Entretien avec… Michel Bastos : « Partir de Lyon maintenant ? Ce n’est pas du tout mon but »

Foot Mercato : Vous êtes arrivé à Lyon cet été. Quel bilan tirez-vous de cette première saison ?

Michel Bastos : Je pense que le bilan est positif. Au niveau des statistiques, j'en suis à 15 buts cette saison. Je suis le deuxième meilleur buteur de mon équipe. Et du coup, c'est positif. Après, c'est vrai que j'ai eu des blessures. Je n'ai pas réussi à avoir le même niveau de jeu qu'à Lille. Je pense que, sur ce point-là, j'ai flanché un peu. Mais bon, ça s'explique aussi avec mes blessures, mon adaptation. Mais pour une première saison, c'est très positif. J'ai aimé ce que j'ai fait cette année parce que je n'ai pas eu le même temps de jeu qu'à Lille. 10 buts dans le championnat français, ce n'est pas évident, surtout pour un milieu de terrain. C'est donc déjà pas mal.

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FM : En rejoignant l'Olympique Lyonnais, vous avez retrouvé Claude Puel...

MB : Lui, il veut toujours gagner. Il est venu à Lyon pour essayer d'accrocher un titre. Aujourd'hui, il ne fait pas l'unanimité. Sur le terrain, il va crier, il va s'arracher, mais il est comme ça. Quand je suis arrivé à Lille, je ne vous le cache pas, c'était difficile pour moi. Mais aujourd'hui je suis habitué. Pour moi, il n'y a pas de problème. J'aime bien travailler avec lui. C'est lui qui m'a fait venir en France et je l'en remercie. Si aujourd'hui j'en suis là, c'est en grande partie grâce à lui.

FM : À Lyon, les 18 M€ investis sur Kader Keita ont fait beaucoup parler. L'OL a déboursé cette même somme pour vous. Cela vous a-t-il mis une pression supplémentaire ?

MB : Je n'ai pas forcément compris cette comparaison avec Kader. C'est vrai que, comme lui, je viens de Lille. Kader, je l'aime bien. Mais Kader, c'est Kader. On a des différences dans le jeu. Mais c'est vrai que vu l'investissement consenti par le club, je me suis mis la pression. Je voulais prouver aux supporters et aux dirigeants qu'ils ne s'étaient pas trompés en mettant autant d'argent. Mais c'est une pression que je voulais. J'ai justement quitté Lille pour avoir une nouvelle pression autour de moi. Pour franchir un palier, il faut connaître la pression. Et je pense avoir réussi à prouver que le club avait eu raison d'investir sur moi.

FM : Et il est vrai que le public de Gerland vous apprécie particulièrement...

MB : Être aimé par les supporters de l'Olympique Lyonnais, qui est le plus grand club en France, c'est énorme ! C'est aussi pour ça que je pense que c'est une saison réussie. Quand je sors du terrain, je suis applaudi. Quand je me balade dans les rues de Lyon, les supporters me saluent. Et ça, ça fait vraiment plaisir. Je suis vraiment heureux d'être là aujourd'hui. Je sais que je peux donner encore plus au club. Ce que j'ai fait cette année me donnera en tout cas plus de confiance en vue de la prochaine saison.

FM : L'OL a été demi-finaliste de la Ligue des Champions et se bat pour la deuxième place. Quel bilan tirez-vous de cette saison ?

MB : Même si on voulait vraiment accrocher ce titre, on sait désormais que c'est impossible. Mais c'est clair que si on termine deuxièmes, je pense que le bilan de cette saison sera positif. Vu la qualité de la Ligue 1 aujourd'hui, être deuxième et faire une demi-finale de la Ligue des Champions, c'est déjà pas mal. Si on arrive à le faire, ce sera vraiment bien pour le club.

FM : Vos anciens coéquipiers lillois sont eux aussi encore en lice pour cette deuxième place. Quel regard portez-vous sur leur parcours ?

MB : J'espère qu'ils feront un très bon parcours mais derrière Lyon (rires). Maintenant, je ne suis plus là-bas. Je défends donc les couleurs de mon club. Il leur reste deux matches, ils vont tout faire pour accrocher cette deuxième place. J'espère qu'ils seront troisièmes et que nous serons deuxièmes parce que c'est un club que j'aime bien, j'ai des amis là-bas. Mais aujourd'hui, je suis à Lyon.

FM : Et à Lille, il y a un certain Eden Hazard...

MB : C'est un phénomène ! Il l'avait déjà prouvé la saison dernière. Il avait été élu meilleur espoir. Cette année, il est en lice pour être élu meilleur joueur du championnat. Pour un garçon de 19 ans si je ne me trompe pas, c'est énorme. J'ai toujours dit que s'il était bien dans sa tête, il réussirait. Je suis en contact avec lui et avec mes anciens coéquipiers, et ils me disent qu'Eden suit le bon chemin. Parce que des fois, tu peux te la péter un peu et te dire que c'est bon, tu es déjà arrivé. Mais heureusement, il est bien dans sa tête. Il a tout pour réussir.

La Coupe du monde en point de mire

FM : Depuis votre arrivée à Lyon, vous avez connu vos premières sélections en équipe du Brésil. Vous êtes-vous fixé pour objectif de participer à la Coupe du monde ?

MB : L'équipe du Brésil, c'était mon rêve. C'était mon but. J'ai toujours voulu porter le maillot du Brésil. Aujourd'hui, c'est chose faite. Je suis en course pour aller à la Coupe du Monde. Je vous ne le cache pas, c'est quelque chose que je ne pouvais même pas imaginer. Mais du coup, là j'ai une possibilité. J'espère. Je saurai dans quelques jours si j'y suis ou pas. Je suis confiant. J'ai travaillé dur pour y arriver et j'espère être récompensé.

FM : Et en équipe du Brésil, vous jouez arrière gauche. Êtes-vous à l'aise à ce poste ?

MB : Ça ne me gêne pas. Avant de venir en France, je jouais à ce poste. J'ai déjà fait trois matches à ce poste avec la Seleção et ça s'est très mal passé... (rires) Non ! Ça s'est très bien passé, super bien passé même ! Moi ça ne me gêne pas. J'ai déjà joué quelques fois à ce poste à Lyon ou à Lille. C'est un poste que je connais bien donc ça ne me dérange pas.

FM : Si vous faites partie des 23, quels seront vos objectifs pour ce Mondial ?

MB : Faire la finale et être champion. Je suis les matches du Brésil depuis des années. Je crois que j'ai commencé à regarder vraiment le football à partir de la Coupe du Monde 1990. J'ai toujours vu le Brésil jouer pour gagner. Et ça ne sera pas différent cette année. Avec la qualité qu'on a et les joueurs qu'on a, je pense que nous sommes favoris avec l'Espagne.

FM : En parlez-vous déjà avec vos coéquipiers français ou argentins évoluant à l'OL ?

MB : Oui, on en discute. On se chambre un petit peu, il faut bien le dire. Moi je leur dis que le Brésil sera champion, les Argentins défendent leur pays, pareil pour les Français. Mais c'est normal, chacun défend ses couleurs. En tout cas, ça va être cool de rencontrer mes coéquipiers de l'OL en Coupe du monde. Ça va faire plaisir. C'est vrai que j'aimerais bien rencontrer la France en finale pour qu'on arrête de me chambrer avec la finale de 1998 (rires) !

Le point sur les rumeurs de départ

FM : Depuis quelques semaines, certaines rumeurs font état d'un possible départ dès cet été. Qu'en est-il exactement ?

MB : J'ai entendu ces rumeurs et ça m'a étonné car je n'en savais strictement rien. Ça fait un an que je suis à Lyon et je vois que mon nom circule déjà du côté des départs. Partir maintenant, ce n'est pas du tout mon but. Et je pense que ce n'est pas l'objectif du club non plus. Comme on l'a déjà dit avant, le club a investi énormément sur moi. Ce n'est pas pour me garder seulement un an. Que ce soit moi ou le club, on veut faire de belles choses ensemble. Et peut-être même jusqu'à la fin de mon contrat.

FM : La rumeur veut que certains dirigeants ne soient pas forcément contents de vos performances...

MB : Les dirigeants m'ont dit qu'ils étaient contents de cette première saison. J'ai entendu cette rumeur, qui disait que la personne en question était un grand dirigeant du club. Pour moi, le grand dirigeant c'est le Président. Et je suis sûr et certain que lui est content de moi. Il sait que je peux donner plus pour le club mais je suis sûr que mes performances le rendent heureux.

FM : En avez-vous parlé avec Claude Puel ?

MB : Non, on n'en a pas parlé. Le coach a déjà dit qu'il était content de moi et qu'il ne comprenait pas cette rumeur. Moi non plus, je ne la comprends pas. Je pense tout simplement qu'elle n'est pas vraie. Le coach et le Président sont contents de moi. Le coach avait déjà dit que je devais améliorer certaines choses dans mon jeu. Ça, c'est tout à fait normal. Mais il est content de mes performances pour une première saison.