Ligue 1 : la sortie musclée du patron de l’arbitrage
Dans un entretien accordé au Parisien, le patron de l’arbitrage français, Antony Gautier, a fait le bilan de cette première partie de saison en Ligue 1.
Pas un week-end qui échappe à une polémique arbitrale en France depuis plusieurs années maintenant. Parmi les dernières controverses en date, comment ne pas citer le choc OM - Monaco de dimanche dernier, lorsque François Letexier avait refusé un but à Lamine Camara pour une position de hors-jeu de Folarin Bolagun, dont l’influence sur la suite de l’action n’était pas évidente à détecter. Ce même Lamine Camara qui avait seulement été sanctionné d’un carton jaune pour son tacle brutal sur Lucas Chevalier.
Aujourd’hui, les clubs ne cachent plus leur agacement pour exprimer leur incompréhension, à l’image de Monaco, qui a réagi avec amertume en publiant sur ses réseaux sociaux la vidéo de son but refusé face à l’OM. Au mois de novembre, c’est l’OL qui avait crié au scandale après la défaite face à Paris (2-3), reprochant à Benoît Bastien trois erreurs : la main non sifflée de Zabarnyi dans sa surface de réparation (27e), le but de Kvaratskhelia accordé après une intervention par derrière de Vitinha sur Tessmann (35e) et le contact entre Lee et Tagliafico dans la surface parisienne juste avant la pause (42e).
Antony Gautier tend la main aux clubs mais demande plus de contrôle
Sous la pression des réactions et l’émotion suscitée par les décisions, le patron de l’arbitrage français, Antony Gautier, a pris la parole ce vendredi. Il a notamment salué les progrès accomplis sur les pelouses chaque week-end, qui se traduit en chiffres selon lui : un taux d’efficacité de 78,2 % dans la correction des erreurs majeures grâce à l’assistance vidéo, contre 75,6% la saison dernière à pareille période. Au cours de cet entretien accordé au Parisien, il a également exprimé son désaccord avec certaines décisions, à l’image du tacle de Camara sur Chevalier, qui méritait rouge selon lui : «l’arbitre vidéo a considéré que le contact était sur le dessus du pied ce qui, à ses yeux, pouvait justifier le fait de ne pas considérer la décision initiale de l’arbitre comme étant une erreur majeure. C’était une mauvaise analyse, je le répète », explique-t-il, en rappelant que ces problématiques existent aussi à l’étranger. Il a également balayé les rumeurs selon lesquelles l’arbitre vidéo serait moins interventionniste selon le statut de l’arbitre, à l’image de Clément Turpin, arbitre international et donc peut-être moins repris.
Concernant l’agacement général des clubs, Gautier les a invités à contrôler davantage leur communication, surtout dans ce contexte déjà sensible autour de l’arbitrage : «si je comprends l’émotion ? Je ne me suis jamais positionné comme un donneur de leçons. Je comprends l’importance de chacune des décisions qui sont prises sur le terrain (…) Celles et ceux qui veulent discuter de façon posée, de façon respectueuse, trouveront toujours un interlocuteur au sein de la direction de l’arbitrage pour pouvoir leur apporter des éléments. Comment expliquer ce niveau d’agacement ? Je pense que c’est plutôt à ces dirigeants qu’il faudrait poser la question. Il vaut toujours mieux être dans la maîtrise de soi et dans la maîtrise de ses propos, plutôt que de tenir des choses qui peuvent mettre en difficulté l’arbitrage au sens large. Je pense aux arbitres amateurs qui officient sur tous les terrains départementaux et qui peuvent être confrontés à une autre forme de violence qui peut, dans certaines proportions, être accentuée par des propos tenus dans le football professionnel. » Gautier a toutefois salué l’ouverture des clubs afin de comprendre comment fonctionne l’arbitrage. 9 ont ainsi pu se rendre au centre de visionnage de l’assistance vidéo cette saison, contre 2 la saison passée.
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