FFF : les nouvelles révélations accablantes du rapport d’audit sur Noël Le Graët et Florence Hardouin

Par Anas Bakhkhar - Léo Scalco
4 min.
Le siège de la Fédération Française de Football à Paris @Maxppp

Le rapport d’audit commandé par le ministère des Sports a enfin livré son verdict ce mercredi. Les conclusions sont accablantes pour Noël Le Graët, Florence Hardouin et l’ensemble du comité exécutif de l’instance dirigeante.

Il était presque aussi attendu que Kylian Mbappé hier soir sur la pelouse du Parc des Princes, le rapport d’audit mandaté par le ministère des Sports, pour en savoir plus sur les agissements en interne au sein de la Fédération Française de Football, a enfin livré son verdict. Alors que l’instance dirigeante et surtout son président mis en retrait, Noël Le Graët, sont en pleine tempête après des comportements sexistes et déplacés du dirigeant français, dénoncés par de nombreuses personnes, la publication d’un premier rapport, censé être confidentiel, il y a quelques semaines de cela, avait largement pointé du doigt la gouvernance de la FFF.

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Malgré cette douche froide, la fédération avait d’ailleurs décider dans la foulée de porter plainte, marquant que ces informations sorties dans la presse sur le contenu de ce fameux premier rapport d’audit, n’auraient pas dû être divulguées. Un premier aveu de faiblesse de la part de la présidence de la FFF. C’est même le comité exécutif de l’instance qui avait justifié cette décision après avoir pris connaissance des premières conclusions. «La Fédération Française de Football, sur décision de son comité exécutif réuni hier, va déposer une plainte contre X à la suite de la divulgation dans les médias de l’audit provisoire de l’Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche (IGESR)», informait notamment un communiqué de la fédération paru quelques jours après le rapport d’audit.

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Des conclusions alarmantes et accablantes

Malgré cette tentative désespérée de faire diversion, la FFF, son président et toutes les personnes concernées par les dysfonctionnements internes, comme Florence Hardouin dont les méthodes de management et de gestion des ressources humaines ont été qualifiées de désastreuses, vont devoir assumer leurs torts après la publication ce mercredi des conclusions du rapport d’audit dans son intégralité. En effet, ces dernières sont alarmantes. Elles font état de nombreux problèmes qui gangrènent les rouages de l’instance dirigeante. Si les conclusions finales ne sont pas bien différentes de celles du premier rapport, elles confirment que la fédération et ses dirigeants fonçaient dans le mur tête baissée.

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Dans une synthèse de ce rapport consultée par RMC Sport, le dirigeant de la haute instance du football français «ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français». Pour justifier cette décision, les inspecteurs affirment que ses «dérives de comportement (sont) incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité.» Dans ces écarts constatés à l’aide des témoignages recueillis pour le rapport, on y retrouve «le comportement inapproprié de M. Le Graët vis-à-vis des femmes» ainsi que des «propos et de SMS (…) ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres (et) l’horaire tardif des envois, leur caractère répétitif et la nature des destinataires – des femmes placées sous son autorité et/ou dans une relation de dépendance» de la part du président de 81 ans.

Florence Hardouin également visée

Et le document ne s’arrête pas, loin de là. En effet, les auteurs estiment également que «le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d’alcool. (…) Ce comportement ne peut pas être considéré comme respectueux de la dignité de ces personnes et n’est pas conforme non plus à l’obligation d’exemplarité attendue de la part d’un président de fédération délégataire.» Enfin, concernant toujours l’ancien maire de Guingamp, le rapport pointe du doigt «un exercice d’un pouvoir très centralisé par le président de la fédération, qui délègue peu, privilégie les relations interpersonnelles sans s’appuyer sur les structures de gouvernance statutaires et gère les crises à distance.» Et il n’est pas le seul dirigeant à être dans l’œil du cyclone…

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En effet, jugée comme une «directrice générale engagée mais dont les méthodes brutales et le comportement jugé erratique ne lui permettent plus d’exercer une autorité reconnue», la DG de la FFF Florence Hardouin est également dans le viseur du document révélé par RMC Sport : «une multiplication de dysfonctionnements internes, des circuits de décision contournés, des échanges violents entre les membres du comité de direction (CODIR), une montée de la contestation par certains de l’autorité de la directrice générale qui réagit par un management très autoritaire et un président qui laisse la situation se dégrader. (…) La mission a pris note de la décision de mise à pied de la directrice générale de la FFF, prise le 12 janvier 2023. (…) La mission considère qu’elle n’est plus en capacité d’assurer les missions qui sont les siennes au sein de la fédération en raison notamment de sa difficulté à installer un management « à bonne distance » des élus d’une part et de ses collaborateurs d’autre part.»

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