Lorient : Féry dévoile son ambitieux projet et les dessous de sa politique salariale

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Lorient @Maxppp

Modeste club habitué à jouer les trouble-fêtes, le FC Lorient est souvent cité en exemple lorsqu'il s'agit d'évoquer la gestion financière et le remplacement de ses meilleurs joueurs. Dans un entretien accordé à France Football, le président des Merlus Loïc Féry explique comment il envisage le présent et l'avenir de son club.

Hormis une saison 2011/2012 à l'issue de laquelle le FC Lorient est passé tout près de la relégation en Ligue 2, le club breton continue d'étonner par sa capacité à se maintenir dans le haut du ventre mou de la Ligue 1. Une performance notable pour un club qui voit souvent ses meilleurs éléments filer dans des formations plus huppées. Mais à Lorient, la stratégie du président Loïc Féry est bien définie. Car si les recruteurs ont souvent du pain sur la planche pour remplacer les partants, les Merlus savent également retenir leurs joueurs en se basant sur une valeur de plus en plus rare dans le milieu du football : le mérite.

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À l'instar de l'ASSE, le FCL n'offre pas des salaires mirobolants à ses protégés. En revanche, il leur garantit de beaux revenus en cas de grosse performance. « J’ai décidé depuis quelques années de baisser fortement le salaire fixe moyen des joueurs. Si on est mal classés, les joueurs n’ont que leur salaire fixe. En revanche, si on est bien classés, ils vont gagner beaucoup plus qu’ailleurs. Le salaire fixe moyen à Lorient est de 25 000€ brut mensuels, soit 35% en dessous de la moyenne en L1. La part de salaire fixe à Lorient, c’est de l’ordre de 40 à 50% de la rémunération totale. Si Lorient termine huitième, comme la saison passée, un joueur chez nous gagnera plus qu’à Bordeaux ou à Lille », a-t-il déclaré dans les colonnes de France Football. Il est donc ainsi plus facile à comprendre pourquoi Lorient parvient, avec un budget modeste, à chambouler l'ordre établi en Ligue 1.

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Astucieux dans la gestion des émoluments de ses troupes, les dirigeants lorientais n'en restent pas moins ambitieux pour leur projet. Féry en dévoile d'ailleurs une bonne partie. « Je ne peux parler que pour le FC Lorient. Il y a quatre ans, nos revenus partenariat se montaient à un peu plus de 2 M€. Aujourd’hui, on en est à un peu plus de 6 M€. Un club comme Lorient doit aller à 9-10 M€ dans ce secteur. Ça passe par la modernisation du stade. On veut passer de quelques centaines à 2000-3000 places VIP à l’horizon 2016. On souhaite aussi pouvoir accueillir davantage de supporters. Le but, c’est d’augmenter la capacité du Moustoir de 18 500 à environ 23 000-24 000 places. »

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Ambitieux pour son club, Féry trouve cependant qu'il existe un défaut majeur en Ligue 1, empêchant les clubs moyens de se développer plus rapidement : la répartition des droits TV. Une redistribution que le patron des Merlus juge trop proche du modèle espagnol où seules les grosses écuries se partagent les plus belles parts du gâteau. « Il y a beaucoup moins d’écart sur les droits télé entre le premier et le dernier de Premier League anglaise qu’en Ligue 1. Il faudrait être plus égalitaire dans la redistribution des droits télé en France. Si on veut que la Ligue 1 progresse, il ne faut pas tendre vers un modèle à l’espagnol. La plupart des clubs espagnols sont en banqueroute totale, ils ne payent plus. Vous avez juste deux ou trois clubs… En revanche, la force de la L1, c’est justement son milieu, le monde du milieu. Lorient appartient au monde du milieu, c’est ce monde-là qui fait la richesse de la L1. Nous, on est aujourd’hui le onzième ou douzième budget de Ligue 1. Notre ambition sur le terrain, c’est de nous situer dans la première moitié de la L1. » À bon entendeur.

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