Comment le Maroc se prépare pour la CAN 2025
Lors de cette trêve de novembre, le Maroc a inauguré deux nouveaux stades qui accueilleront les équipes à la CAN dans quelques semaines. Le pays continue de peaufiner sa préparation pour la compétition mais semble bien armé pour permettre une expérience XXL à tous les étages.
18 novembre, dans les rues de Tanger, les Marocains se préparent pour se rendre au stade Ibn Batouta. Cette enceinte, entièrement rénovée pour la Coupe d’Afrique, va être inaugurée par l’équipe nationale marocaine pour les matches amicaux de la trêve internationale face au Mozambique et à l’Ouganda. Avec 75 000 places, ce stade est assurément l’un des plus grands du pays. Et après avoir réussi l’inauguration du grand stade de Rabat qui accueillera le match d’ouverture de la CAN, il fallait donc suivre attentivement les deux prochaines rencontres de l’équipe nationale. L’ultime test sur le plan sportif et sur le plan organisationnel. Sur la route du stade, l’ambiance est au rendez-vous, une ambiance familiale. Ici, les matches de l’équipe nationale, surtout depuis 2022, sont devenus une sorte de sortie familiale.
« C’est vraiment un mood cette équipe du Maroc. Franchement, on adore ces petits moments en famille, surtout avec les enfants. Même si parfois le spectacle n’est pas au rendez-vous, on a l’impression que c’est là où il faut être, qu’on va rater quelque chose si on n’assiste pas au match », nous confie Ranya, qui vient avec sa fille et son fils assister au match face au Mozambique. Pour elle comme pour beaucoup, la CAN est attendue avec impatience. Sportivement, l’attente d’un sacre est longue : 49 ans depuis la dernière victoire en CAN. Les hommes de Walid Regragui arriveront avec de la confiance et un record de 18 victoires consécutives. Mais cette CAN est aussi un challenge organisationnel pour un pays qui s’impose de plus en plus sur la scène internationale (co-organisation du Mondial 2030).
Un pays déjà prêt
Après la CAN de 2015 que le Maroc avait décidé d’annuler par crainte de l’épidémie d’Ebola (l’organisation de la CAN avait été récupérée par le Gabon, le Maroc avait été disqualifié), cette CAN 2025 est donc la première sur le sol marocain. Et l’excitation est forcément présente, car une compétition aussi importante impacte toute l’économie du pays. « On est prêts à travailler nous, on mise beaucoup sur ce tournoi. Il y aura du monde, donc il faudra tous les accueillir. Mais la circulation, olala, ça va être dur, encore plus que d’habitude. Il va falloir être patient, mais bon ça va faire du bien à tout le monde cette CAN. Même toi, garde mon numéro, on sait jamais (rires) », explique Youness, chauffeur de taxi habitué à travailler dans le secteur aux abords du stade. De manière globale, la FRMF mise beaucoup sur l’union sacrée de tout un pays pour le bon déroulement de cette compétition.
Et l’instance du football marocain permet aussi à tous les Marocains d’être concernés, même ceux qui ne sont pas dans les villes qui accueilleront des matches. « Il y a de la projection des Marocains dans cette compétition. Il y a des actions menées en ce moment même pour mobiliser la population autour de la compétition. Il y a notamment une caravane qui fait le tour des régions montagneuses, reculées ou des petites villes. Ces endroits qui ne vont pas accueillir la compétition mais qui vont profiter de l’ambiance d’une CAN pendant plus d’un mois », nous explique Omar Khyari, conseiller du président de la FRMF Faouzi Lekjaa. Les hôtels et les taxis seront probablement les plus concernés par les retombées de cette CAN mais les restaurateurs s’attendent aussi à un mois important. Et ils se préparent. « Je sais que ça va être rempli pendant la CAN ici à Tanger, on accueillera le Sénégal. J’ai commandé des petits drapeaux pour l’occasion et j’ai aussi acheté quelques téléviseurs en plus pour diffuser la compétition, je sais que tout le monde va suivre que ça pendant un mois », explique Samir qui tient un café à quelques centaines de mètres à peine du stade.
Un peuple qui n’attend que ça
Avec cette compétition, le Maroc espère aussi permettre une fête pour tout un continent africain et sait l’importance d’être performant dans l’accueil des supporters. Car le pays, déjà habitué à gérer de gros flux touristiques, va accueillir des vagues de supporters venus de toute l’Afrique et de toute l’Europe. La CAF a déjà annoncé un record d’accréditations des journalistes pour la compétition mais aussi un record de demandes de billets. « Conformément aux très hautes orientations royales, sous la présidence de Faouzi Lekjaa, la Fédération réalise le nécessaire en coordination avec tous les départements concernés pour organiser la meilleure CAN de l’histoire. On a inauguré trois stades depuis la dernière trêve et cela a été une réussite : celui de Tanger et les deux de Rabat. L’ambiance était aussi au rendez-vous pour les matches de barrages avec le public des autres nations. Il y a une grande excitation quant à la réussite de la CAN au niveau de l’accueil, du plaisir des gens à venir chez nous », détaille Omar Khyari à ce sujet.
Ce plaisir, le Maroc, grâce à ses infrastructures et aux investissements, semble déjà l’avoir transmis en voyant les nombreuses images chaleureuses des supporters lors des barrages du Mondial de la zone Afrique qui avaient lieu à Rabat. Plus récemment encore, Paul Put, coach de l’Ouganda, a été très élogieux après la défaite de son équipe face au Maroc à Tanger (0-4). « Je veux remercier le Maroc. L’accueil et l’organisation ont été parfaits. J’ai fait 5 CAN et je n’ai jamais vu ça honnêtement. Au niveau des infrastructures, rien à dire. On a hâte de revenir dans quelques semaines. » Les mots du technicien belge résonnent comme un écho à ce que ressentent déjà des millions de passionnés qui attendent avec impatience cette fête africaine. Le Maroc n’attend plus que le top départ pour transformer cette CAN en véritable vitrine de son savoir-faire et de son hospitalité.