OM-OL : le chef-d’œuvre tactique de Gennaro Gattuso

Par Valentin Feuillette
5 min.
Gennaro Gattuso ici sur le banc de l'OM @Maxppp

Sur la pelouse du Vélodrome, l’OM a déroulé son football face à l’OL (3-0) ce mercredi soir, lors de la 10ème journée reportée de Ligue 1. Une rencontre marquée par une nette domination des joueurs de Gennaro Gattuso qui n’a pas hésité à installer quelques modifications tactiques dans son onze de départ. Pour le plus grand bonheur des Phocéens.

Plus d’un mois après les terribles incidents survenus lors de l’avant-match, l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais croisaient (enfin) le fer sur la pelouse du Vélodrome ce mercredi soir, dans le cadre de la 10ème journée en retard de Ligue 1. Un match qui s’est soldé par un solide succès maîtrisé des Marseillais à domicile (3-0). Pour cette rencontre, l’entraîneur italien, Gennaro Gattuso, a opté pour un 3-5-2 en termes de dispositif. Une grande première pour l’ancien tacticien du Napoli qui est accoutumé, depuis son arrivée à Marseille le 27 septembre dernier, à un traditionnel 4-2-3-1 voire sa variante plus classique en 4-3-3. Ce choix a surpris plus d’un observateur au Vélodrome mercredi soir, lors de l’annonce des compositions officielles, alors que Gattuso ne possède pas la réputation d’un coach qui se renouvelle et se réinvente souvent. Contre Lyon, la recette inédite a marché du tonnerre : «on avait étudié Lyon et on a perdu Kondogbia, alors qu’on doit déjà évoluer sans Rongier. J’avais dit que je devais mettre de côté mon ego et mes convictions pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions, et on a décidé de jouer avec trois centraux pour utiliser la largeur de l’équipe et créer du surnombre. Je dois remercier les joueurs, car ils n’étaient pas convaincus à 100 % hier, mais on a fait un bon match, celui que l’on attendait.», a expliqué Gattuso en conférence de presse.

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Ce système, que Gennaro Gattuso n’a jamais réellement employé à Milan, Naples ou Valence en tant que grand adepte du 4-3-3 et ses petits frères, aurait pu déstabiliser plus d’un joueur marseillais, alors que l’équipe carbure pourtant bien ces derniers temps, mais que nenni. Ce fut très loin d’être le cas contre l’OL, bien au contraire. Le trident de l’axe Harit/Ounahi/Veretout a fait preuve d’une grande polyvalence et propreté, que ce soit à la récupération sur les rares incursions lyonnaises ou dans les relances sur les phases de transitions marseillaises. Même si l’arrière-garde phocéenne n’a pas été grandement dérangée, elle n’est pas sortie de son match et a bien annihilé le moindre espoir des Gones. Souffrant Jonathan Clauss n’a pas été titulaire, mais son remplaçant, Michael Murillo, a été le symbole d’une recette offensive fonctionnelle avec Renan Lodi et de la très bonne copie des pistons marseillais : «on a dit qu’il fallait rester compact avec la défense et les attaquants. Je pense que les attaquants ont fait un gros boulot. Amine a fait un gros match, Azzedine aussi dans une position qui n’est pas habituelle pour lui, mais il est capable de jouer à ce poste à, il l’a démontré avec sa sélection. Tout le monde a fait un gros match aujourd’hui, il faut retenir l’état d’esprit. On s’est tous battus jusqu’à la dernière seconde, c’est ce qu’il faut retenir», nous a confié en zone mixte Jordan Veretout.

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Une doublette inédite et gagnante !

Avec la suspension d’Iliman Ndiaye et la blessure de Joaquin Correa, Gennaro Gattuso devait innover pour aligner la meilleure attaque possible face à une équipe lyonnaise, toujours bonne dernière du championnat avec la pire défense de Ligue 1. À la surprise générale et pour la première fois depuis son arrivée, l’Italien de 45 ans a aligné une doublette inédite en pointe de l’attaque phocéenne. En effet, dans son 3-5-2, Pierre-Emerick Aubameyang a bien été titulaire, mais non pas avec Amine Harit à ses côtés comme ce fut parfois le cas. C’est l’attaquant portugais, Vitinha, qui a été chargé par Gattuso de seconder PEA en pointe. Les deux hommes n’avaient jamais débuté une rencontre ensemble sous Gennaro Gattuso et n’avaient partagé le pré simultanément seulement dix minutes en fin de match contre Le Havre : «la compo, ça n’a pas été une surprise. On a travaillé ça à l’entrainement. On voulait surprendre, c’est ce qui fait la différence pour gagner le match. On leur a posé beaucoup de problèmes. Ce système laissait des espaces sur le côté gauche, ça me libère des espaces et me permet de me faire oublier des centraux. Je suis un peu imprévisible dans ce rôle», a déclaré l’attaquant gabonais après la rencontre, à l’heure où il enchaîne cinq buts sur les dernières trois rencontres disputées toutes compétitions confondues.

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Classement général Ligue 1 McDonald's

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
1 PSG PSG 76 34 48 22 10 2 81 33
2 Monaco Monaco 67 34 26 20 7 7 68 42
3 Brest Brest 61 34 19 17 10 7 53 34
4 Lille Lille 59 34 18 16 11 7 52 34
5 Nice Nice 55 34 11 15 10 9 40 29
6 Lyon Lyon 53 34 -6 16 5 13 49 55
7 Lens Lens 51 34 8 14 9 11 45 37
8 Marseille Marseille 50 34 11 13 11 10 52 41
9 Reims Reims 47 34 -5 13 8 13 42 47
10 Rennes Rennes 46 34 7 12 10 12 53 46
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Pour illustrer le propos, Aubameyang comme Vitinha sont impliqués sur les trois buts inscrits par l’OM ce mercredi soir. L’ouverture du score de Vitinha est venue d’un formidable travail sur le côté gauche du Gabonais, auteur d’une passe décisive parfaite pour le Portugais (21e). Le deuxième but est presque la copie conforme avec une deuxième offrande sur le flanc gauche signée Pierre-Emerick Aubameyang, mais cette fois-ci, c’était Michael Murillo à la réception (25e). Les rôles se sont inversés en seconde période avec une réalisation de l’ancien attaquant de Dortmund sur une passe de Vitinha (55e). Ce dernier a bien cru s’offrir un doublé, mais l’arbitre de la rencontre à signaler une main de Gigot au départ de l’action sur le corner (68e). Voilà ce qui satisfait un Gennaro Gattuso toujours prudent néanmoins : «Si j’étais sûr de gagner tous les matches avec, je le proposerais toujours. On va voir en fonction des adversaires, tout dépendra de leur manière de jouer. Mais cette victoire n’est pas liée au schéma. Elle est due à notre volonté de gagner les duels, de faire le pressing et de jouer sous pression, à la capacité des joueurs de courir avec et sans ballon. Il faut les féliciter pour cet engagement», a conclu en conférence de presse l’Italien. Avec ce succès, l’OM fait un peu plus le plein de confiance.

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