Nice : Youcef Atal, une découverte algérienne à l’ascension fulgurante

«On a gagné, c'est une bonne soirée, il y a de l'ambiance. Le coach m'a dit qu'il avait confiance en moi. Je suis rentré, j'ai tout donné à l'équipe et j'ai fait une bonne rentrée». Sobre et concis dans sa réaction d'après-match, Youcef Atal (22 ans) suscite des commentaires bien plus fournis lorsqu'il s'agit de faire son portrait. Car l'histoire en vaut le détour. Recruté par le Gym cet été en échange d'un chèque compris entre 2 M€ et 3 M€, Atal, représenté par l'agence Grinta, connaît une ascension pour le moins fulgurante. Originaire de Kabylie, le défenseur niçois évoluait encore en deuxième division algérienne il y a à peine deux ans au sein du Paradou AC (où il a été formé), institution considérée comme la plus grande académie de football d'Algérie.

Un cas unique en Algérie

«C'est un Kabyle, mais il a joué dans les équipes de jeunes du Paradou AC et très vite, il a été convoqué en équipe première. Ce qui est intéressant chez lui, c'est qu'il est passé de la deuxième division (algérienne) à l'équipe nationale (convoqué pour la première fois chez les Fennecs en 2017, ndlr), ce qui n'a jamais été fait en Algérie. Ensuite, il est passé de la deuxième division à l'Europe (prêté en Belgique à Courtrai en 2017)», nous a confié un proche du joueur. Une version que nous a confirmée Saïd Fellak, journaliste du quotidien Le Buteur. «Oui, il avait de la qualité et ça se voyait à son jeune âge. Il a été sélectionné d'ailleurs par Lucas Alcaraz en sélection A alors que son club évoluait encore en Ligue 2 (algérienne). Techniquement il est bon. C'est un joueur qui ne fait pas de calculs. Il va de l'avant», nous a-t-on confirmé.

En Belgique, Atal n'y fera cependant pas long feu. Prêté par le Paradou AC (Courtrai lèvera l'option d'achat plus tard), le natif de Boghni a connu un premier couac. Touché à la pommette lors du match Algérie-Zambie en septembre 2017, Atal a dû patienter près de deux mois et demi avant de pouvoir évoluer avec sa nouvelle équipe. Un retard à l'allumage qui ne va pas l'empêcher de se distinguer lors des dix matches qu'il a joués au Plat pays. «Ça a commencé à flamber après un gros match contre Bruges (le 3 mars 2018). Son poste préféré c'est celui de piston avec une défense à trois centraux et ce jour-là, c'est là qu'il a brillé. Finalement, à la fin de la saison, il arrive à jouer dix matches, dont six comme titulaire, et à chaque fois il a été élu homme du match. Une année compliquée (à cause des blessures), mais malgré tout, Nice a flashé», nous a-t-on indiqué.

Un caractère bien trempé

Un intérêt niçois que le président Jean-Pierre Rivère a confirmé dans les colonnes de Nice-Matin juste après la victoire de l'OGCN face au Stade Rennais. «Atal ? Il ne fallait pas passer à côté, ça a été une évidence». Il faut dire que les Aiglons surveillaient le joueur depuis plusieurs mois. Séduit malgré l'intérêt d'une autre formation de Ligue 1, le Gym a apprécié Atal dont les principales qualités sont : son explosivité, sa technique et son mental d'acier. «C'est un acharné. L'autre jour (contre Rennes, victoire 2-1 de Nice), il est rentré pour gagner (alors que les Bretons menaient 1-0)». Un caractère bien forgé qui lui a permis de marquer son territoire dès son premier entraînement à Nice en impressionnant ses nouveaux partenaires.

Apprécié par le groupe de Patrick Vieira, Atal veut désormais confirmer les bonnes impressions laissées contre Reims et Rennes. «Son objectif c'est d'enchaîner les matches, rendre le plus de services possibles au club et retrouver la sélection nationale. Il ne perd pas de temps. Passer de la deuxième division algérienne à Nice en si peu de temps, ça pourrait lui tourner la tête, mais pas du tout. Il est concentré. C'est quelqu'un qui a de très grandes ambitions. L'objectif c'est d'enchaîner 30 matches à Nice. Il a un très gros caractère», nous a-t-on fait comprendre. Le message est clair. À Youcef Atal maintenant d'enchaîner face à Montpellier puis Nantes avant le match de gala face au PSG.