Ligue des Champions : les choix tactiques de Pep Guardiola encore au centre des critiques
Encore une fois, Pep Guardiola a surpris pas mal de monde hier lors de la demi-finale aller de Ligue des Champions entre le Real Madrid et Manchester City (1-1). Alors que son équipe était bousculée dans le jeu, et fatiguée par le pressing intense de la première demi-heure et des munitions gâchées, le tacticien a préféré n’effectuer aucun changement. Cette passivité interroge autant qu’elle est critiquée par certains observateurs.

Kevin de Bruyne a ôté une belle épine du pied à Manchester City. Mené et malmené sur la pelouse du Santiago-Bernabéu hier en demi-finale aller de la Ligue des Champions, le club anglais s’en est remis à son maître à jouer pour arracher l’égalisation (1-1) et préserver toutes ses chances en vue du match retour dans une semaine. Un joli but du droit qui intervient paradoxalement dans un temps faible qui plus est. Car après une première demi-heure de grande qualité mais sans réalisme, les hommes de Pep Guardiola ont souffert dans cette rencontre intense.
Ils ont même eu beaucoup de mal à terminer le match, sauvés par un Ederson performant devant la tête de Benzema et surtout ce dernier tir canon de Tchouaméni. Curieusement, Guardiola a préféré laisser son équipe de départ terminer le match, alors qu’elle peinait physiquement, là où les Madrilènes ont apporté du sang neuf. «Je pensais que ceux qui étaient là étaient bons. Ceux qui étaient là ont un certain niveau, ce sont des joueurs qui gardent le ballon… Madrid a des joueurs qui font des transitions rapide… Et si le jeu devient fou, nous n’avons pas cet aussi bon niveau qu’eux», s’est justifié l’entraîneur après le match.
Aucun changement alors que son équipe souffrait
Il y a de quoi être étonné par ces déclarations et ce coaching passif. Par le passé, le technicien a souvent été pris à défaut par ses propres choix, comme lors de cette fameuse défense à 3 face à l’OL en quart de finale de C1 en 2020, ou en alignant Kevin de Bruyne en pointe durant la finale perdue face à Chelsea en 2021, alors que Gabriel Jesus et Sergio Agüero piaffaient d’impatience sur le banc. À chaque fois, Guardiola a tenté de surprendre son adversaire avec un plan inattendu, avant d’être pris à son propre jeu. Hier soir, c’est son attentisme qui a bien failli lui coûter une nouvelle désillusion.
Des joueurs comme Ilkay Gündogan, Erling Haaland, Bernardo Silva et surtout Jack Grealish ont semblé en difficultés. L’Anglais a même terminé sur les rotules alors que des éléments de grande qualité comme Riyad Marhez, Phil Foden, Julian Alvarez ou Rico Lewis attendaient sans espoir leur tour sur le banc de touche. En plus de cela, ce n’est pas la première fois que cette décision de n’opérer aucun changement ne paye pas. Face au RB Leipzig en 8e de finale aller de Ligue des Champions, son équipe avait terriblement souffert en seconde période mais il avait décidé de ne rien faire.
Un précédent contre Leipzig
De quoi interroger certains observateurs comme Sergio Agüero. En live sur ESPN Star+, l’ancien attaquant des Skyblues a fustigé les choix de son ancien entraîneur. «Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il n’a pas mis Julian (Alvarez), s’interroge-t-il, un brin chauvin sans doute. Je me demande, mais bon, c’est Pep. Il ne favorise personne. Si cela ne tenait qu’à moi, je jouerais avec Julian à presque tous les matchs car nous avons besoin qu’il soit actif et de ses étincelles», justifie le meilleur buteur de l’histoire de Manchester City. Guardiola a opté pour un certain contrôle en laissant ses 11 hommes sur le pré, quitte à ce qu’ils souffrent physiquement.
Même son de cloche chez Samir Nasri, lui aussi passé entre les mains du Catalan à City lors de la saison 2016/2017. «Quand tu as Riyad Marhez à ta disposition sur le banc, je trouve que c’est dommage de s’en priver», analyse le Marseillais sur les antennes de Canal Plus hier soir, constatant qu’il avait évolué dans sa gestion d’un match et plus globalement de son groupe après avoir fait tourner contre Leeds ce week-end «Je n’ai pas l’impression qu’il faisait aussi peu de changements», se remémore l’international français avant de se rappeler que ce choix ne s’était pas avéré payant lors du 8e aller à Leipzig.
Guardiola promet des modifications au retour
Au retour contre les Allemands, il avait fait tout l’inverse en effectuant 5 changements. Sans doute qu’avec une avance de 5 buts dès la 53e minute (7-0 score final), le tacticien s’estimait plus libre de faire tourner. Le remplacement de Haaland après son 5e but dès la 63e avait paradoxalement fait grincer quelques dents car le Norvégien pouvait devenir le premier à inscrire 6 buts en Ligue des Champions. Pour le retour contre le Real, il a également promis quelques ajustements. «On devra essayer d’attaquer mieux. On essaiera d’ajuster certains détails au retour, pour être plus fluide, et jouer avec un peu plus de rythme.» Et peut-être faire entrer des remplaçants.
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