Thierry Henry revient sur son échec à l’AS Monaco

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Thierry Henry lors d'une rencontre entre Liverpool et Everton @Maxppp

Plutôt rare dans les médias français, Thierry Henry est revenu sur son passage en tant qu'entraîneur à l'AS Monaco et l'échec qui en a découlé. Il en retient le positif et assure que cela n'a pas modifié ses idéaux.

Cela aurait dû être la belle histoire du football français pendant de longues années, cela n'aura duré qu'un peu plus de 3 mois. Le 13 octobre 2018, l'AS Monaco nommait Thierry Henry sur son banc de touche, pour sa première expérience en tant qu'entraîneur numéro 1. Le 24 janvier 2019, l'ancien attaquant français était démis de ses fonctions, après seulement deux victoires en Ligue 1. Cet échec retentissant a bien sûr marqué le principal concerné, tout comme il avait surpris le monde du football français. Thierry Henry s'est rarement exprimé sur son passage à l'AS Monaco et ce qu'il en a retiré.

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Dans une interview accordée à Sofoot, celui qui est désormais entraîneur de l'Impact Montréal, devenu le Club de Foot Montréal hier, est revenu sur ce qu'il retenait de cette étape. « C’est comme tout : c’est soit tu gagnes, soit tu apprends. Et j’ai toujours beaucoup plus appris dans la difficulté que dans la facilité. C’est quand tu es dans le dur que tu sais de quoi tu es fait. Quand tout est facile, que tu mènes 8-0, tout le monde veut la balle. Quand tu es mené 1-0 ou qu’il y a 0-0, ce n’est pas pareil. À Monaco, j’ai appris, comme j’ai appris cette année et comme j’apprends tous les jours. Là, je suis en train de te parler mais l’année prochaine, je te dirai quelque chose de différent. Je peux être sûr d’une tactique ce soir et te dire dans deux mois : « Hum, en fait, non, impossible. » En tant qu’entraîneur, tu peux avoir des idées, mais tu dois aussi et surtout d’adapter aux joueurs que tu as, mais aussi à l’équipe que tu affrontes. Après, quand tu es le Bayern ou Manchester City, tout le monde s’adapte à toi, évidemment. J’estime qu’il n’y aucune science exacte. Certains te diront l’inverse, qu’ils resteront avec leur 4-4-2, mais moi, j’essaie de m’adapter et d’apprendre. Cette saison, par exemple, on avait imaginé quelque chose avec le staff, puis on a dû changer en fonction des départs, des blessures, du profil des joueurs... »

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Les réussites de Thierry Henry

À l'époque, Henry était critiqué car il semblait demander à ses joueurs des choses qu'ils étaient incapables de réaliser. Comme s'il estimait que chacun avait la même dose de talent. Fasciné par la philosophie de jeu du FC Barcelone, biberonné au jeu léché mis en place par Arsène Wenger à Arsenal, l'ancien international français pouvait-il réclamer autant de choses aux joueurs de l'AS Monaco ? Prenait-il trop de risques en demandant des sorties de balle avec des circuits courts ? Cela n'a pas fonctionné, mais il est allé au bout de ses idées, récompensé aussi d'une certaine manière aujourd'hui avec l'éclosion confirmée de joueurs qu'il a lancés comme Diop, Badiashile ou Faivre (désormais à Brest).

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« Sofiane Diop, Benoît Badiashile, Romain Faivre... La réussite de ces joueurs-là ne veut pas dire que j’avais raison ou tort. C’est des éléments que j’ai aidé à faire mûrir du mieux que j’ai pu et j'en suis heureux, parce que tu te dis que tu avais vu quelque chose qui n’était pas faux. Romain Faivre, il a un truc que peu de joueurs ont : il brise des lignes. Encore une fois, je ne prétends pas avoir eu raison ou tort. Le débat n’est pas là et je remercie encore Monaco de m’avoir donné cette opportunité. Oui, j’aime prendre des risques, construire court, et oui, parfois, ça peut avoir l’air bête quand tu perds le ballon. Après, j’ai aussi vu des équipes dégager n’importe comment et prendre des buts. L’important, c’est de garder ta philosophie. Tu peux changer ton système, le faire évoluer, mais l’important, c’est d’être en accord avec ses idéaux », raconte Thierry Henry. À Monaco, il n'a pas eu assez de temps, sacrifié sur l'autel des résultats. À Montréal, il a déjà fait mieux.

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