Nottingham Forest : les débuts catastrophiques d’Ange Postecoglou, déjà sur un siège éjectable
Postecoglou et son fameux Ange-ball n’ont pas encore trouvé la formule à Nottingham Forest. Les débuts de l’entraîneur australo-grec ressemblent même à une catastrophe industrielle qui pourrait bien prendre fin plus tôt que prévu.

Les hommes mentent, pas les chiffres. D’après Opta, Ange Postecoglou est devenu le premier manager de Nottingham Forest depuis 100 ans à ne remporter aucun de ses six premiers matchs à la tête du club (2 nuls, 4 défaites), depuis que John Baynes n’a remporté aucun de ses sept premiers matchs entre août et septembre… 1925. La défaite surprise à domicile contre Midtjylland jeudi soir en Ligue Europa (3-2) a même eu pour effet des premiers mouvements de contestation de la part des supporters pour leur coach arrivé il y a moins d’un mois seulement, le 9 septembre dernier.
Les «Tu vas te faire virer demain matin» de la part des 30 000 spectateurs du City Ground accompagnaient la sortie du technicien australien et ses joueurs. La même scène avait déjà eu lieu pour Nuno Espirito Santo, le 31 août, jour de son dernier match à la tête de Reds. «Les supporters sont déçus. Ils ont le droit d’avoir leur avis et je l’ai entendu, commentait Postecoglou après le match en conférence de presse, pas vraiment étonné par leur réaction. Plus rien ne me surprend dans le football. Je suppose que c’est juste le climat dans lequel nous vivons et il semble que c’est la direction que nous prenons».
«Tu vas te faire virer demain matin»
Ses débuts sont mauvais et le pedigree de ses bourreaux n’a pas de quoi rassurer pour la suite. Il y a certes eu cette défaite inaugurale contre Arsenal (3-0) mais les adversaires suivants de Nottingham sont programmés pour jouer dans sa cour ou même à l’étage en dessous comme Burnley (nul 1-1) et Sunderland (défaite 1-0), tous les deux promus cette saison. Et que dire de l’élimination en League Cup sur la pelouse de Swansea, actuel 8e de Championship. La belle saison de l’an passé terminée à la 7e place après avoir longtemps lutté sur le podium et les places en C1 paraît déjà lointaine.


17e après 6 journées de championnat, un point devant Burnley le premier relégable, le club anglais flirte maintenant avec la zone rouge. Si Roberto De Zerbi se prend parfois pour Robin des Bois, Ange Postecoglou n’a quant à lui rien du shérif de Nottingham. Pour autant, celui qui a signé jusqu’en 2027 semble bien décidé à redresser la barre. «Quand nous sommes dans une période comme la nôtre, où nous n’avons pas gagné depuis un certain temps, cela devient un peu plus présent dans l’esprit des gens et dans toutes les discussions qu’ils ont. Mais j’ai toujours le sentiment que tout le groupe voit que nous faisons des progrès.»
236 M€ dépensés cet été
Pour lui, c’est une simple question de temps. La confiance reviendra et validera son processus. «Nous faisons les choses différemment, c’est assez évident pour tout le monde, et les joueurs y ont adhéré», assure le coach de 60 ans, encouragé par Morgan Gibbs-White. «Il est difficile de s’adapter immédiatement à un changement. Les choses ne se mettront pas en place du jour au lendemain», abonde celui qui a failli rejoindre Tottenham cet été pour 70 M€, avant de finalement prolonger son contrat. «Ange est incroyable. Il a déjà gagné et l’a clairement montré. Il essaie de nous inculquer cette mentalité de gagnant.»
Il y a pourtant eu 236 M€ d’investis cet été dans le marché des transferts (43 M€ sur Omari Hutchinson, 42 sur Dan Ndoye, 35 sur Dilane Bakwa, 30 sur Arnaud Kalimuendo ou encore 25 sur James McAtte par exemple). Le propriétaire Evangelos Marinakis, pas vraiment réputé pour sa patience en matière de résultats, ne permettra pas longtemps cette situation. Le temps ne joue pas en faveur de l’Australo-grec, et les circonstances non plus. À peine revenu de blessure, Murillo a dû sortir prématurément jeudi soir, alors que se profile dimanche un déplacement périlleux à Newcastle, avant d’enchaîner contre Chelsea, Porto, MU ou encore Liverpool ces prochaines semaines.
Postecoglou joue sa réputation
Postecoglou sera-t-il toujours là pour affronter les gros bras ? Le vainqueur de la Ligue Europa au printemps joue une partie de sa réputation. Après d’excellents débuts à Tottenham il y a deux ans, l’entraîneur n’a pas réussi à enchaîner sur la durée d’un championnat. Depuis la reprise de la saison 2024/2025, il ne compte que 37,9 % de victoires (25 sur 66 matchs, pour 11 nuls et surtout 30 défaites). Nous sommes loin des ambitions fixées par Marinakis d’aller loin en coupe d’Europe et de lutter pour la première moitié de tableau sur le plan domestique. L’Ange-ball se fait franchement attendre.
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