Toulouse : Branco van den Boomen, le Hollandais patient

Par Lucas Emanuel
4 min.
Les joueurs de Toulouse célèbrent la victoire face à Angers @Maxppp

Auteur d’une prestation de grande classe face au PSG (2-1) le week-end dernier, Branco van den Boomen est le symbole du visage séduisant des Toulousains depuis le début de la saison. Grand artisan de la montée du TFC dans l’élite l’an dernier, « VDB » explose au sommet du football français après une première partie de carrière quelconque.

La ville rose change un homme. Une illustration ? Branco van den Boomen. Arrivé en parfait inconnu (ou presque) il y a deux ans et demi, le milieu de terrain hollandais s’est plus fait qu’un nom sur les bords de la Garonne, devenant même la pièce maîtresse du Téfécé. Sa dernière partition au Parc des Princes en est un parfait exemple. À la baguette malgré un contexte défavorable, le natif d’Eindhoven a su orienter le jeu de son équipe pour qu’elle ne prenne pas l’eau face à l’ogre parisien. Cerise sur le gâteau, il a même inscrit un sublime coup franc (bien aidé par la passivité de Donnarumma), permettant aux siens de mener au score sur la pelouse du leader de Ligue 1.

La suite après cette publicité

Des performances cinq étoiles, qu’enchaîne « VDB » au fil des journées. Il n’y a qu’à se pencher sur ses statistiques pour comprendre l’importance du joueur de 27 ans au sein de l’effectif de Philippe Montanier. Le droitier d’un mètre 88 a déjà inscrit cinq buts et délivré sept passes décisives en 22 matchs de championnat. Il est d’ailleurs quatrième au classement des meilleurs passeurs de L1. Si la totalité de ses buts a été inscrit sur phases arrêtées (quatre sur penalty et un sur coup franc donc), cela ne dit en rien son influence dans la zone de vérité. Le numéro 8 du TFC figure à la seconde place de la hiérarchie des joueurs qui réalisent le plus de passes clés (60) juste derrière Franck Honorat (61).

À lire PSG - Toulouse : les notes du match

« C’est notre Juninho »

Une qualité sur les coups de pied arrêtés et une justesse dans les passes, qui rappellent à son mentor une légende du championnat français. « C’est notre Juninho », avouait Montanier l’an dernier après la saison fabuleuse de son poulain en deuxième division. Van den Boomen avait alors survolé le championnat la Ligue 2 en marquant 12 buts et en délivrant 20 passes décisives, décrochant par la même occasion le titre UNFP de meilleur joueur de la saison. Une plénitude du côté de la France, qu’il n’a pas toujours connue dans son pays natal. Si le Néerlandais a été formé à la bonne école avec l’Ajax Amsterdam, son parcours professionnel aux Pays-Bas n’est pas des plus brillant.

La suite après cette publicité

Au total, le Batave a connu cinq clubs hollandais mais n’a disputé que 31 matchs en Eredivisie. Sa carrière, Branco se l’est forgée en Keuken Kampioen Divisie en disputant 152 matchs et en inscrivant 27 buts. Avant d’être repéré à l’âge de 25 ans par Toulouse et de réaliser sa première expérience à l’étranger. « La première chose, c’est que je souhaitais quitter la Hollande pour avoir une nouvelle expérience, découvrir une nouvelle culture et une autre façon de jouer », a-t-il avoué au journal la Dépêche du Midi en janvier dernier. « Le deuxième argument, c’est le projet de Toulouse et le jeu qu’ils souhaitaient mettre en place. C’était très attractif : mettre beaucoup de buts et essayer de remporter le championnat. Ça correspondait bien à mon style de jeu, je crois. Voilà les deux points principaux qui expliquent ma venue. »

Fin de l’aventure avec le TFC… ou pas ?

Depuis, Van den Boomen a conquis en trois saisons le cœur des Toulousains, mais également celui des dirigeants du TFC. À tel point que ces derniers tremblent maintenant à l’idée de perdre l’atout majeur de leur système. Son contrat expirant en juin 2023, Van den Boomen n’exclut pas un nouveau départ dans sa vie, notamment quand on lui a évoqué un possible transfert du côté de Galatasaray. « Ce serait bien, je ressens de l’intérêt des supporters », affirmait-il au média turc Hürriyet il y a quelques semaines. « Il n’y a pas encore d’offre officielle. (…) Cependant, Galatasaray est un grand club. Chaque joueur de football a pour objectif d’évoluer dans un club aussi important. »

La suite après cette publicité

Une réelle envie de voir ailleurs ou juste un coup de pression sur la direction toulousaine ? La deuxième hypothèse semble plausible, à en croire les mots du président Damien Comolli. « Branco m’a dit qu’il voulait prolonger, on va tout faire pour le conserver », a-t-il expliqué en conférence de presse quelques jours après la fin du mercato hivernal. « J’ai eu une discussion extraordinaire avec lui, il est extrêmement attaché à la ville, au club, à ses coéquipiers ». Début décembre 2022, le patron du Téfécé avait toutefois expliqué que « le salaire que demande son agent est inatteignable ».

La France ou l’étranger ? Réponse définitive en juin prochain. En attendant, le maestro toulousain reste focus sur son exercice 2022-2023 jusqu’ici sans faute. Des prouesses qui pourraient lui permettre de viser un autre objectif inimaginable il y a encore quelques années : la sélection nationale. « Rêver est toujours permis, mais je ne compte pas vraiment dessus », insistait-il ce lundi dans un entretien à ESPN. « Les joueurs qui réussissent bien à l’étranger sont toujours observés, alors j’espère pouvoir continuer comme ça. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver. » Pour espérer un jour porter la tunique orange, Van den Boomen sait à quoi s’en tenir : perdurer sa vie en rose du côté de Toulouse.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité