Montpellier : Téji Savanier, nouveau roi de la Paillade

Par Anas Bakhkhar
5 min.
Téji Savanier sous le maillot de Montpellier @Maxppp

Capitaine depuis le départ d’Andy Delort à l’OGC Nice, l’enfant du club Téji Savanier réalise un début de saison étincelant, se propulsant comme l’un des meilleurs en France… et même en Europe.

«Au dessus des étoiles», «le génie Savanier», «le joyau de la Ligue des Talents»… les qualificatifs n’ont pas manqué dimanche soir pour mettre en exergue la prestation XXL de Téji Savanier face au Racing Club de Lens à la Mosson (1-0), un succès important contre le dauphin du Paris Saint-Germain mettant fin à une série de quatre matches sans victoire. En plus d’avoir été passeur décisif sur le but de Stephy Mavididi en début de seconde période, celui qu’on surnomme *«C**uille» a été le métronome de l’équipe héraultaise, partout sur le terrain et d’une justesse technique remarquable (104 ballons touchés, 83% de passes réussies, 5 passes clés, 6 ballons récupérés). Une prestation qui confirme petit à petit le classement établi par Sky Sports le considérant comme le 8e meilleur joueur des cinq grands championnats européens, aux côtés notamment d’Achraf Hakimi (7e) et de Dimitri Payet (10e).

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Interrogé en bord terrain après la rencontre au micro de Canal +, le numéro 11 du MHSC avait à cœur d’offrir ce succès aux plus de 12.000 supporters montpelliérains présents au stade : « On s’était dit entre nous qu’il fallait faire un grand match cet après-midi pour gagner ce match face à Lens. Je pense que l’équipe a fait un très gros match, on s’est donnés à fond et je pense qu’on est très contents de gagner ce match devant nos supporters. » Pourtant, malgré le récital au plan personnel, il a tenu à souligner la prestation collective des siens : « J’ai fait un bon match, mais ce qu’on va retenir, c’est la victoire avec l’équipe. Si aujourd’hui, je fais un gros match mais qu’on perd, ça sert à rien. Aujourd’hui, c’est un collectif, on se sent bien, on est bien en ce moment et il faut continuer. » Une réaction digne d’un vrai capitaine, lui qui a récupéré le brassard après le bref capitanat d’Andy Delort (3 matches), transféré fin août à l’OGC Nice. Un départ que n’a pas compris son coéquipier, mais qu’il a réussi à compenser, tant dans le vestiaire que dans le rectangle vert.

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Numéro 11 sur le maillot, numéro 10 sur le terrain

La montée en puissance de Téji Savanier arrive à point nommé pour les fans de la Paillade : avec les départs d’Andy Delort et Gaëtan Laborde et les arrivées de Valère Germain et Nicholas Goacchini, le secteur offensif semblait amoindri sur le papier. Mais avec la nouvelle animation tactique d’Olivier Dall’Oglio, Montpellier s’illustre par une grosse intensité avec et sans ballon et de meilleures intentions en attaque (6,1 occasions par match, 7e équipe de L1 selon le CIES). Et cela se concrétise également sur le plan comptable : en effet, les hommes d’ODO en sont déjà à 17 buts marqués en championnat, soit un de plus qu’au même stade de la saison l’an passé. Impliqué sur 6 buts (2 buts et 4 passes décisives) en 9 matches, Savanier est logiquement le joueur le plus décisif de l’effectif, devant les deux attaquants titulaires Stephy Mavididi (3 b, 2pd) et Valère Germain (3b, 1pd). Etant donné sa dynamique, il pourrait viser son record personnel d’offrandes, culminant à 13 lors de sa dernière saison avec Nîmes dans l’élite, le récompensant du titre de meilleur passeur du championnat lors de l’exercice 2018/2019.

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Positionné en meneur de jeu dans le 4-2-3-1 de l’ancien Brestois, Savanier est devenu le maître à jouer de cette équipe pailladine, juste derrière Germain et accompagné de Mollet et Mavididi sur les couloirs. Sa finesse et son intelligence de jeu ont sorti le MHSC de quelques matches piège, comme le déplacement à Troyes, lors duquel il inscrit le but égalisateur en fin de rencontre (1-1) ou du second but face aux Girondins de Bordeaux lors d’un match nul prolifique (3-3). Autre qualité qui fait de lui le facteur X héraultais : son placement. L’enfant de la cité Gely n’a pas laissé un recoin de la pelouse de la Mosson face à Lens, apportant des solutions de relance à ses coéquipiers en défense et au milieu de terrain, orientant ainsi le jeu tout en remontant son bloc par ses courses avec ballon. En témoignait son action à la 64e avec sa percée de 70 mètres sur le flanc gauche avant d’éliminer trois adversaires et offrir un ballon de but à Germain, sans succès. De plus, son duel de haut niveau face au Lensois Seko Fofana, l’un des meilleurs milieux de Ligue 1, a fait vibrer les spectateurs à la Mosson et sur les réseaux sociaux.

Néanmoins, le natif de Montpellier a eu quelques moments creux sur ces trois derniers mois, notamment le déplacement au Parc des Princes face au Paris SG (2-0, 25 septembre), avec beaucoup plus de déchets (26 ballons perdus sur 81, 5 duels gagnés sur 16), même si ses compères dans l’entrejeu ont su compenser sa légère baisse de forme, comme Florent Mollet (3 passes clés) et Jordan Ferri (8 ballons récupérés). Cette performance moyenne ne l’a pas empêché d’être élu meilleur joueur du club en septembre. Une belle récompense pour celui qui joue dans son club de cœur, le club de ses rêves : « J’aurais pu gagner beaucoup plus d’argent ailleurs mais je m’en foutais. Mon rêve, c’était de jouer ici. Aujourd’hui, c’est une réalité et j’en suis très fier. Quand j’étais tout petit, je venais à la Mosson pour voir jouer Montpellier en Ligue 2, dans la pluie, le froid… Aujourd’hui, je suis capitaine de mon club, du club de ma ville, je ne pouvais pas rêver mieux. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient, sa trajectoire », avait-il déclaré au média officiel de la Ligue 1. Montpellier et Equipe de France olympique. La prochaine étape ? Les Bleus de Didier Deschamps peut-être, qui l’avait déjà eu dans le viseur l’an passé.

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