Coupe de France

Coupe de France : à la découverte du FC Bourgoin-Jallieu, le club voisin de l’OL qui rêve de créer l’exploit

Pensionnaire de National 3, le FC Bourgoin-Jallieu réalise une belle saison en championnat. Après 12 journées, les Berjalliens sont co-leaders de la poule I à égalité de points avec Limonest et croient plus que jamais en une montée à l’échelon supérieur. En parallèle, la formation iséroise vit une folle aventure en Coupe de France. Après s’être offert le scalp de Martigues au tour précédent, les coéquipiers de Celal Bozkurt espèrent faire un très gros coup face à l’Olympique Lyonnais. Un club proche du FCBJ à tous les niveaux.

Par Chemssdine Belgacem - Dahbia Hattabi
10 min.
fcbj @Maxppp

Plus qu’un match. Ce mercredi soir, le FC Bourgoin-Jallieu va vivre une belle soirée de football. En effet, les Isérois vont accueillir l’Olympique Lyonnais, le voisin rhodanien, dans le cadre des 1/16e de finale de la Coupe de France. Une rencontre particulière puisque les deux écuries sont proches géographiquement. Une cinquantaine de kilomètres séparent Bourgoin-Jallieu de Lyon et Décines, où les Gones sont installés au Groupama Stadium. Mais ce n’est pas tout, l’OL et Bourgoin-Jallieu sont également liés par un partenariat depuis de nombreuses années. «Le FCBJ fait partie du Réseau Sport Excellence, mis en place par l’Olympique Lyonnais depuis 2012. Ce réseau vise à soutenir le sport amateur en apportant une aide adaptée aux besoins des clubs, avec pour objectif de structurer l’organisation, de professionnaliser les dirigeants, de garantir des conditions optimisées d’accueil pour les jeunes licenciés et de mettre en place des actions sportives», peut-on lire sur le site officiel du club de National 3.

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Un niveau que les Berjalliens espèrent quitter à l’issue de la saison 2024-25. Et ils sont plutôt bien partis pour puisqu’ils occupent la première place du classement de la poule I, à égalité de points avec Limonest (23 points, 12 journées). Mais le chemin est encore long pour le FCBJ, qui doit donc jongler entre le marathon qu’est le championnat et la Coupe de France. Une compétition où les joueurs de Freddy Morel ont réalisé un joli coup en 1/32e de finale puisqu’ils ont éliminé Martigues, qui évolue en Ligue 2 (4-1). «Je n’avais jamais pu jouer contre une équipe de ce niveau. Je ne pensais pas que ça allait si bien se passer. C’est forcément le genre de succès qui donne beaucoup de confiance. Après, il faut aussi se dire que cela s’est très bien goupillé car on a été très efficace sur nos occasions», nous a d’ailleurs avoué Mehdi Moujetzky (21 ans), un attaquant qui a joué durant toute sa jeunesse au FC Vaulx-en-Velin et qui est un grand fan de l’OL. Et il n’est pas le seul au sein de l’effectif isérois, comme nous l’explique le milieu de terrain Jimmy Nirlo (36 ans), présent au club depuis 2 saisons.

La fête des voisins

«On est un club amateur de la région Rhône-Alpes, le club phare de la région, c’est l’Olympique Lyonnais. Donc automatiquement il y a des supporters du club chez nous. Maintenant, je pense que peu importe le club qu’on supporte, c’est toujours agréable pour des joueurs amateurs d’affronter un club professionnel de ce standing. Avec tout le respect que j’ai pour les clubs de Ligue 1, là ce n’est pas qu’un club de Ligue 1, c’est un gros du championnat. Ça aurait été un plaisir quelque soit l’équipe de L1. Mais là, c’est encore plus beau par rapport à notre position géographique et la proximité des deux villes et des deux clubs.» Alors quand le tirage au sort a désigné l’OL comme le futur adversaire de Bourgoin-Jallieu, les réactions ont été vives selon l’attaquant Celal Bozkurt (26 ans). «On était pratiquement tous dans le club house. La moitié de l’équipe voulait tomber sur l’OL. Certains n’attendaient que ça. L’autre moitié espérait tomber sur l’OM. Ils voulaient un gros de Ligue 1. Au moment où on a su que ce serait l’OL, tout le monde a crié de joie et était content. C’est Lyon, c’est une grosse équipe de Ligue 1. C’est un plaisir pour tout le monde. On attend tous cette rencontre à présent.»

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C’est aussi le sentiment de Mehdi Moujetzky, arrivé il y a un an au club. «Si je pensais un jour jouer contre l’OL ? Jamais. C’est une grande fierté pour moi de pouvoir jouer contre cette équipe, celle de ma ville. Je suis un grand fan depuis ma plus tendre enfance. Je ne me suis jamais dit que j’allais jouer contre Lyon un jour. Je regarde tous leurs matches depuis que je suis petit, j’allais souvent au stade et ça m’arrive de le faire encore fréquemment. Ça va être quelque chose de spécial de pouvoir se frotter à de tels joueurs. En tant que compétiteurs, il va falloir mettre les sentiments de côté. Nous voulons la qualification donc forcément, on va tout donner pendant 90 minutes. Club de cœur ou non.» Jimmy Nirlo, qui a un peu plus de bouteille, a lui été un peu plus mesuré. «Le tirage au sort a été un petit peu particulier parce qu’on ne s’attendait pas à être là. Pour la plupart, on avait prévu d’être à droite, à gauche puisque ça tombait durant notre période de vacances. Donc on n’a pas pu le vivre tous ensemble. Il y en a quelques-uns qui étaient réunis au club.»

Un match attendu par toute une ville

Il poursuit : «mais pour la plupart, dont moi, on était déjà rentrés auprès de nos familles respectives. Je sais qu’il y avait des attentes diverses et que ça a fait plaisir à beaucoup de monde parce qu’il y a pas mal de supporters lyonnais dans l’équipe. Moi, au vu du tirage et sachant qu’il restait un ou deux petits quand on a été tiré au sort, j’espérais tomber sur un match plus abordable. Mais ça va être un joli match pour la ville, pour le club, pour les supporters, pour tout le monde. C’est toujours une affiche sympa.» Ce soir, 7000 spectateurs sont attendus au stade Pierre-Rajon, qui est habituellement l’antre du club de rugby du CSBJ. Les billets se sont d’ailleurs arrachés comme des petits pains la semaine dernière lors de l’ouverture de la billetterie. «Beaucoup de monde s’est présenté pour essayer d’avoir une place pour ce match. C’est sûr que c’est différent de notre quotidien en championnat. On n’a pas fait des affluences folles cette saison. On sent bien qu’il y a un engouement particulier», nous explique Jimmy Nirlo.

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Idem pour Mehdi Moujetzky. «Le match va être à guichets fermés. Il y a 350 supporters de l’OL attendus, ça va être une atmosphère particulière. Forcément, c’est rare de jouer dans de telles conditions. Jouer au Groupama Stadium aurait été une belle expérience, mais jouer à Rajon peut nous donner un avantage. Avec une pelouse que l’on maîtrise plus, on aura plus de chances. De plus, ça nous tenait à cœur de jouer à Bourgoin. Le président et la mairie souhaitaient absolument accueillir cette rencontre de gala. La rencontre va être spéciale pour la ville.» En effet, pour ceux qui n’ont pas réussi à obtenir un ticket, la Ville de Bourgoin-Jallieu a installé un écran géant sur la place Carnot afin de suivre cette fête des voisins et du ballon rond dans une ambiance conviviale, malgré le froid. Elle pourra accueillir jusqu’à 1000 personnes. Soutenus par toute une ville, qui ne parle que de cette rencontre depuis le tirage au sort; les coéquipiers de Celal Bozkurt espèrent réaliser un nouvel exploit en Coupe de France face à l’OL.

Le FCBJ rêve d’un nouvel exploit

Et ils se préparent en ce sens, puisqu’ils ont eu le droit notamment à des séances de vidéo pour aborder au mieux cette rencontre. Mais il faudra faire un match plus que parfait pour envoyer les Gones au tapis selon Jimmy Nirlo. «Il faut rester les pieds sur terre. Il y a quatre divisions d’écart entre l’OL et nous. Ce n’est pas non plus une petite équipe de Ligue 1, ça reste l’Olympique Lyonnais. Mais c’est le football. Le petit a toujours une chance. Mais nos chances sont minimes. Surtout, nos chances elles vont exister si eux décident de ne nous laisser en vie. S’ils jouent à leur plein potentiel, il n’y aura pas match. Pour qu’on existe dans ce match, il faut qu’on surperforme et qu’eux soit bien en dessous de ce qu’ils font d’habitude. Il y a beaucoup de respect pour cette équipe. Je regardais leur bilan , en 2024 c’est la 7e meilleure équipe d’Europe en nombre de points pris. Ce n’est pas un petit du championnat de France. On va aussi voir l’état du terrain qui peut jouer sur le niveau, même s’il n’est pas catastrophique. Mais ce n’est pas une pelouse sur laquelle ils ont l’habitude de jouer tous les week-ends. Mais il faut bien être conscient qu’il y a quatre divisions d’écart et que s’ils veulent plier le match, ils le plieront. Il n’y a pas de questions à se poser de ce côté-là.»

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Il poursuit : «mais il ne faut pas se tromper de priorité. Notre objectif cette saison est de bien figurer en N3 et essayer d’aller chercher une accession en N2. La Coupe, c’est vraiment du bonus. Ce n’est pas et ça ne doit pas devenir notre priorité (…) En championnat, on est en haut du classement, on a souvent l’étiquette de favoris, de l’équipe qui est attendue. On se doit aussi de faire le jeu. Contre l’OL, il faudra exister autrement. Si on commence à vouloir être trop prétentieux dans nos intentions, on peut vite se faire punir. Je ne sais pas comment le coach va l’aborder. Mais je pense qu’il faudra être concentré sur bien défendre tous ensemble. Ça va être primordial pour pouvoir exister sur ce match.» Mehdi Moujetzky est du même avis : «ça va être compliqué. On sait que l’on affronte une équipe qui fait partie du top européen. C’est l’une des équipes qui a le plus de qualités à ce stade de la compétition. Il va falloir que l’on fasse un grand match pour avoir une petite chance de se qualifier.»

Des fans de l’OL dans l’équipe iséroise

D’autant qu’il y aura des joueurs de qualité en face. «Lacazette ? À ce poste, c’est un exemple. Il a presque fait toute sa carrière à l’OL. Ça va être forcément impressionnant de jouer contre des joueurs que je voyais et que je supportais à la télévision étant plus jeune.» Celal Bozkurt, le meilleur buteur de l’équipe iséroise avec 16 réalisations toutes compétitions confondues cette saison, a aussi hâte de croiser la route du buteur lyonnais. Mais pas seulement. «Ca nous fait plaisir de croiser ces joueurs-là. Ça va être un bon match. Je vais pouvoir voir comment Alexandre Lacazette est dans le jeu, ce qu’il fait, comment il se positionne. Ce sont des choses qui peuvent nous aider, surtout pour les attaquants de l’équipe (…) Je trouve que Georges Mikautadze est aussi un très bon attaquant. Ce n’est pas le même profil que Lacazette. Il est plus jeune. Mais il est plus dans le dribble et l’agilité». Jimmy Nirlo, lui, n’est pas forcément impressionné par les troupes de Pierre Sage.

«Je ne vais pas les regarder avec des yeux d’enfant. C’est vrai, il y en a qui sont supporters. Ils ont hâte de croiser Lacazette, etc…Ce sont des tops joueurs, bien sûr. Mais je relativise parce que j’ai déjà eu la chance de les affronter. Je vais simplement essayer de profiter du moment. On veut essayer de faire la meilleure prestation collective sur ce match, de ne pas être ridicules face à eux. On veut profiter d’une belle fête pour le club. Mais personnellement, je ne suis pas dans l’attente de croiser untel ou untel.» Mais il a envie d’en découdre face à un club de L1 et partenaire, qui plus est. «Il y a un partenariat qui est établi depuis de nombreuses années. L’été dernier, on avait eu la chance d’accueillir l’OL lors d’un match de pré-saison face au Torino. On avait pu vivre cette rencontre un petit peu de l’extérieur. On avait aidé pour l’organisation. Cette fois-ci, ça va être différent puisqu’on va jouer contre eux. C’est vraiment un bel évènement. J’espère juste qu’on ne sera pas dépassé par le niveau et l’enjeu.» Réponse à partir de 18 heures pour le FCBJ, un club qui compte 20 équipe et plus de 600 licenciés.

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