Équipe de France : Steve Mandanda est-il surcoté ?

Par Matthieu Margueritte
3 min.

Sa carrière a subi une ascension fulgurante. Passé du Havre à l'Olympique de Marseille pour trois fois rien en 2007, Steve Mandanda s'est révélé dès sa première saison sur la Canebière. Profitant de la blessure de son ex-coéquipier Cédric Carrasso, le joueur d'origine congolaise s'est immédiatement imposé au sein de l'effectif olympien. Impressionnant sur sa ligne de but, Mandanda a sauvé plus d'une fois son équipe en championnat.

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Néanmoins, avec 45 buts encaissés la saison dernière, l'OM affichait la huitième plus mauvaise défense de L1, derrière Metz, Strasbourg, Caen, Lens, Auxerre, Le Mans, Monaco, mais à égalité avec le PSG qui a pourtant fini seizième. Si le gardien marseillais a plutôt échappé à la critique grâce à la troisième place décrochée par l'OM, force est de constater que le natif de Kinshasa doit aujourd'hui faire face à la critique. Si son rendement sur la Canebière n'est pas vraiment au centre des débats, ce sont bel et bien ses prestations en équipe de France qui posent problème.
Un bilan inquiétant en bleu

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En encaissant hier un but suite à une énorme boulette face à la Tunisie d'Issam Jemaa, le nouveau portier nº 1 des Bleus affiche un bilan plutôt inquiétant. Avec neuf réalisations encaissées lors des cinq dernières rencontres de la France (2 en Suède, 3 en Autriche, 1 face à la Serbie, 2 en Roumanie et 1 contre la Tunisie), la défense tricolore est en déroute. Certes, Raymond Domenech a changé plusieurs fois de charnière centrale (Gallas-Mexès, Gallas-Abidal, Abidal-Boumsong) mais cela n'explique pas tout.

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Pour preuve, en allant chercher le ballon dans ses filets à sept reprises en autant de tirs cadrés, Mandanda n'offre pas vraiment un gage de sûreté apparent. Pire, lorsqu'on connait les difficultés qu'éprouvent les Bleus sur coups de pied arrêtés, le gardien tricolore n'est pas là pour s'imposer dans sa surface, mais surtout dans les airs. Contre l'Autriche, Mandanda encaisse deux coups francs identiques sans bouger de sa ligne. Même constat face à la Serbie et la Roumanie où la scène se reproduit sur corner. Si les Bleus ont su limiter les dégâts face à ces deux derniers adversaires, qu'en sera-t-il face à une nation beaucoup plus forte ?
Un traitement de faveur pour Mandanda ?

Steve Mandanda a-t-il donc été trop vite élevé au rang de star ? Si sa présence en sélection est indiscutable au vu de ses performances avec Marseille, le joueur de 23 ans sait désormais qu'il n'a plus le droit à l'erreur. Si en club il a l'occasion de se rattraper d'une semaine sur l'autre, en sélection, il se doit de se montrer performant le jour J. Ce qui n'est pas le cas actuellement.

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Nul doute que s'il venait à nouveau à montrer des faiblesses dans ses sorties aériennes ou s'il multipliait d'autres bourdes comme celle d'hier, la question de son remplacement se poserait inévitablement. Car si pour le moment Raymond Domenech fait la sourde oreille, à l'instar du cas Boumsong, l'EdF ne peut plus se permettre d'afficher de telles carences derrière, surtout après avoir fait de la défense une marque de fabrique depuis 10 ans et le cinq magique Barthez-Lizarazu-Blanc-Desailly-Thuram.

Après avoir écarté Frey et Landreau sur leurs deux seules boulettes (face à l'Ukraine pour Frey, contre l'Ecosse pour Landreau), le sélectionneur national perdrait en crédibilité s'il venait à instaurer un traitement de faveur pour Mandanda. Surtout si Hugo Lloris vient frapper à la porte.

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