Real Madrid : Di María en quête de rédemption
Grand artisan de la conquête de la Copa Del Rey (2011) et de la Liga (2012), Ángel Di María doit désormais se contenter de miettes au Real Madrid. Une descente aux enfers à laquelle l'Argentin espère mettre fin au plus vite.
Nous sommes au début du mois de juillet 2010, et l'Argentine vient de se faire sortir de la Coupe du Monde après avoir reçu une leçon de football par l'Allemagne (4-0). Titulaire lors du tournoi, deux ans après son sacre olympique aux JO, un jeune ailier argentin répondant au nom d'Ángel Di María explose aux yeux du monde, lui qui avait déjà conquis le championnat portugais en étant notamment élu meilleur joueur de Liga Sagres lors de la saison 2009/2010 grâce à ses performances remarquées sous le maillot du Benfica Lisbonne. Une éclosion qui ne passe pas inaperçue puisque Jose Mourinho, à peine débarqué au Real Madrid, demande à ses dirigeants de faire le forcing pour recruter l'Argentin, acheté 25 M€, plus 11 M€ de bonus, à la fin du mois de juillet 2010. Un investissement colossal et surprenant sachant que cet été là, les dirigeants du Real Madrid avaient fait du Valencian David Silva, finalement parti à Manchester City, une de leurs priorités.
Du paradis…
C'est donc avec une certaine pression, mais avec la confiance de son nouveau coach que Di María débarque en Espagne. L'Espagne qui va rapidement découvrir le talent et la fougue de ce joueur aux jambes aussi maigrelettes qu'élastiques, d'où son surnom d'El Fideo (le vermicelle), doté d'une capacité déconcertante à éliminer ses adversaires en un contre un. Avec 53 matches joués au compteur, pour 9 buts et 20 passes décisives (dont une précieuse en finale de la Coupe du Roi face au Barça pour Cristiano Ronaldo), Di María confirme dès sa première saison madrilène tous les espoirs placés en lui, obtenant même la bénédiction des exigeants supporters blancos, qui l'éliront meilleure recrue de la saison 2010/2011 dans un sondage réalisé par Marca. Des honneurs qui ont permis ensuite à Di María de démarrer l'exercice 2011/2012 tambour battant avant que sa progression soit subitement stoppée le 31 décembre 2011 suite à une blessure musculaire à la cuisse droite contractée à l'entraînement. Victime ensuite de plusieurs rechutes, Di María a connu un début d'année 2012 cauchemardesque avant d'effectuer à partir de la fin du mois de mars son retour progressif dans le onze de Jose Mourinho.
… à l’enfer
C'est d'ailleurs à cette période que Di María, initialement lié jusqu'en juin 2016 avec la Casa Blanca, réclame une revalorisation de ses émoluments, argumentant qu'il avait accepté un salaire de deux millions d’euros lors de sa signature au Real pour compenser l’énorme somme déboursée par les dirigeants madrilènes pour le recruter. Une demande à laquelle le Real Madrid accède début août 2012, en prolongeant son international albiceleste jusqu’en 2018 avec un nouveau salaire de près de trois millions d'euros nets par saison selon les indiscrétions de la presse espagnole. Une augmentation de salaire qui coïncide bizarrement à la baisse de rendement du joueur. Pas un hasard selon la presse madrilène qui pointe notamment du doigt un manque d’envie et de combativité criant depuis le début de l’exercice actuel, auxquels il faut ajouter une condition physique inquiétante et des douleurs musculaires récurrentes.
Titulaire contre Valence ?
Alors que Mesut Özil, quand Modric évolue au poste de meneur de jeu, ou José Callejón, quand l'Allemand évolue en soutien de Benzema ou Higuaín, lui sont préférés dans le couloir droit de l'attaque madrilène depuis le début de la saison, Ángel Di María espère toutefois retrouver la confiance perdue du Special One, qui l'a titularisé non sans grande réussite samedi dernier face à Osasuna (0-0) avant de le remplacer par Benzema après moins d'une heure de jeu : «Je me sens très bien. Je travaille pour être à 100%. Je ne joue pas en ce moment, mais ce sont les décisions du coach. Je dois me tenir prêt pour répondre présent quand il fait appel à moi. Quand tu ne joues pas souvent et que tu n'as pas de continuité, c'est plus difficile d'être performant.», a déclaré ce lundi en conférence de presse celui qui n’a plus démarré deux rencontres consécutivement depuis plus de deux mois (et trois titularisations d’affilée contre Saragosse, Dortmund et Levante). De la continuité, Jose Mourinho pourrait lui en donner ce mardi face à Valence, en quart de finale aller de Coupe du Roi face à Valence. À "Angelito" de saisir sa chance.
Avec la participation de notre correspondant à Madrid, Ivan Vargas.
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