PSG : Matvey Safonov a-t-il mis fin à la concurrence avec Lucas Chevalier ?
La prestation héroïque de Matvey Safonov face à Flamengo relance le débat au PSG : le gardien russe, titulaire surprise, a-t-il définitivement pris l’avantage sur Lucas Chevalier, longtemps attendu ? Un match, une performance, et la concurrence au poste de numéro 1 se retrouve au cœur des questions.
La victoire du Paris Saint‑Germain face à Flamengo dans la finale de la Coupe intercontinentale (1‑1, 2‑1 TAB), remportée grâce à un récital de Matvey Safonov dans la séance de tirs au but, relance avec force une question qui agite le club depuis plusieurs semaines : le portier russe a‑t‑il mis fin à la concurrence avec Lucas Chevalier ? Titulaire surprise à Doha malgré le retour de Chevalier après son pépin à la cheville, Safonov a signé une performance héroïque en arrêtant quatre des cinq tentatives brésiliennes, mais ce type de sortie ne se résume pas à une simple statistique, puisque cette rencontre pose la question de savoir qui, à terme, mérite la place de numéro 1 dans les cages parisiennes.
Avant de briller en finale, Matvey Safonov vivait une situation particulière au PSG. Arrivé l’année dernière pour concurrencer Gianluigi Donnarumma, il a souvent attendu sa chance. Avec le recrutement de Lucas Chevalier, le Russe a vécu une situation plus ou moins similaire. Le Français, recruté pour 40‑55 M€, semblait destiné à s’imposer comme unique titulaire. Pourtant, l’ancien dernier rempart du LOSC a connu un début de saison ponctué de prestations mitigées, parfois critiquées dans la presse et par une partie des supporters, ouvrant la porte à Safonov pour saisir sa chance lorsque les blessures ont joué en sa faveur, et la dynamique a donc changé récemment. Avant Flamengo, Safonov avait déjà enchaîné des clean sheets et des titularisations convaincantes, ce qui a alimenté le débat autour d’une éventuelle redistribution des cartes dans l’entre‑jeu défensif du club.
Luis Enrique botte en touche
La gestion de cette concurrence par Luis Enrique mérite d’être analysée. Loin d’être le premier coach à jongler avec deux gardiens aux profils différents, l’Espagnol a déjà montré par le passé qu’il n’hésite pas à faire des choix forts si le contexte l’exige. L’an dernier, il avait laissé Gianluigi Donnarumma, pourtant numéro 1, sur le banc à certains moments, ce qui avait déjà suscité des débats au sein du club. Cette saison, face à la même situation, l’entraîneur asturien a été pour le moins évasif dans ses déclarations publiques en reconnaissant professionnellement les performances de Safonov, tout en affirmant sa confiance pour l’ensemble de ses trois gardiens. Encore en conférence de presse, il a soigneusement évité d’annoncer un numéro 1 incontestable : «tu penses que c’est le moment de parler de ça? C’est le moment d’être uni. C’est le moment de profiter de gagner encore un trophée. C’est le moment de féliciter tous les joueurs. Ceux qui ont joué et ceux qui n’ont pas joué. Et le moment de féliciter nos supporters. On veut marquer l’histoire. On continue à marquer l’histoire. Ca a été l’objectif de cette saison. Il faut profiter de ces moments». Cette posture peut être perçue comme un moyen de stimuler la concurrence interne, mais elle laisse également ouverte la question de savoir si Chevalier retrouvera sa place à son retour de blessure ou si Safonov aura creusé un écart irréversible. Enfin, au‑delà de la simple titularisation, c’est la manière dont ces deux gardiens influencent le collectif qui sera déterminante.
Au cours de cette finale, le natif de Krasnodar n’a pas seulement sauvé des tirs au but, il a incarné la sérénité dans un moment où l’équipe en avait le plus besoin, ce qui, au‑delà des statistiques, compte énormément dans l’estime d’un entraîneur, mais aussi pour les joueurs qui ont tous encensé Safonov, notamment Nuno Mendes : «on l’a remercié bien évidemment. Il a montré aujourd’hui qu’il était efficace sur les pénalties, je suis content pour lui. C’est une très belle personne, qui rigole avec tout le monde. On est contents de l’avoir avec nous. Sur et en dehors du terrain, c’est une personne incroyable». De son côté, Chevalier devra répondre à l’appel lorsqu’il sera pleinement rétabli, prouvant que ses qualités, notamment dans le jeu au pied que Luis Enrique apprécie, restent un atout. Première bonne nouvelle : le gardien français a personnellement félicité avec le sourire son homologue russe, quelques minutes après avoir été porté en triomphe par le staff et l’effectif - signe d’une concurrence finalement saine entre les deux. Néanmoins, le débat est loin d’être tranché, mais une chose est certaine : la scène internationale de Doha aura marqué un tournant dans cette concurrence, et la suite, entre choix tactiques, performances sur le terrain et gestion des egos, promet d’être aussi passionnante que délicate pour le staff du PSG.
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