SM Caen : la mise au point du conseiller d’Alexandre Mendy après la sortie piquante de Fayza Lamari
Vivement tancé par Fayza Lamari lors d’un entretien accordé à Ici Normandie, Alexandre Mendy reste, pour l’heure, un joueur du SM Caen. Contacté par nos soins, son entourage a cependant tenu à mettre les choses au clair.

«C’est à l’image de notre saison. Je parle pour ma part, mais quand on démarre une nouvelle saison pas dans la bonne énergie – tout le monde sait ce qu’il s’est passé pendant ce mercato pour plusieurs joueurs, c’est ce que ça donne aujourd’hui. On va se battre jusqu’au bout, mais on récolte que ce que l’on sème». Voici ce que déclarait Alexandre Mendy, quelques minutes après le nouveau naufrage du SM Caen face au Paris FC (2-4), le 31 mars dernier. Le coeur gros, l’attaquant normand tentait finalement d’expliquer la saison cauchemardesque des pensionnaires du stade d’Ornano, relégués depuis officiellement en National. Une sortie lourde de sens qui n’avait pas manqué de faire réagir et sur laquelle Fayza Lamari, nouvelle actionnaire majoritaire du club normand, est d’ailleurs récemment revenue.
Un été agité et psychologiquement éprouvant
Lors d’un entretien accordé à Ici Normandie, la mère de Kylian, propriétaire du club via son fonds d’investissements Coalition Capital, ne se privait ainsi pas de tirer à boulets rouges sur le natif de Toulon. «C’est nous qui l’avons fait rester. C’est le seul joueur qui a séché l’entraînement et j’ai trouvé ça scandaleux. Je l’ai vu pour discuter, mais comment trouver un attaquant à 22 buts à la mi-août ? On est descendu avec lui, alors sans lui… On nous a donné une liste d’attaquants, mais je me suis cru au PSG vu les prix. Il n’a pas forcément répondu présent, mais j’ai trouvé sa sortie inappropriée. Il ne s’est pas entraîné pendant 2 mois donc il est revenu tard, mais en attendant, il continuait à être payé… Je comprenais sa détresse, mais je ne suis pas responsable de ce que l’ancien président lui a dit», lançait ainsi la dirigeante de la formation caennaise. Des mots forts finalement surprenants au regard de la chronologie des faits. Premièrement, car l’international bissau-guinéen (7 sélections) n’a jamais «séché» l’entraînement.
En instance de départ l’été dernier, le meilleur buteur de l’histoire du club caennais (devant Cyrille Watier) disposait, en effet, d’un accord avec sa direction pour ne pas prendre part aux séances collectives. Un aménagement - commun à tous les joueurs sur le départ - qui n’aura d’ailleurs pas empêché le principal concerné de poursuivre un programme individuel pendant plusieurs semaines. Sur le point de rejoindre Sunderland au cours de l’été 2024, le droitier d’1m84 continuait pourtant de faire face au veto de la nouvelle direction caennaise, bloquant chaque début de négociations malgré des offres transmises. Finalement contraint de rester en Normandie et forcément affecté par un tel dénouement, Mendy - déterminé à l’idée de retrouver un quotidien moins pesant - acceptait alors de se refocaliser sur les objectifs du SM Caen. «Alexandre Mendy veut retrouver les terrains, le ballon, sa passion, à savoir jouer au football. L’été fut agité, compliqué émotionnellement, mais Alex aspire désormais à retrouver un environnement sain et une sérénité. Il s’est entraîné seul pendant deux mois, il a montré encore une fois un mental d’acier. Il a continué à le montrer malgré ce contexte difficile. Pour Alex, son but désormais restera le même : tout donner sur le terrain et aider au mieux ses coéquipiers», nous confiait, à ce titre, son conseiller en août dernier.
Quel avenir pour Alexandre Mendy ?
De retour sous le maillot normand, Mendy inscrivait d’ailleurs 4 buts lors de ses 5 premières apparitions (2 victoires, 1 nul, 2 défaites) dès le début de l’exercice 2024-2025. Un come-back tonitruant illustrant la force de caractère de ce dernier. «Alex n’a jamais triché, il est respecté de tous dans le vestiaire, il a toujours tiré les siens vers le haut. Son nom restera à jamais gravé dans l’histoire du SM Caen. En fin de saison dernière, lorsque son départ était quasiment acté, il était acclamé par l’ensemble de d’Ornano. Aujourd’hui, lors de sa dernière entrée en jeu (contre le Red Star, ndlr), il a été sifflé. Il faut comprendre que la situation l’a particulièrement affectée. Alex ne méritait pas ça. Il a gagné le respect des supporters à travers son travail et son abnégation et forcément c’est quelque chose qui l’a affecté, lui et ses proches. Il n’a peut-être pas mis 22 buts, mais sa saison reste plus qu’honorable et son impact sur le terrain a été considérable», confiait finalement son conseiller ces dernières heures. Passé par Bordeaux, Nice, Brest ou encore Guingamp, l’attaquant normand aura, quoi qu’il en soit, continuellement tenté d’apporter sa pierre à l’édifice, et ce malgré la saison cataclysmique vécue par les Normands sur le plan collectif.
Auteur de 11 buts et 3 passes décisives en 33 matches toutes compétitions confondues, le numéro 19 n’aura cependant pas pu empêcher la chute du club, lanterne rouge de Ligue 2 avant un ultime déplacement à Bastia et relégué depuis plusieurs semaines désormais à l’échelon inférieur. Une catastrophe industrielle obligeant, aujourd’hui, les hautes sphères caennaises à restructurer un club historiquement programmé pour jouer en L1 ou en L2. Dans cette optique, l’avenir de nombreux joueurs devrait logiquement être remis en question, à commencer par celui d’Alexandre Mendy. Sous contrat jusqu’en juin 2026, le buteur normand, apprécié du vestiaire et fort de son expérience, reste pour l’heure un joueur du Stade Malherbe. Mais pour combien de temps ? S’il semble difficilement imaginable qu’un club propose une offre conséquente dans les semaines à venir - ce qui n’était pas arrivé lorsqu’il était meilleur buteur de L2 - libérer l’attaquant de 31 ans pourrait, en revanche, permettre à la direction caennaise de faire l’économie de son salaire et ainsi sauver quelques salariés…
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