Ligue 1

Ligue 1 : les 5 scandales d’arbitrage qui ont marqué la phase aller

Des fautes non sifflées, des cartons rouges excessifs ou oubliés, des clubs et des spectateurs laissés dans l’incompréhension : les polémiques autour des choix du corps arbitral se sont multipliées sur cette première partie de saison de Ligue 1.

Par Kevin Massampu
8 min.

Depuis le début de la saison en Ligue 1, plusieurs décisions arbitrales ont fait l’objet de controverses, remettant en question la compétence et l’efficacité des arbitres. Dès le mois d’août, plusieurs faits de jeu ont suscité de vives discussions, tant sur le terrain qu’en dehors. Entraîneurs, joueurs et même supporters ont exprimé leurs mécontentements suite à des choix arbitraux jugés douteux, que ce soit pour des fautes mal interprétées, des expulsions controversées ou des penalties oubliés. 

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Ces décisions ont pu avoir un impact direct sur le déroulement des matchs, provoquant des tensions et des remises en question sur la manière dont les règles sont appliquées dans le championnat de France. Certains de ces incidents ont aussi mis en lumière les limites de l’assistance vidéo (VAR), qui est censée offrir une aide supplémentaire pour corriger les erreurs humaines. Malgré sa présence, plusieurs décisions ont été perçues comme incohérentes. Retour sur les cinq épisodes marquants de ce début de saison en Ligue 1.

OL-OM : l’expulsion de Balerdi

Le 22 septembre dernier, l’Olympique Lyonnais recevait l’Olympique de Marseille dans un Olympico qui s’annonçait électrique. Si la rencontre s’est conclue de façon spectaculaire (2-3), elle avait pourtant débuté dans la confusion. Après cinq minutes de jeu, Benoît Bastien attribuait deux cartons jaunes à Leonardo Balerdi, réduisant ainsi l’OM à dix pour les 85 minutes suivantes. Si la première faute de l’Argentin sur Corentin Tolisso ne souffrait d’aucune contestation, la seconde sur Alexandre Lacazette a fait débat.

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Son expulsion avait par ailleurs provoqué la colère de Medhi Benatia. L’ancien conseiller de l’OM (devenu directeur sportif) était descendu des tribunes pour aller confronter M. Bastien à la mi-temps. « Il y a faute de Lacazette au départ ! Deux fautes de Balerdi et tu mets le carton rouge, tu lâches un penalty ! Commencez à nous respecter ! La semaine dernière, Cornelius et là encore. Ne prenez pas les gens pour des cons, avait-il lâché dans les couloirs du Groupama Stadium, avant de prendre la parole sur DAZN. Quand j’ai vu que c’était M. Bastien pour ce match, je n’étais pas bien. […] Regardez, au début de l’action, il (Lacazette, ndlr) tient le maillot de Balerdi. Il y a faute. Vous ne pouvez pas me dire qu’il joue bien le coup. L’arbitre doit être sûr de ce qu’il fait dans un match aussi important. S’il est là, c’est qu’il est bon. Pourquoi on est préoccupé quand on voit que c’est M. Bastien qui va nous arbitrer ? Quand on voit ça, on comprend pourquoi on est préoccupé. » Une sortie qui avait valu à Benatia trois matchs de suspension de la part de la Ligue de football professionnel (LFP).

OM-PSG : le carton rouge d’Harit

C’était le match le plus attendu de ce début de saison. Fin octobre, Marseille, deuxième, accueillait le PSG, leader. Le tout, arbitré par François Letexier, devenu la référence de l’arbitrage mondial et qui avait notamment dirigé la finale de l’Euro 2024. Si Paris avait montré sa supériorité dès les premières minutes, l’OM a vu ses espoirs de revenir s’amoindrir à la 20e minute. Suite à un pied haut au niveau de l’abdomen de Marquinhos, dans le rond central, Amine Harit recevait un carton rouge. Une décision confirmée par la VAR.

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M. Letexier s’était présenté par la suite au micro du diffuseur pour expliquer son choix. « Je vois Harit arriver avec la jambe tendue en direction du torse de son adversaire. C’est le premier élément que je distingue à vitesse réelle. Dès le départ, j’ai le sentiment que ce geste met en danger l’intégrité physique de son adversaire. Je prends malgré tout le temps de la réflexion. Très rapidement, Marquinhos enlève son t-shirt et je vois la trace des crampons au niveau du sternum. Ces deux éléments, à la fois ce que j’ai perçu à vitesse réelle et les conséquences du geste, m’ont poussé à exclure Monsieur Harit. […] Le caractère délibéré du geste ne change en rien la sanction disciplinaire qui doit être donnée. L’assistance ne considère pas que ma décision est une erreur manifeste et me confirme que ma perception est réelle et qu’il y a un contact de la semelle au niveau du torse. Notre travail est de prendre des décisions en fonction de considérations techniques et si elles doivent m’amener à prendre une décision forte et courageuse à la 20e minute, je me dois de le faire », avait assumé Letexier, après le troisième OM-PSG de sa carrière. Mais pas de quoi changer l’avis de nombreux observateurs, qui l’avaient accusé d’avoir « gâché » ce choc remporté par les Parisiens (0-3).

Reims-OL : les penaltys oubliés sur Lacazette et Fofana

Le déplacement de Lyon à Reims, le 23 novembre, s’est soldé sur un score de parité (1-1). Mais les Lyonnais auraient souhaité mieux. Lancé à pleine vitesse sur le côté gauche, Malick Fofana était percuté par un Rémois dans la surface. Rien pour Stéphanie Frappart, ce qui n’était pas du goût de John Textor. « Il y a un contact du côté postérieur sur la jambe gauche du joueur de Lyon. Il pousse et casse la course de sa trajectoire. C’est penalty », s’insurgeait le président de l’OL. Quelques instants plus tard, Lacazette tombait dans la surface après avoir été tenu par Valentin Atangana. Pas de quoi faire broncher Frappart, qui avait sanctionné le capitaine lyonnais d’un carton jaune pour simulation.

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« On veut simplement comprendre. Il y a eu deux situations litigieuses qui ont été en notre défaveur ce soir. J’aimerais juste comprendre pourquoi Madame Frappart n’est pas allée voir la VAR. Il y avait vraiment matière à réflexion. Je ne sais pas si vous avez vu les images, mais il y a clairement son pied d’appui qui est percuté », lâchait Daniel Congré après la rencontre. Le coordinateur sportif de l’OL réclamait aussi «une uniformité dans les décisions arbitrales. »

OL-Nice : l’accrochage entre Guessand et Ćaleta-Car

Le week-end suivant, c’est l’adversaire de Lyon, l’OGC Nice, qui s’était indigné après les choix de Bastien Dechepy (4-1). En début de seconde période, Evann Guessand est accroché par Duje Ćaleta-Car dans la surface de réparation. Appelé par la VAR, l’arbitre de 39 ans n’avait finalement pas accordé de penalty, au grand dam des Aiglons. Furieux, Florian Maurice n’avait pas mâché sur M. Dechepy après le match. « Il avait un maillot blanc (celui de l’OL), pas un maillot jaune. Comment vous pouvez m’expliquer qu’on ne peut pas siffler un penalty sur Guessand alors qu’on a sifflé une faute au préalable ? On nous a refusé un premier but sur un soi-disant contact entre Rosario et un Lyonnais. C’est un scandale ce qu’il a fait. Il a pris des décisions à l’inverse de ce que c’était. Comment on ne peut pas siffler penalty ? Il attend quoi ? Qu’on l’égorge, qu’on le prenne par le cou ? », avait lâché le directeur sportif du club azuréen sur DAZN.

Frank Haise, lui, s’était retenu, mais n’en pensait pas moins. « L’arbitrage ne m’a pas plu. J’ai déjà revu les images plusieurs fois. Il y a aussi une faute sur le pied, à la gorge, il le pousse. Comment on ne peut pas siffler faute si ce n’est que Bastien Dechepy avait choisi son camp sur des actions litigieuses ? (…) La dernière fois que je me suis emporté contre Bastien Dechepy, j’ai pris quatre matches (de suspension). J’essaye de rester calme. En direct, j’ai dit que la faute était claire. Quand je revois l’action, c’est clair comme de l’eau de roche. Je ne sais pas ce que va dire l’arbitrage français, mais c’est une action qui aurait pu nous permettre de revenir à 3-2 à la 49e minute de jeu. » L’erreur avait finalement été confirmée par la Direction de l’arbitrage (DA), 48 heures plus tard.

Monaco-PSG : la semelle de Singo sur Donnarumma

La polémique la plus récente, et sans doute, la plus discutable. Le choc entre l’AS Monaco et Paris (2-4), le 18 décembre, avait été marqué par la semelle de Wilfried Singo sur la face de Gianluigi Donnarumma. Malgré le visage complètement défiguré de l’Italien, qui a dû subir plusieurs points de suture, François Letexier n’avait pas souhaité attribuer de second carton jaune à l’international ivoirien. Un choix qui avait fait jaser. Que ce soit les acteurs présents sur le terrain, comme Gonçalo Ramos. « Tout le monde a vu son visage. Je ne sais pas comment c’est possible que ça ne soit pas un carton rouge. L’arbitre a un seul travail, c’est de protéger les joueurs. Et ce n’est pas moi ou les joueurs qui le disent, ils (les arbitres) nous l’ont dit au début de la saison. Qu’ils devaient protéger les joueurs. Et aujourd’hui, ils n’ont pas protégé Donnarumma. » Ou les autres joueurs du championnat, comme Lucas Chevalier sur les réseaux sociaux, stupéfait de voir Singo s’en tirer sans carton. Contrairement à l’après OM-PSG, M. Letexier s’est tu et n’a livré aucune explication sur sa décision de ne pas renvoyer le Monégasque aux vestiaires.

Journée après journée, la liste des décisions arbitrales controversées ne cesse malheureusement de s’allonger. L’arrivée prochaine de la sonorisation des arbitres pourrait-elle changer la donne ? Testée lors de la dernière finale de la Coupe de France entre Paris et Lyon (2-1), fin mai, sa mise en place en L1 avait été actée pour cette saison. Elle n’a pourtant pas encore vu le jour pour des raisons financières, mais pourrait être installée dès janvier. Selon Antony Gautier, patron des arbitres français, ce dispositif doit apporter « transparence et compréhension des décisions ». Reste à voir si cela sera réellement le cas…

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