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Cameroun-Brésil : les notes du match

Emmené par un Neymar tonitruant, le Brésil a disposé du Cameroun (1-4) pour s'octroyer la première place de son groupe A. Cependant, les difficultés défensives demeurent.

Par La Rédaction FM
10 min.
Cameroun Neymar da Silva Santos Junior Maxppp

Le Brésil n'a pas validé son billet pour les phases finales de Coupe du Monde avant son dernier match de poules. Mais au-delà de ce constat, les hommes de Scolari n'ont pas impressionné, et attendent encore leur match référence dans la compétition. Autant dire que l'opposition face au Cameroun a bien des enjeux. Comme conscients de ce fait, les Brésiliens démarrent la partie tambour battant, un rush de Neymar manquant de déboucher sur un premier but (3e). Une action qui laisse augurer du bon, mais qui au contraire, est suivie d'un moment de flottement faisant à nouveau entrevoir les carences défensives de cette Seleção.

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Simple passage à vide, se dit-on dans un premier temps. Car un nouveau temps fort intervient et entraîne l'ouverture du score de Neymar, qui reprend directement un centre de Luiz Gustavo du plat du pied pour tromper Itandje (0-1, 16e). Or, cette faiblesse défensive des locaux reste en réalité en fil rouge. Plus que les latéraux, ce sont cette fois les centraux qui sont à la peine, à l'image de Thiago Silva, battu de la tête sur un corner par Matip, qui touchait la transversale (25e). Deux minutes plus tard, la charnière faisait preuve d'un laxisme qui permettait à ce même Camerounais d'égaliser (1-1, 26e). En délicatesse derrière, le Brésil peut néanmoins se reposer sur son talisman Neymar, qui une nouvelle fois, gomme les défauts avec un but, d'une belle frappe à l'entrée de la surface (1-2, 35e). La Seleção regagne les vestiaires avec l'avantage, mais la manière n'est toujours pas convaincante.

En attendant la maîtrise complète, le Brésil creuse l'écart dès la reprise. Entreprenant, il bénéficie d'un second souffle avec l'apport de Fernandinho, à l'origine de la réalisation de Fred, lequel bénéficiait d'un centre de David Luiz pour marquer au près (1-3, 49e). Une fulgurance isolée dans un second acte sans grande saveur, qui ne sera relevé qu'avec un dernier but de Fernandinho (1-4, 84e). Le Brésil a assuré l'essentiel en s'octroyant la première place de son groupe, et ira défier le Chili en huitième. D'ici là, il y aura cependant des choses à corriger...

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L'homme du match : Neymar (9) : le sauveur de matches et d'apparences. Le Brésil est en difficulté, c'est lui qui prend ses responsabilités pour porter l'équipe à bout de bras. Encore une fois décisif, il s'est fendu d'un doublé (16e, 35e), et aurait même pu faire trembler les filets à d'autres reprises, d'une volée (20e) ou sur coup-franc (49e). Toujours dangereux, il confirme une nouvelle fois qu'il est l'atout premier de l'effectif de Scolari. Remplacé par Willian (72e)

Cameroun :

  • Itandje (4) : l’ancien gardien du Racing Club de Lens ne gardera pas un grand souvenir de cette dernière au Mondial brésilien. Souvent abandonné par sa défense, le malheureux ne peut rien sur les buts de Neymar (17e), de Fred (49e) et de Fernandinho (84e). Il a eu quelques parades à se mettre sous la dent (20e, 48e) mais a aussi montré ses limites en anticipant un peu trop tôt le tir de Neymar sur la seconde réalisation de la star du Brésil (35e).

  • Nyom (6,5) : l’arrière droit a été un réel dynamiteur du côté du Cameroun. Omniprésent, il a su rendre service en défense comme en témoigne son sauvetage in extremis devant les attaquants brésiliens (3e), et n’a surtout pas hésité à remonter le ballon à grandes enjambées dans le camp adverse. Il a effectué un excellent travail sur le côté gauche et s’est même mué en passeur décisif pour Matip (26e).

  • Nkoulou (3) : capitaine ce soir en l’absence de Samuel Eto’o, le Marseillais a dans la continuité de sa décevante saison avec le club olympien, été très fébrile. S’il a su se montrer présent et contrer quelques offensives adverses, il s’est également illustré par sa passivité. Pas bien placé pour couper le centre en direction de Neymar sur l’ouverture du score de la Seleção (16e), il est ensuite pris par ce même Neymar sur le but du 2 à 1 en faveur des Brésiliens (35e), et est en retard sur Fernandinho (84e). Homme fort du Brésil, Neymar a donc été le cauchemar de Nicolas Nkoulou, l’espace de 90 minutes.

  • Matip (4) : le défenseur de Schalke 04 a légèrement moins souffert que son compère en charnière centrale mais en aura tout de même vu de toutes les couleurs. Souvent mis en difficulté sur les duels, il a surtout souvent laissé filer Neymar dans son dos, et est largement en retard sur ce dernier lors de l’ouverture du score des locaux (16e). Il pourra néanmoins se targuer d’avoir marqué l’unique but de son équipe, en reprenant à bout portant un bon centre de Nyom (26e), alors qu’il avait envoyé quelques secondes plus tôt de la tête, le ballon sur la transversale de Julio Cesar.

  • Bedimo (6,5) : les latéraux ont décidément fait partie des rares gages de satisfactions du côté de la formation de Volker Finke. L’arrière gauche de l’Olympique Lyonnais a bien tenu son aile face à Hulk (4e, 6e, 47e), et est monté aux avant-postes apporter le surnombre à plusieurs reprises en première mi-temps. Le second acte étant largement dominé par le Brésil, il s’est ensuite contenté de travailler sur l’aspect défensif.

  • Mbia (5) : auteur d’une grosse fin de saison avec le FC Séville, l’ex-Marseillais fait désormais figure d’homme solide du côté des Lions indomptable. Positionné dans un rôle de sentinelle, le cuir est souvent passé par ses pieds, permettant d’enclencher les actions de son camp. Rugueux, il a astucieusement récupéré quelques ballons grâce à son bon placement et sa solidité physique. Il a aussi souvent montré des limites, avec des pertes qui ont mis en difficulté sa défense comme l’illustre le quatrième but encaissé par son équipe (8e).

  • Enoh (4) : aligné dans l’entrejeu, Enoh a bien tenté de court-circuiter le jeu des Brésiliens. Ce dernier y a tout de même mis un peu trop d’agressivité, en témoigne son méchant tacle sur Marcelo, lui valant un carton jaune logique (12e). L’un de ses rares faits d’armes en attaque a été un tir manqué mais contré par Thiago Silva qui aurait pu surprendre Julio Cesar (25e).

  • Nguemo (4) : le joueur des Girondins de Bordeaux a livré une prestation en demi-teinte. Présent à la récupération en première période où il a bien jailli dans les pieds adverses, il a cependant complètement disparu en seconde, comme l’ensemble de son équipe. Dépassé par la vitesse de jeu des Brésiliens, il n’a pas réussi à gêner l’avancée de ses adversaires.

  • Moukandjo (3,5) : très peu en vue ce soir, le milieu offensif n'a clairement pas rendu une copie satisfaisante. Malgré les quelques temps forts de son équipe, Moukandjo n’a pas réussi à se libérer sur son côté droit. Il s’est de plus rendu coupable d’une perte de balle, permettant à Luiz Gustavo de trouver Neymar pour l’ouverture du score (16e). Remplacé par Salli (59e).

  • Choupo Moting (4,5) : pas non plus extraordinaire, Choupo Moting a eu le mérite de tenter des choses. Ses bonnes courses ont permis de prendre les espaces dans le dos de Daniel Alves et créer des décalages intéressants. Il a malheureusement pêché dans le dernier geste et n’a pas toujours pris les bonnes décisions, à l’image de son tir non cadré (39e) pas forcément adapté à la situation et d’une perte de balle après avoir tergiversé (79e). Remplacé par Makoun (81e).

  • Aboubakar (5,5) : très en jambes, le jeune buteur de 22 ans a fait preuve de beaucoup d’enthousiasme sur le front de l’attaque. Intéressant dans le jeu de pivot, le Lorientais a usé de sa puissance et sa technique pour tenter de se dépêtrer du marquage de Silva et Luiz. Un travail toutefois sans grande réussite, mais il a eu le mérite de tenter sa chance (9e). Le scénario de la seconde période ne l’a malheureusement pas aidé à approfondir sa prestation. Remplacé par Webo (72e).

Brésil :

  • Julio Cesar (4,5) : peu d'interventions pour le dernier rempart de la formation auriverde. S'il ne peut rien sur le but qu'il encaisse, il a plusieurs fois été battu, ne débordant pas de sérénité au milieu d'une défense en difficulté. Notons cependant sa bonne anticipation sur une sortie en dehors de sa surface (63e), signe de sa vigilance dans le temps fort des siens.

  • Dani Alves (3,5) : l'expérimenté latéral est souvent décrit comme la faiblesse défensive numéro un de la Seleção depuis le début de la compétition. Le constat est encore valable sur ce match, alors que le joueur du Barça a été une nouvelle fois en souffrance sur son flanc droit. Les attaquants camerounais ont beaucoup insisté sur le côté qu'il gardait, et l'ont débordé à plusieurs reprises, comme sur l'action du but de Matip, où il est battu par Nyom.

  • Thiago Silva (4) : pas un grand soir pour le capitaine brésilien, anormalement dépassé sur certaines actions. Ce qui s'est payé cher : battu par Matip sur un corner (25e), il est ensuite laxiste sur le but de ce dernier (27e), et aurait même pu marquer contre son camp. Des erreurs rares venant du central du PSG, patron fébrile d'une défense en difficulté.

  • David Luiz (5) : comme son acolyte de charnière, il a éprouvé des difficultés en défense, et est lui aussi largué sur le but camerounais. Mais on peut néanmoins pointer quelques interventions notables, comme le dégagement d'un ballon chaud sur un centre (13e). Relève également sa copie avec une passe décisive pour Fred (49e).

  • Marcelo (6) : bien moins mis à contribution que son pendant à droite, le latéral du Real a plutôt bien tenu le choc, étant rarement pris de court. S'il a sélectionné ses montées, il s'est aussi démarqué offensivement, avec un assist pour Neymar sur le deuxième but de son équipe (35e).

  • Paulinho (4,5) : bilan mitigé pour le milieu de terrain, très en vue offensivement d'une part, lui qui a fait mal par sa capacité de projection et notamment délivré un centre caviar à destination de Fred (21e), mais qui fut en difficulté dans sa tâche défensive, sans compter qu'il n'a pas été influent dans la construction... Remplacé à la pause par Fernandinho (7,5), qui s'est directement montré à son avantage, en étant à l'origine du but de Fred (49e). Son activité a amené un second souffle à son équipe dans cette partie, ce qui est par la suite symbolisé par son but, où il est au départ comme à la finition de l'action. C'est à se demander pourquoi il ne démarre pas les matches...

  • Luiz Gustavo (4,5) : quasiment le même constat que son acolyte d'entrejeu Paulinho, le crédit d'une passe décisive pour Neymar en plus (16e). S'il a gratté quelques ballons, ses pertes de balle dans des positions dangereuses auraient pu s'avérer préjudiciables, à l'instar de cette action qui a contraint son portier à sortir dégager le cuir (63e). Un réel défaut.

  • Hulk (3) : inexistant. En deux ou trois occasions, l'ailier du Zenit s'est retrouvé dans des positions de frappes, mais il a toujours soit manqué le cadre, soit tardé à enclencher son geste. Du reste, il n'a fait aucune différence technique. Sa place dans le onze peut définitivement être remise en cause. Remplacé par Ramires (63e)

  • Oscar (4,5) : s'est signalé pour la toute première fois dans les arrêts de jeu de la première période, avec une belle action initiée depuis le côté gauche. C'est dire s'il fut discret sur l'ensemble du premier acte, où il n'a absolument pas pesé. Plus en vue dans le second, il est cependant resté en retrait, bien qu'il soit à créditer d'une récupération de balle sur le dernier but. On attend beaucoup plus de sa part.

  • Neymar (9) : voir ci-dessus.

  • Fred (6,5) : le début de match semblait indiquer que l'avant-centre alalit une nouvelle fois repartir bredouille, lui qui échoua de peu face aux cages, tant sur le premier rush de Neymar (3e), que sur un centre de Paulinho (21e). C'est en deuxième période, qu'il a pris une autre dimension. Mis en confiance par une première frappe (47e), l'ancien Lyonnais a enfin trouvé la faille en reprenant dans une position douteuse un centre de David Luiz (49e). Une nouvelle fois décisif, il offrait un caviar à Fernandinho (84e). Un match référence pour l'attaquant.

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