OL : autopsie d'un incroyable fiasco

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Olympique Lyonnais @Maxppp

L'Olympique Lyonnais rêvait de jouer la finale de la Ligue Europa à la maison le 16 mai prochain. Mais les hommes de Bruno Genesio ont failli. Retour sur une soirée cauchemardesque.

«Le danger serait de déjà penser à Marseille. On est préparés à ça. On est qu’à la mi-temps, rien n’est fait», avait confié Bruno Genesio mercredi en conférence de presse à la veille d'affronter le CSKA Moscou en huitième de finale retour de la Ligue Europa. Le technicien lyonnais se montrait prudent malgré la victoire 1 à 0 de son équipe une semaine avant en Russie. Et il avait raison de se méfier de la formation moscovite. Elle n'avait plus rien à perdre puisqu'elle était virtuellement éliminée avant le coup d'envoi. Mais l'écurie russe a fait le coup parfait en s'imposant 3 à 2. Elle a su parfaitement gérer la pression. Beaucoup mieux que les Lyonnais qui partaient pourtant avec de l'avance et qui avaient l'avantage en plus d'évoluer devant leur public au Groupama Stadium.

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Lyon a pêché dans le jeu

Dans le jeu tout d'abord, Genesio avait annoncé la veille que l'OL jouerait à fond. «Je crois que l’on n’a pas une équipe pour gérer l’avance. On va jouer notre jeu sans arrière-pensées». Aligné en 4-3-3, Lyon n'a pas su exploiter ses temps forts par manque de réussite (Akinfeev a sorti plusieurs arrêts) mais surtout par excès d'individualisme. Un mal récurrent à Lyon cette saison que Bruno Genesio avait d'ailleurs déjà pointé du doigt par le passé. À la 19ème, Mariano, après avoir pris de vitesse un adversaire a préféré tenter une frappe alors que Memphis, seul, réclamait le ballon dans la surface. À la 36ème, c'est Maxwel Cornet qui a préféré tirer au but sur contre alors que Mariano, seul au monde, demandait le ballon au point de penalty. Des choix individuels qui ont pénalisé le collectif puisque Lyon aurait pu prendre l'avantage.

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Les hommes de Genesio n'ont pas su jouer ensemble, notamment le trio offensif. Pourtant le coach, la veille, avait expliqué qu'il travaillait pour éviter ces mésententes dans ce secteur, où chacun joue pour soi au final. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer. Les Lyonnais ont perdu un nombre fou de ballons. Défensivement, l'équipe française n'a pas fait preuve de solidité et a payé cash ses errements sur les deux derniers buts russes notamment. Marcelo ou encore les latéraux Marçal et Tete, qui ont trop rarement débordé. Bruno Genesio a analysé après la rencontre. «On s'est mis en difficulté. Je pense qu'après il y a eu une sorte de peur. On était un peu inhibé dans notre jeu. Malgré tout, on a réussi à revenir au score. On a été de nouveau qualifié. Puis on est retombé dans des attitudes beaucoup trop laxistes pour un match de coupe d'Europe».

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Des attitudes individualistes

Outre le jeu, Lyon est passé à côté de son match dans l'attitude. Les Gones ont semblé tétanisés par l’enjeu. Si l’équipe est jeune, cela n’explique pas cette incroyable faillite collective à écouter Bruno Genesio, dont les propos sont relayés par L’Équipe. « Il y a des fois où je peux excuser certains déficits par la jeunesse. Mais là, non. Quand on n’a pas le comportement qu’on doit avoir en Coupe d’Europe, cela n’a rien à voir. Au contraire, il y aurait dû y avoir de l’enthousiasme, de l’envie et de l’agressivité qu’on n’a pas vu ce soir (hier) à l’exception des dix minutes après notre égalisation et des vingt dernières ». C'est pratiquement tout le contraire qu'on a vu sur le terrain. Les Lyonnais étaient crispés. La tension était palpable et elle s'est traduite par ce geste d'humeur de Fernando Marçal qui a refusé de serrer la main de son entraîneur lors de sa sortie à la 70ème minute.

«Je n'ai pas vu dans les attitudes des comportements dignes d'un match de coupe d'Europe pour se qualifier pour un quart de finale retour», a déclaré Bruno Genesio après la rencontre. Il faudra montrer un autre visage, tant au niveau du jeu qu'au niveau de l'attitude dimanche à l'Orange Vélodrome face à une formation de l'Olympique de Marseille en pleine bourre. Pour cela, Genesio devra trouver les solutions mais aussi s'appuyer sur des leaders. Ce qui n'a pas été le cas face aux Russes. Il a clairement manqué d'un leader technique, Nabil Fekir a manqué en ce sens, mais aussi de joueurs capables de secouer une équipe qui n'a pas montré toutes les qualités qu'elle a. Lyon a trois jours pour sauver sa saison désormais...

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