Lassana Diarra se lâche sur son divorce avec l’OM !

Par Matthieu Margueritte
8 min.
Olympique Marseille Lassana Diarra @Maxppp

Parti libre de l’Olympique de Marseille après de longs mois de négociations, Lassana Diarra est enfin sorti du silence. Au micro de beIN Sports, l’ancien Phocéen n’y est pas allé de main morte avec le club olympien.

La saga Lassana Diarra a duré de longs mois. Finalement parti librement de l’Olympique de Marseille, le milieu de terrain âgé de 31 ans a pris son temps avant de sortir du silence. Et c’est au micro de beIN Sports que Diarra a choisi de livrer sa version des faits. «Il y a beaucoup de choses qui ont été écrites à mon sujet et je voulais rétablir la vérité et tourner la page OM. Ça fait un mois que je suis parti de l’OM, j’ai certaines choses à dire aussi.» S’il n’a pas caché son plaisir à avoir évolué sous les couleurs olympiennes, Diarra a regretté le changement de stratégie des dirigeants marseillais à son égard. Pour rappel, le joueur était arrivé sur la Canebière en 2015 libre de tout contrat avec une clause (signé en sous-seing privé) lui permettant de quitter l’OM librement. Un détail qui n’a pas été respecté à ses yeux.

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«Le discours a changé. La vérité c’est que ni l’OM ni moi on ne s’attendait pas à la saison que j’ai réalisée l’année dernière. Le club a pris des engagements et moi aussi. Jusqu’à preuve du contraire, j’ai respecté les miens. L’OM n’a pas payé de transfert, ni les Russes (du Lokomotiv Moscou, ndlr). Par contre l’OM n’a pas respecté ses engagements envers moi. La saison se passe pas mal pour moi. J’ai réintégré l’équipe de France et il y a des sollicitations externes. Le problème, c’est que Lassana est libre. J’ai signé un contrat avec l’OM et un sous-seing privé. Aujourd’hui, pourquoi on en fait signer aux joueurs en France s’ils ne sont pas valables ? Je ne suis pas stupide. J’ai signé mon contrat dans les bureaux de l’OM et mon sous-seing privé en même temps, on ne peut pas dire que la présidence n’était pas au courant. C’est ce que j’ai du mal à comprendre.»

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L’OM n’a pas été réglo avec Diarra

Désabusé, le joueur reproche également à Marseille d’avoir joué sur l’amende de 10,5 M€ qu’il devait payer à son ancienne équipe, le Lokomotiv Moscou, pour espérer un transfert. Un coup que l’intéressé n’a pas apprécié, d’autant qu’il affirme avoir réglé personnellement ce différend financier. «Je ne serai jamais venu à l’OM si je n’avais pas signé ce sous-seing. Je m’engageais à payer une supposée amende et l’OM s’engageait à me libérer en cas de proposition intéressante. C’était ça le deal. Dès le mois de janvier (2016) j’aurais pu partir, mais il était hors de question pour moi de partir. Je me devais de finir l’année. Je rappelle à la présidence que l’été (2016) va arriver et que si j’ai des offres de clubs prestigieux qu’il fallait me libérer. Au mois de septembre (2015) le Lokomotiov tente d’assigner l’OM pour réclamer le dû. Avec mes avocats j’ai signé un papier que j’ai envoyé à la FIFA où j’ai déchargé l’OM pour dire que l’amende n’a rien à voir avec l’OM. L’OM est au courant et m’a convoqué quelques heures après pour me remercier. Pour moi c’est ce qui était convenu. Par contre après, c’est là où je me sens lésé. On arrive à la fin de l’année et le jugement tombe : 10,5 M€. (…) Je n’ai jamais résilié mon contrat avec le Lokomotiv. À cette époque il y a le fair-play financier. Le Loko est au-dessus des clous, on a une discussion avec le Lokomotiv. Je suis à Paris, le club m’autorise à rester chez moi. À mon retour en Russie, le club n’a pas trouvé la solution. À partir de ce moment-là, je fais tout le mois d’août et à la fin du mois d’août, on m’envoie une lettre comme quoi je suis licencié. Je contacte la FIFA et je leur explique. Je n’ai pas cassé mon contrat. On s’est servi de ça à l’OM pour me faire un chantage psychologique. Aujourd’hui moi et le Lokomotiv avons trouvé un accord. Ils vont l’annoncer sur leur site internet. J’assume mes erreurs, j’ai réglé ce problème. C’est une affaire réglée. Le message qui était véhiculé c’est que je voulais partir pour payer mon amende. Avec l’OM on s’est séparé et je leur ai fait cadeau de deux ans et demi de contrat. Je ne suis pas allé à l’OM pour l’argent. Le discours m’a plu, il y avait un challenge pour l’OM et moi. Aujourd’hui, je ne suis pas aigri. Je suis parti et je n’ai pas demandé de l’argent à l’OM. Ce n’est pas l’OM qui a réglé mon amende.»

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Une mise au point nécessaire pour Diarra qui n’a également pas apprécié la manière avec laquelle la direction Eyraud a géré son cas dès le dernier mercato estival 2016. «À partir du moment où on se met d’accord, il ne faut pas me trahir. Oui, je me suis senti trahi. Je ne peux pas en vouloir à M. Eyraud. On a essayé de retourner le problème dans tous les sens. Je lui ai dit, et il ne pourra pas le nier : cet été il faudra me libérer. Je n’ai plus 20 ans. Le club m’a promis qu’il allait me libérer fin août, et ça n’a pas été respecté. L’OM a changé de discours : on veut récupérer un transfert, son amende on s’en fout. On me dit : "tu reviens en août avec une offre". Fin août, je viens avec un club qui m’intéresse avec qui je suis d’accord. Le club est d’accord, je rentre à Paris, je reçois un coup de fil le soir. On m’explique le projet (McCourt), nous sommes le 30 août. Je reçois ce coup de fil pour venir à Marseille pour rencontrer la future direction. Je leur dis au téléphone : "c’est pas un traquenard ?" J’arrive pour faire connaissance et dire au revoir sauf qu’on m’explique qu’ils ont un projet pour l’OM et que je fais partie intégrante du projet. Je suis flatté mais je veux partir. On m’écoute, tout se passe bien. On me rappelle le lendemain et on me dit "tu ne vas pas partir. On a vraiment besoin de toi." Je ne crache pas dans la soupe, c’était un discours flatteur mes coéquipiers m’ont nommé capitaine, mais je veux partir. Là il y a un deuxième couac. Ça fait beaucoup. Je m’étais préparé psychologiquement à mon départ. À ce moment-là, j’ai 10,5 M€ d’amende. On me demande de ne pas partir et on me dit qu’on me laissera partir en janvier (2017). Je n’ai pas demandé à l’OM de payer mon amende. Ç’aurait été mieux qu’on me libère au mois d’août. Je ne peux pas aller en conférence de presse le 3 septembre et dire que la nouvelle direction m’a bloqué. À mon âge, ça ne peut pas bien marcher. Ça a forcément un impact sur ma relation avec le club, l’entraîneur, sur beaucoup de choses. C’est une prise d’otage. Je voulais partir tout simplement. Ce qui m’a chagriné, déçu c’est qu’il (Rudi Garcia) arrive et me retire le brassard. C’est plus médiatique q’autre chose. Les supporters ne comprennent pas. Ma situation actuelle prouve bien que ce n’était pas des histoires. Je l’ai accepté, je n’ai as mis mon intérêt personnel avant l’intérêt collectif. Quelques heures avant le Clasico PSG-OM, vous me retirez le brassard, ce ne fait qu’en rajouter. Si on fait ça, qu’on aille au bout. On n’allait pas venir et me dire "joue et on va voir". c’est une blague, je n’ai plus rien à prouver en Ligue 1. Je ne peux accepter que mon club me dise qu’il faut que je prouve.»

Vexé, Diarra a donc rongé son frein jusqu’au mercato hivernal. Mais là encore, la mise en scène de son départ ne lui a pas plu. En clair, alors que les médias annonçaient que Diarra avait refusé de se rendre à l’aéroport pour participer au match entre Nantes et l’OM, le joueur a une tout autre version. «Ç’a été très bien scénarisé. On parle du match de Nantes. La veille du match, mon avocat et le président de l’OM discutent d’une résiliation. Le match est samedi, on est jeudi soir. On parle d’une résiliation à l’amiable. On me dit que d’ici 24h un accord va être trouvé. Je suis en instance de départ à 99%. Sincèrement, vous pensez que le club n’est pas au courant ? Le match de Nantes, je savais que j’étais parti. Ce n’était pas officiel. Je viens à l’entraînement, j’ai une discussion avec le coach. Il est au courant de ma situation, mais après l’entraînement je ne suis pas convoqué pour le match. Je suis surpris de voir qu’on dit que je ne me suis pas présenté à l’aéroport.» La saga maintenant terminée, Lassana Diarra veut désormais se concentrer sur sa famille. Pas question donc de se trouver un club d’ici la fin de la saison. «Si je dois rejouer au foot, ce sera à partir de la saison prochaine. J’aime bien les États-Unis, il y a le Moyen-Orient aussi. C’est aussi une culture qui me correspond. Si je dois être honnête avec vous, ce sont les deux options.»

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