Ligue 1

La drôle d’aventure d’Uros Radakovic, la recrue estivale dont le FC Nantes ne voulait plus

La venue d’Uros Radakovic au FC Nantes a failli prendre fin dès les premières semaines. Sitôt après sa signature, le staff technique se rend compte des lacunes du Serbe et souhaite déjà s’en débarrasser. Finalement resté au club, le défenseur central ne joue pas ou très peu jusqu’à être utilisé comme attaquant.

Par Maxime Barbaud
3 min.
Luis Castro livre ses consignes à Uros Radakovic @Maxppp

L’histoire a commencé par un gros couac. Recruté de Sivasspor où il arrivait en fin de contrat, Uros Radakovic a vite compris qu’il n’aurait pas beaucoup de temps de jeu au FC Nantes. Un mois seulement après sa signature, des doutes s’installent à la Jonelière. Le défenseur serbe de 31 ans n’a pas du tout le niveau attendu. Outre un penalty concédé contre Guingamp, il apparaît très fébrile durant les matchs de préparation, particulièrement lent, et hésitant dans ses interventions. Le club pensait s’offrir un renfort d’expérience capable de prendre la suite de Nicolas Pallois mais il se rend vite compte du problème durant des entraînements où ses prestations sont très éloignées des autres.

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Se pose même déjà la question de s’en débarrasser le plus rapidement possible. Nous sommes au début du mois d’août et le mercato bat encore son plein. Malgré des intérêts du Golfe, l’ancien international U21 reste à Nantes où il assiste aux premiers matchs de championnat depuis la tribune. Le jeune Tylel Tati (17 ans), révélation de ce début de saison lui est préféré, comme l’autre recrue au poste, Chidozie Awaziem (28e). L’unique fois où ces deux éléments n’ont pu être alignés ensemble, c’est Junior Mwanga qui est descendu d’un cran pour dépanner en charnière. «Uros est un joueur comme tous les autres. Seulement, à un moment, il y en a qui sont meilleurs», justifiait Luis Casto durant l’été.

Utilisé comme avant-centre par Luis Castro

Radakovic doit manger son pain noir en attendant son heure. Sa chance arrive lors de sa première convocation, le nul arraché contre le Stade Rennais à La Beaujoire 2-2. Entré à la 90e minute pour apporter sa taille sur coups de pied arrêtés, il est à l’origine du but de l’égalisation dans le temps additionnel en allant récupérer le ballon dans les pieds d’Hateboer. Resté sur le banc les deux matchs suivants, il réapparaît contre Lille le week-end dernier, et multiplie son temps de jeu pas 7 puisqu’il est rentré à la 83e minute à la place de Kwon Hyeok-kwu, un milieu défensif. S’il ne peut empêcher la défaite (0-2) des siens, le numéro 26 évolue surtout à un curieux poste… d’avant-centre.

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Il est venu se positionner aux côtés d’El-Arabi, pendant qu’Abline et Benhattab prenaient les côtés. Luis Castro a misé sur son jeu de tête pour amener le danger dans la surface, alors que son équipe avait un but de retard. «En étant mené 1-0, on devait prendre des risques. J’ai pensé qu’on pouvait être plus fort avec deux joueurs devant pour le jeu aérien. Uros a gagné deux duels dans les airs et a libéré des espaces pour les autres. On sait qu’il peut gagner 80 à 90 % de ses duels aériens, c’est sans doute le meilleur de notre équipe dans ce domaine. Lille a commencé à faire beaucoup de fautes, donc on savait qu’il pouvait faire la différence sur coups de pied arrêtés», expliquait le technicien portugais après la défaite.

Un vestiaire conquis par l’homme

Cette fois, le coup tactique n’a pas réussi mais l’entrant, en habitué des duels dans la surface, n’a pas rechigné à la tâche. «Sur coup franc, corner, on pouvait espérer quelque chose sur des ballons dans la surface, concluait l’ancien coach dunkerquois. Et puis je ne voulais pas sortir non plus un des attaquants, je voulais qu’on soit à quatre devant, afin de prendre des risques pour égaliser». «Ça vous a surpris ?, enchaînait Anthony Lopes avec le sourire. Pas nous, et lui non plus je pense. On l’a vu presser, aller au duel… Il peut jouer dans toutes les positions, avec la mentalité incroyable qu’il a.» A Nantes, l’homme n’a jamais été remis en question. Radakovic a d’ailleurs tout de suite commencé à apprendre le français pour mieux s’intégrer. Il s’agissait "juste" d’un problème de niveau que sa mentalité a réussi à combler, du moins en partie.

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