peut-être serrer le poing et dire : un talent de haut niveau en moins, un travailleur en plus. Il faut peut-être renoncer à deux points de pourcentage de talent et mettre deux points de pourcentage de travailleurs en plus. Il s’agit que les joueurs acceptent que nous ne pouvons pas nous en sortir avec un petit coup de pied. Que nous nous éloignions de l’idée que tous sont de grands footballeurs pour aller vers plus de travail. Vers l’émotion et la mentalité. » Cet aspect d’état d’esprit, Julian Nagelsmann le met au centre de son projet pour relancer son effectif et être dans la meilleure de ses formes pour le tournoi continental à la maison.

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Et pourtant, toujours face aux journalistes, l’entraîneur allemand ne semble pas diriger un groupe divisé, bien au contraire. «J’ai l’impression qu’en dehors du terrain, nous sommes une communauté très soudée avec une incroyable complicité. Je n’ai jamais entraîné une équipe qui était aussi agréable dans ses rapports entre elle et sur le terrain d’entraînement. Ce que nous n’arrivons pas à faire, c’est réussir le transfert sur le terrain. Je n’ai pas encore de solution miracle. J’ai le sentiment que nous sommes trop solitaires, que chacun est préoccupé par lui-même. Mais nous devons sortir de ce rôle de victime, de la façon dont tout a été mauvais ces dernières années. Ce rôle de victime ne te fait jamais avancer dans la vie.»

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L’ex-coach du Bayern Munich attend du vice de la part de son équipe - il parle même de «mentalité "d’enfoiré"» - pour faire flancher l’adversaire, mentalité qu’il a finalement subie avec l’expulsion de Sané, puni pour un geste violent de la main sur Philipp Mwene (49e). L’ailier munichois s’est d’ailleurs auprès de ses coéquipiers et du public allemand après son vilain geste : «une soirée à oublier à Vienne. Je me suis excusé pour ce geste auprès de mes coéquipiers dans le vestiaire. Malgré toute mon émotion et mon ambition, cela ne doit pas m’arriver, surtout dans notre situation actuelle. Un grand pardon aussi à nos supporters. Nous avons beaucoup de travail devant nous pour que 2024 soit une année de succès pour nous.»

Une Nationalmannschaft qui inquiète…

Deux déceptions dans le résultat final et dans le contenu qui ne sont pas prêtes à calmer les observateurs du football allemand, à commencer par l’ex-international (90 sélections, 47 buts) et champion du monde 1990, Rüdi Voller. «Il ne s’agit pas du résultat stupide, mais de la manière, a expliqué l’ancien Marseillais, aujourd’hui directeur sportif de l’Allemagne à la télévision nationale après la rencontre d’hier. Nous ne pouvons pas nous laisser faire. Il nous manque les vertus allemandes qui consistent à faire mal à l’adversaire. Je ne veux pas toujours parler de passion, mais que nous apportions cette dynamique et ces émotions. Sinon, ce sera difficile contre n’importe quel adversaire. Ces cinq ou dix pour cent de passion ont fait défaut. C’est une question générale, je ne sais pas si c’est dû aux types de joueurs, nous devons y travailler». Un constat semblable à celui de son ancien coéquipier en sélection et Ballon d’or 1986, Lothar Matthaüs, qui pointait du doigt ses choix tactiques.

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«Franz Beckenbauer a dit un jour qu’un attaquant n’avait rien à faire dans sa propre surface de réparation.» De quoi directement contester le positionnement de Kai Havertz, aligné au poste de latéral gauche contre la Turquie, contre laquelle il est d’ailleurs le premier buteur dès la 5e minute. La construction du milieu de terrain était également un succès de discorde pour le consultant de Sky Sports Germany. «Gündogan et Kimmich, on l’a aussi vu lors de la Coupe du monde, ne vont pas ensemble sur le double six parce qu’ils se ressemblent trop. Ce sont deux grands joueurs, je dirais presque des joueurs de classe mondiale, mais ils ne se font pas du bien quand ils jouent ensemble.» La trêve novembrale n’aura donc pas fait du bien à Nagelsmann, déjà dans le viseur du monde du football outre-Rhin depuis son intronisation fin septembre dernier. Encore quelques matches donc pour trouver la solution miracle et espérer soulever sur ses terres la quatrième Coupe Henri Delaunay de son histoire…

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