UEFA Europa Conference League

Ligue Europa Conférence : Ben Chilwell, la drôle d’anomalie de Strasbourg

Recruté dans les dernières heures du mercato, Ben Chilwell est en train de trouver ses marques du côté de Strasbourg. Pourtant, rien ne laissait envisager un tel mariage entre un club reconnu pour son recrutement de jeunes talents et un Anglais expérimenté sur la pente descendante.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Ben Chilwell retrouve des couleurs à Strasbourg @Maxppp

Ben Chilwell est une curiosité à plus d’un titre à Strasbourg. À 28 ans, le gaucher est en pleine force de l’âge. Il a tout de même disputé plus de 100 matchs avec Chelsea, en plus d’avoir été finaliste de l’Euro 2021 et remporter la Ligue des Champions la même année en étant titulaire en finale contre Manchester City. Le garçon dispose d’un gros CV (21 sélections, 1 but) alors le voir évoluer en Ligue 1 du côté du RCSA a quelque chose d’étonnant, voire d’incongru, surtout au sein d’un club qui recrute rarement au-dessus de 23 ans. Une vraie "anomalie" dont tout le monde semble se satisfaire avec le recul.

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Sa venue en Alsace pour deux saisons s’est en plus de cela décidée au tout dernier moment du mercato estival. Placardisé à Chelsea, le défenseur a fait le choix de la nouveauté, lui qui venait d’être prêté six mois à Crystal Palace sans beaucoup jouer (12 apparitions toutes compétitions confondues, 440 minutes, 1 but). «Palace, ça a été difficile mais j’adorais le vestiaire, assure celui qui s’apprête à retrouver les Eagles mais cette fois en Ligue Europa Conférence ce jeudi (21h). Nous avons gagné la FA Cup, le manager était incroyable, mais évidemment, personnellement, j’y suis allé pour jouer.»

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Rare joueur d’expérience dans un vestiaire particulièrement jeune

Il est arrivé à un mauvais moment, quand l’équipe commençait à enchaîner les bons résultats. «Je ne pouvais pas aller frapper à la porte de l’entraîneur (pour lui demander pourquoi il ne jouait pas). J’ai perdu quelques finales de coupe, alors au moins, je me suis débarrassé de cette pression et j’ai fait partie d’un bon groupe», rejoue-t-il auprès de la BBC en référence à la finale de FA Cup remportée contre Manchester City (1-0). Quitte à changer de club, autant tout bousculer, lui qui a vécu des dernières saisons pénibles en raison de multiples blessures (plus de 100 matchs manqués avec Chelsea en 5 ans).

Le voilà papa du très jeune et un peu foufou vestiaire alsacien. Il n’y a pourtant aucun décalage. Fort de son expérience et d’une carrière tout de même bien fournie, l’Anglais a rapidement pris le statut de cadre et de relais auprès du staff technique. «Strasbourg n’était pas mon premier choix, mais ensuite j’ai parlé au manager. L’appel a duré seulement dix minutes, et j’ai appelé mon agent directement après pour dire : "on y va"», assure-t-il, convaincu par Liam Rosenior et rassuré d’avoir un Anglais à la tête de l’équipe première, facilitant les échanges. Il prend également des cours de français.

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Utilisé comme défenseur central par Rosenior

Un peu court physiquement à son arrivée, Chilwell a pris le temps de rattraper son retard avant de rentrer sur le terrain. Ses premières apparitions ont été un peu compliquées à l’image de sa sortie à la pause contre Le Havre pour ses débuts. Depuis, il est sur le chemin pour retrouver le niveau qui a fait de lui l’un des meilleurs latéral gauche du monde. Il ne joue plus à ce poste d’ailleurs, depuis que Rosenior est repassé à une défense à trois avec Chilwell, laissant le rôle de piston gauche à l’explosif Diego Moreira, mais il ne sort plus beaucoup du onze de départ (8 titularisations toutes compétitions confondues en 9 apparitions).

«Liam m’a dit que je serais surpris de voir à quel point j’allais apprécier. Il pensait encore que je pouvais progresser et qu’il me demanderait de jouer certains rôles que je n’avais jamais joués auparavant, et c’est déjà le cas», reconnaît le joueur, comblé par l’expérience dans l’est de la France. «Il y a l’aspect leadership. J’ai côtoyé des champions et je sais comment faire partie d’un groupe qui gagne. (…) Je suis vraiment impressionné par le niveau. Beaucoup de joueurs, y compris l’entraîneur, visent directement au sommet. Le championnat est bon et les stades sont pleins.»

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Le pari fou de la Coupe du Monde

S’il affirme ne pas en vouloir à Chelsea de l’avoir poussé vers la sortie, Chilwell a tout de même une revanche à prendre, et ça passe par une improbable sélection pour le Mondial. «Ce serait un pied de nez à beaucoup de gens. Pour moi, c’est une motivation. Probablement 99% des gens se disent : "non, il n’ira pas, c’est impossible"». Son atout ? Être dans les petits papiers de Thomas Tuchel avec qui il a soulevé la C1. «Nous avons eu des conversations depuis qu’il a pris ses fonctions avec la sélection anglaise. Je vais essayer de bien le formuler – il a été dit que je n’étais pas exclu.» Un pari fou pour celui qui n’a plus été appelé depuis mars 2024 mais une réelle source de motivation… On est plus à une anomalie près dans cette histoire.

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