AC Milan : l’Arabie saoudite veut mettre la main sur les Rossoneri !

Par Valentin Feuillette
4 min.
Infantino et MBS @Maxppp

L’Italie continue de s’enflammer depuis l’annonce choc de la perquisition dans les bureaux de l’AC Milan. Depuis que les rumeurs et autres bruits de couloirs vont de bon train dans la presse transalpine, l’enquête montre de grandes révélations sur le club lombard. Un candidat, intéressé depuis un long moment, s’est positionné.

Une large perquisition de la Guardia di Finanza, la brigade financière italienne, a eu lieu mardi après-midi à la Casa Milan, siège du club milanais. Ces derniers mois, le parquet de Milan avait lancé des enquêtes liées à la vente des parts majoritaires de l’AC Milan, achevée en août 2022, du fonds Elliott au fonds RedBird de Gerry Cardinale. En filigrane de cette perquisition, des soupçons existent sur l’actuel président, Giorgio Furlani, et son prédécesseur Ivan Gazidis qui aurait entravé le travail de la Fédération de football italien (FIGC) sur «l’activité de l’autorité de contrôle». Selon les premières informations, le club de l’AC Milan est en réalité toujours sous l’influence dominante du fonds Elliott de Paul Singer. Si cela reste peu probable, l’ombre de sanctions plane tout de même sur l’AC Milan, notamment pour avoir potentiellement violé l’article 5 du règlement de l’UEFA. Cette loi sur les compétitions continentales interdit à une même personne d’exercer un contrôle ou une influence sur plusieurs clubs inscrits dans des compétitions européennes et si les soupçons sont confirmés alors un conflit d’intérêts serait acté avec le fonds Elliott qui possède également des parts au LOSC en France. Du côté de l’Italie, des amendes ou des pénalités pourraient aussi être décidés pour les prochains championnats.

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«En ce qui concerne la perquisition intervenue aujourd’hui dans son siège, la société AC Milan apparaît tierce et étrangère à la procédure en cours concernant l’acquisition de celle-ci, achevée en août 2022. L’enquête, qui implique également les représentants légaux ayant le pouvoir de signature, Giorgio Furlani et Ivan Gazidis, actuel et ancien PDG du Club, suppose des communications incorrectes à l’autorité de surveillance compétente. La société coopère pleinement avec l’autorité chargée de l’enquête», s’est défendu le club lombard dans un communiqué publié mardi après-midi. Mais cette large enquête en cours met également en lumière plusieurs autres dossiers en cours, pourtant largement passés sous silence depuis quelques semaines. En effet, cette affaire judiciaire pourrait peut-être accélérer l’entrée d’un partenaire arabe à la place d’Elliott (aujourd’hui créancier de RedBird). Selon le quotidien Il Fatto Quotidiano, qui cite les documents acquis par la Guardia di Finanzia, les premières discussions entre des potentiels investisseurs arabes et l’AC Milan remontent au 19 décembre 2023.

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Le PIF veut réaliser un gros coup !

L’idée d’un Milan en grand hub sportif mondialisé, avec une propriété partagée entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, émerge du mandat de perquisition écrit contre les quatre suspects dans le cadre de la vente du club des Rossoneri du fonds Elliott à RedBird. Comme le rapporte La Gazzetta dello Sport, le fonds saoudien Public Investment Fund (PIF), qui a racheté le club anglais de Newcastle en 2021, est mentionné comme l’investisseur principal destiné à entrer dans la propriété du club en rachetant une part conséquente. En effet, dans un document confidentiel intitulé «Ac Milan Investor Presentation» et saisi par la Guardia di Finanza, il est fait référence au PIF saoudien qui recevrait «41,7 % des actions grâce au rachat de 80 % du Vendor Loan pour 487,5 millions de dollars». Le PIF, le fonds souverain saoudien, dispose d’une valeur nette de 861 milliards de dollars et a pour objectif d’atteindre les mille milliards d’ici fin 2025. En 2021, il a racheté Newcastle pour 350 millions d’euros et contrôle également les quatre grands clubs saoudiens (Al Nassr, Al Hilal, Al Ittihad et Al-Ahli).

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«Vendor Loan» est le nom donné au prêt bancaire de 550 millions, remboursable en trois années avec un taux d’intérêt avantageux, que RedBird a reçu de la part du fonds Elliott. Cela signifie que Gerry Cardinale devra restituer environ 665 millions d’euros à Paul Singer d’ici fin 2025 avec les intérêts compris. La part que le PIF pourrait acquérir auprès d’Elliott en cas d’accord serait alors convertie en fonds propres, faisant du géant saoudien le deuxième actionnaire principale de l’AC Milan. Dans une récente interview avec Calcio e Finanza, le propriétaire du RedBird, Gerry Cardinale, avait confirmé sa volonté de s’ouvrir à de nouveaux membres, sans toutefois faire référence directement au PIF : «Je suis à Milan pour rester longtemps et si cela dépendait de moi, je resterait ici pour toujours. Ce qui est vrai, cependant, c’est qu’il faut tenir compte des mouvements de l’économie mondiale et il ne fait aucun doute qu’au Moyen-Orient il y a beaucoup de liquidités et de volonté d’investir dans le sport».

S’il est encore trop tôt pour voir les Saoudiens et les Américains se partager l’un des plus grands clubs d’Europe, ce qui n’était qu’une simple rumeur rapidement démentie il y a quelques mois devient une information concrète. L’Arabie saoudite veut continuer de s’installer durablement dans le football européen et Gerry Cardinale y voit un véritable potentiel pour toutes les branches du club : «Il y a beaucoup de capitaux au Moyen-Orient intéressés à investir dans le sport et nous sommes ouverts à collaborer avec des partenaires potentiels qui pourraient nous rejoindre à la fois en tant que sponsors et partenaires dans la construction du nouveau stade, ou en tant qu’actionnaires minoritaires en tant que véritables partenaires à valeur ajoutée, mais comme je l’ai dit, je n’abandonnerai pas le contrôle totale», avait expliqué le propriétaire américain. A voir désormais si le bazar en interne à Milan freinera ou accélérera les discussions avec le Public Investment Fund (PIF) de l’Arabie saoudite…

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