Dans un long entretien accordé à L'Équipe, le directeur sportif de l'OM José Anigo a espéré un apaisement dans ses relations avec Didier Deschamps avant d'évoquer le mercato phocéen.
Ces derniers jours, Didier Deschamps et Vincent Labrune se sont exprimés dans les médias au sujet de l'actualité de l'Olympique de Marseille. José Anigo, directeur sportif, était resté plutôt discret, comme depuis quelques semaines. Il s'est rappelé au bon souvenir du public phocéen en accordant une longue interview dans L'Équipe de ce vendredi. Il a commencé par évoquer le bon fonctionnement du club en interne, malgré des relations tendues entre le coach et lui.
«Je sais quels sont les besoins de l'entraîneur. Il parle avec le président. J'ai des relations avec mon président», a-t-il schématisé avant de poursuivre. «J'ai Vincent plusieurs fois au téléphone. Didier, de son côté, aussi. Mon président me dit "on cherche ça" et je cherche. Ça me va très bien. C'était comme ça avant d'ailleurs. Pour ceux qui le découvrent, le club vient de gagner cinq titres avec ce fonctionnement», a-t-il confié. Pour autant, il aimerait que les rapports se normalisent entre DD et lui.
«À un moment, il faudra bien qu'on se pose et qu'on travaille en se parlant. Nous ne sommes pas des enfants. Même si on ne sera jamais les meilleurs amis du monde, rien ne nous empêche de nous parler. (...) On repart sur une deuxième partie de championnat où l'on sera amenés à se mettre autour d'une table pour discuter. Je n'ai aucun souci», a-t-il lancé dans une tentative d'apaisement. En attendant de savoir si ces mots trouveront écho auprès de l'entraîneur, le dirigeant olympien a évoqué ses recherches pour le mercato.
«Aller chercher du talent, c'est mon vrai boulot. Et je pense que je me défends assez bien», a-t-il lâché, détaillant ensuite sa feuille de route. «Se séparer d'un ou deux joueurs. Après, en trouver un qui peut apporter quelque chose. Devant, la blessure de Gignac complique la donne pendant la CAN. Avec les frères Ayew, on a trois joueurs sur le carreau. Je comprends que l'entraîneur trouve ça pénalisant. Didier et moi, nous savons que le club n'a pas les moyens de faire quelque chose de très haut sur le plan financier. Après, il y a toujours des solutions», a-t-il expliqué.
Des solutions qui ne seront ni Marco Borriello ni Gaël Kakuta. «Borriello, on n'avait pas les moyens. Ça me fait sourire comme quand je vois que l'on est en concurrence avec Dijon pour Kakuta. Patrice Carteront (coach de Dijon) parle sans savoir. On n'a jamais contacté Kakuta. Je cherche un avant-centre. Si je m'étais mis sur les rangs, sans faire offense à Dijon, je pense que le joueur aurait préféré faire une Ligue des Champions», a-t-il précisé, indiquant ensuite que la porte était toujours ouverte pour André-Pierre Gignac.
«Gignac, ç'aurait été plus facile de trouver un prêt s'il n'était pas blessé. Cela ne ferme pas la porte à une possibilité. Lui comme nous, on écoutera attentivement s'il y a une proposition. Martin Jol (entraîneur de Fulham) apprécie le joueur. Tout va dépendre de la manière dont il va se retaper. Avant la fin du mercato, rien n'est fermé», a-t-il conclu. Droit dans ses bottes, José Anigo n'en est pas moins ouvert, se rendant toujours disponible pour rendre service à son club de toujours. Didier Deschamps sera-t-il sensible à ces efforts ? L'avenir nous le dira.