L'avis tranché de Christophe Pelissier sur la reprise des championnats de France

Par Aurélien Léger-Moëc
2 min.
Lorient Christophe Pélissier @Maxppp

Ancien entraîneur d'Amiens, Christophe Pelissier officie depuis l'été dernier à Lorient, premier de Ligue 2 avant l'arrêt des compétitions. Et pour lui, il parait très compliqué voire impossible de terminer la saison au regard des différentes règles sanitaires et des dommages collatéraux pour les joueurs.

Le football professionnel français est en pleine réflexion. Comment faire pour terminer la saison en respectant les règles sanitaires et n'empiétant pas trop sur l'exercice suivant ? Cette équation, la direction de la Ligue et les présidents des clubs français tentent de la résoudre, car elle répond à un besoin impératif, toucher l'argent des droits TV, principale source de revenus. Cependant, elle s'oppose de plus en plus à la vision des joueurs et des entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2, comme nous vous le relayions plus tôt.

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Nouvelle preuve avec la sortie médiatique très intéressante de Christophe Pelissier, l'entraîneur du leader de la Ligue 2, le FC Lorient, et ancien coach d'Amiens. Dans un entretien accordé au Télégramme, il a détaillé les difficultés qui s'annoncent.« Entre entraîneurs, on se pose des questions comme tout le monde. Comment peut-on exercer sa profession en respectant toutes les conditions sanitaires requises ? Au football, on fait comment pour être à 30 dans un vestiaire, entre les joueurs, le staff technique et médical… Comment garder la distanciation ? Et lors d’un match, on va rester à un mètre de l’adversaire ? Lors de rencontres à huis clos, il y a quand même du monde (une petite centaine de personnes au total). Ça me paraît très très difficile pour le moment », expose-t-il, en espérant que d'ici un mois, les choses aient évolué.

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L'équité sportive en danger

Mais dans son esprit, la réflexion est plus avancée. « Honnêtement, pour moi, la saison est morte. J’ai vraiment des doutes sur cette fin de championnat telle qu’elle est décidée pour l’instant. Il restera dix rencontres après trois mois d’arrêt, avec des matchs tous les trois jours, à huis clos, et certaines équipes qui n’auront plus rien à jouer… » À ce constat s'ajoutent les doutes sur l'intégrité physique des joueurs, au cas où il serait demandé aux deux divisions de jouer tous les trois jours après une coupure de 3 mois. « Jouer tous les trois jours, ça ne s’improvise pas. Si c’est une fois, ça va. Mais durant un mois et demi, il y aura de la casse. Après deux mois de confinement, les joueurs ne seront pas prêts à endurer de telles charges de travail », dit Pelissier.

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Enfin, il soulève le cas, toujours non résolu (hormis le fait que la FIFA a préconisé l'établissement de contrats courts), des joueurs en fin de contrat en juin. « C’est pour ça que pour moi, les championnats seront faussés, quoi qu’il arrive. Des joueurs auront des objectifs de club ou personnels mais d’autres aussi seront en fin de contrat dans des clubs qui n’auront plus rien à jouer. Ils penseront surtout à se protéger… ». Prêts à beaucoup de concessions pour achever la saison, les clubs devront faire attention à ne pas se couper des acteurs principaux, alors que chaque semaine de confinement supplémentaire complique sérieusement l'idée d'un consensus sur un potentiel calendrier de reprise.

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