Football Leaks : l'AS Monaco aussi mise en cause sur le fair-play financier

Par Constant Wicherek
3 min.
Monaco @Maxppp

L'AS Monaco a tenté de rentrer dans les clous du fair-play financier en injectant 1,4 milliard d'euros (sur dix ans) dans ses recettes.

Vendredi dernier, nous apprenions que le Paris Saint-Germain avait, avec l'aide des hauts dignitaires de l'Union européenne des associations de football, dont Michel Platini et Gianni Infantino, réussi à frauder sur ses contrats pour être dans les clous du fair-play financier. C'était le début de la saison deux des Football Leaks, la fuite de nombreux documents confidentiels qui permettent de révéler quelques-uns des nouveaux scandales qui agitent le football.

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Mais il n'y a pas que le Paris Saint-Germain et Manchester City dans la vie. L'AS Monaco a aussi fraudé le fair-play financier dans de belles mesures si on en croit les dernières révélations que l'on peut lire sur Mediapart. Au centre du jeu, toujours le même système de dopage financier qui met à mal les très bonnes résolutions qu'avaient prises l'UEFA avec son fair-play financier. Tout commence pour le club asémiste au rachat par l'oligarque russe Dimitri Rybolovlev en décembre 2011.

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Andrea Traverso les a bien aidés

Le club est à l'agonie, se morfond en Ligue 2 et, en un an et demi, il retrouvera la Ligue 1 et une place de vice-champion de France. Par conséquent, le club princier va jouer la Ligue des Champions et devoir se confronter aux règles financières. Alors qu'il a dépensé 326 millions au total (la moitié lors du mercato estival 2013 : Falcao, James Rodriguez, Moutinho notamment). C'est au moment de retrouver la Ligue des Champions, que l'ASM cède James Rodriguez. Sauf que sur les trois dernières saisons, l'ASM a perdu 170 millions d'euros, soit quatre fois plus que la limite autorisée par l'UEFA.

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Mais il y a un autre problème, le club de la Principauté ne peut pas compter sur ses revenus, puisque les ventes de billets et les sponsors ne rapportent que 14,4 millions d’euros. Il faut alors trouver de l'argent et mener une intense campagne de lobbying pour éviter de se faire exclure des coupes européennes. Rybolovlev arrive ainsi à dégoter un rendez-vous à Nyon avec Michel Platini, Gianni Infantino et Andrea Traverso, le responsable du fair-play financier, qui aidera en secret l'ASM à préparer ses auditions devant la chambre de jugement de l'Instance de contrôle financier des clubs (ICFC).

Mais c'est là qu'une belle combine entre en jeu et elle est financière. Les patrons de l'ASM imaginent un contrat avec une boîte de marketing : AIM Sport Marketing. En gros, via des montages offshores, Rybolovlev offre 140 millions d'euros par an à AIM, qui les reverse à l'AS Monaco, tout cela sur dix années, et donc pour un chiffre total d'1,4 milliard d'euros. Une sorte de mécénat indirect, bien évidemment interdit par les règles édictées par l'UEFA concernant le fair-play financier. Finalement, ce deal ne se fera pas vraiment et l'AS Monaco s'en sortira avec les belles ventes de ses joueurs et, surtout, grâce à la jolie complicité d'Andrea Traverso, véritable poids lourd à l'UEFA concernant le fair-play financier. De son côté, l'AS Monaco n'a pas tardé à réagir. Le club de la Principauté a tenu à démentir le fait d'avoir contourné le fair-play financier via un accord avec une agence de marketing.

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