L’impressionnante métamorphose de Jack Grealish, le paria à 117,5 M€ de City
Au fond du trou à Manchester City, Jack Grealish a totalement sorti la tête de l’eau à Everton. L’Anglais semble enfin être de retour à son meilleur niveau. Une merveilleuse nouvelle pour les Toffees, qui veulent déjà le garder, et pour la sélection anglaise menée par Thomas Tuchel.

Jack Grealish n’a plus le blues. Ces derniers mois, l’Anglais a traîné son spleen à Manchester City, où il n’entrait plus dans les plans de Pep Guardiola. Ce dernier a estimé avoir fait le maximum pour aider le footballeur acheté 117,5 M€. Un départ était donc préférable pour lui comme pour son club. «Jack est un joueur exceptionnel et il doit jouer. Ces deux dernières saisons, il n’a pas beaucoup joué et il doit retrouver du temps de jeu, l’excitation de jouer tous les trois jours et montrer à nouveau toutes ses qualités», assurait Guardiola, qui a toujours été un fan du joueur anglais. Mais il n’est plus parvenu à en tirer le meilleur comme cela avait été le cas lors de la saison du fameux triplé. Prié de s’en aller, le joueur qui a fêté ses 30 ans en septembre a passé l’été à se défoncer au travail.
Des Skyblues aux Blues de Liverpool
Il s’est préparé physiquement, loin de l’agitation et des médias mais aussi des excès. Ce n’est pas un secret, Grealish est connu pour être un sacré fêtard. Les tabloïds britanniques ont multiplié les articles sur ses soirées arrosées ou les photos de ses sorties jusqu’au petit matin. Une réputation qui lui colle à la peau et au maillot, mais que Grealish a assumé il y a quelques jours dans la presse. « les gens disent : "il aime sortir, il aime faire la fête", et c’est vrai. Je veux pouvoir vivre ma vie et m’amuser, mais évidemment, il y a un moment et un endroit pour ça. Parfois, je n’ai probablement pas choisi les bons moments. À City, je ne m’aidais pas parfois, je le dis ouvertement, mais je ne pense pas que ce soit uniquement pour ça.»
Tout n’était pas réuni pour qu’il soit pleinement heureux sur le terrain. En dehors, celui qui est devenu père d’une fille il y a près d’un an semble l’être. Patient, il a donc attendu de trouver la bonne porte de sortie cet été. Naples ainsi qu’Al-Ahli, Al-Hilal et Neom SC en Arabie saoudite se sont penchés sur son cas. Aston Villa a aussi tâté le terrain pour rapatrier l’ancien enfant du club. Mais le natif de Birmingham a finalement dit oui à Everton le 12 août dernier. «Jack Grealish a rejoint Everton pour un prêt d’une saison. Grealish rejoint les Toffees pour la saison 2025/26 après avoir disputé 157 matches avec City et marqué 17 buts en quatre saisons avec le club.» Dans la foulée, on a appris qu’une option d’achat a été fixée à 58 M€.
City peut s’en mordre les doigts
Mais les pensionnaires de l’Etihad Stadium doivent se dire qu’ils auraient certainement dû demander plus d’argent. Car Grealish est en pleine renaissance chez les Blues de Liverpool. En 9 apparitions toutes compétitions confondues sous ses nouvelles couleurs (7 en Premier League, 2 en Carabao Cup), il a déjà délivré 4 passes décisives (2 contre Brighton et 2 contre Wolverhampton). Hier, il a ouvert son compteur but avec Everton puisqu’il a trouvé le chemin des filets lors de la victoire 2 à 1 face à Crystal Palace. Après la rencontre, les médias se sont emballés pour l’Anglais, élu joueur du mois d’août en Premier League. C’est le cas du Liverpool Echo qui lui a donné un 7.
«Récompensé pour avoir tenté de faire bouger les choses jusqu’à la fin. Un moment important pour lui et les supporters du club. Avant cela, il cherchait à tester le gardien adverse dès qu’il le pouvait, ce qu’il n’avait pas fait jusqu’à présent», a écrit le LE. Grealish (64 ballons touchés, 42 passes, 1 tacle, 7 duels gagnés, 1 but) a aussi fait craquer le Daily Mail, qui a parlé du «héros» : «il y a quelque chose à dire sur un joueur qui redécouvre son amour pour le football en temps réel et c’est ce que l’on ressent avec Grealish. Pour Grealish, ce n’est pas seulement le but gagnant qui est marqué, mais tout ce qui concerne Everton a du sens. Il est arrivé ici avec un grand sourire sur son visage.»
Tout le monde s’incline devant Grealish
Le DM a ajouté : «il a parlé aux diffuseurs au préalable de la façon dont il se sent déjà chez lui depuis qu’il a rejoint le club en prêt de Manchester City. À la fin, il souriait de la confusion qu’il avait provoquée dans les tribunes pour toutes les bonnes raisons avec son but victorieux à la 93e minute. Seuls Erling Haaland et Antoine Semenyo ont plus contribué au but (9) que Jack Grealish (5) cette saison en Premier League. Pas mal comme joueurs.» Son retour en grâce est aussi la meilleure des réponses à Thomas Tuchel, qui ne l’a pas convoqué. «Grealish, qui a délivré le plus de passes décisives en Premier League cette saison depuis son transfert estival en provenance de Manchester City , a commencé ce choc mécontent que Tuchel l’ait laissé hors de sa dernière équipe d’Angleterre», a lancé The Sun.
Mais son entraîneur, David Moyes, ne doit pas être mécontent de l’avoir avec lui durant la trêve. D’autant qu’il n’était pas à 100% de ses capacités. « Jack a subi quelques blessures mineures, ce qui nous a obligés à le soigner un peu lors des deux derniers matches. Il a dû manquer quelques jours d’entraînement à cause de cela, mais je ne pense pas que ses performances soient remises en question. Je pense qu’il fait beaucoup de bonnes choses.» De son côté, Grealish était sur un nuage après le coup de sifflet final. «J’ai eu 2 tirs corrects, je ne sais pas si on peut compter le but comme un tir. J’ai dit que je voulais être plus souvent dans ces positions et le manager me l’a dit à la mi-temps.»
Un footballeur et un homme heureux
Il poursuit : «je voulais essayer d’être au deuxième poteau et j’étais là et les buts sont venus de là, donc je dois remercier le manager pour ça. C’est génial. C’est tellement agréable de marquer ici. Vous savez ce qui est fou ? Lors des derniers matches qu’on a joués, on a fait match nul et je n’arrête pas de me dire à la 85e minute : "allez Jack, vas-y et marque. Imagine si tu marquais maintenant !" Je l’ai fait contre Villa (0-0), je l’ai fait contre West Ham (1-1) et je n’ai pas marqué. Alors aujourd’hui, j’ai répété la même chose, j’ai marqué et j’ai couru vers mes parents, c’était sympa. Ce but revient à toutes les personnes qui m’ont si bien accueilli à Everton.»
Il a précisé : «c’est ce que l’on veut faire en tant qu’ailier. J’ai un but et quatre passes décisives, c’est ce que je veux faire. C’était difficile de faire ça aujourd’hui contre une si bonne équipe. Ils ont des joueurs incroyables. Je pense qu’Adam Wharton aujourd’hui… Le titre d’homme du match me revient, mais je pense qu’il devrait revenir à Adam Wharton, car, à mon avis, c’était le meilleur joueur sur le terrain aujourd’hui.» Classe jusqu’au bout, ce nouveau Jack Grealish a tout pour plaire, lui qui semble s’être métamorphosé. Journaliste spécialiste du football anglais, Salim Baungally nous en dit plus sur ce changement de visage du joueur. «Il était dans une situation inextricable à Manchester City. Il avait totalement perdu la confiance de Guardiola, ce qui est un élément clé.»
Everton veut déjà le garder
Il poursuit : «Guardiola, c’est quelqu’un qui essaye de protéger. Au début, ça se passait bien pour lui. Et puis, ça s’est étiolé petit à petit jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un joueur qui joue mais qui n’était pas décisif. Donc son départ était inéluctable. Quand il a rejoint Everton, beaucoup voyaient ça comme une relance pour lui. L’impression qu’il donne, c’est qu’il est un joueur d’équipes un ton en dessous des très gros. Le Aston Villa de l’époque était peut-être dans cette catégorie-là. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ce n’est pas impossible qu’il soit un joueur qui explose dans des clubs avec "un peu moins de pression". Ce qu’il fait depuis le début de la saison est remarquable.»
Il conclut : «il est un joueur clé de Moyes, qui l’a bien relancé. On peut le critiquer sur beaucoup de choses, mais c’est un coach qui sait mettre ses cadres dans une situation de confiance, qui fait qu’ils peuvent se développer de manière assez sereine. Donc ça aide. Il y a un coach, un club et un cadre où il peut progresser sereinement. Tout ça permet à Grealish de redevenir un bon joueur, qui se sent bien et performe. Pour l’équipe d’Angleterre, ça peut devenir quelque chose d’intéressant. Maintenant, la question est de savoir s’il va avoir un niveau constant. On ne lui demande pas d’être bon sur 2 mois, mais sur une durée plus longue pour être potentiellement disponible pour la Coupe du Monde.» Heureux, le phénix Grealish, qu’Everton veut déjà garder définitivement, renaît de ses cendres.
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