Match de gala ce soir à l'Emirates Stadium. Arsenal recevait en effet le FC Barcelone pour le compte des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Et au terme d'une rencontre époustouflante, c'est Arsenal qui l'emporte 2-1.
L'an passé, Arsenal et Barcelone s'étaient déjà affrontés, en quarts de finale de la Ligue des Champions. Les Catalans n'avaient alors fait qu'une bouchée des Gunners (2-2, 4-1). Un peu moins de douze mois plus tard, les Londoniens allaient-ils pouvoir prendre leur revanche ? Telle était la question. Et d'entrée de jeu, la bande à Samir Nasri va s'appliquer à prendre le jeu à son compte, avec une première action de but à mettre à l'actif de Van Persie (6e). Manque de pot, la demi-volée du Néerlandais trouve les gants de Victor Valdes. Déboussolés, les Blaugrana ont alors toutes les peines du monde à entrer dans leur match, avec à la clé quelques erreurs dans la transmission du ballon assez rares pour eux.
Et après quelques minutes de flottement, le Barça va retrouver ses esprits. Bien lancé dans la profondeur, Messi (15e) s'offre une balle de but mais son petit piqué s'en va mourir à quelques centimètres du poteau. Une occasion partout au bout d'un quart d'heure, le match est lancé sous les meilleures auspices. Toujours aussi virevoltant, Messi (22e) tente une nouvelle percée en solitaire mais son lob osé trouve les gants du portier adverse. Dans la foulée, après une longue chevauchée de Walcott, Fabregas dose un centre millimétré, parfaitement dévié par Abidal (25e). Une occasion manquée qui va coûter cher. Sur l'action qui suit, David Villa (26e) file à la limite du hors-jeu et s'en va crucifier Szczesny. 1-0 pour le Barça à l'Emirates Stadium, le scenario parfait se dessine pour les Blaugrana.
Le parfum du KO plane dans l'air, et Van Persie a une nouvelle occasion de marquer, mais sa frappe puissante s'envole au-dessus de la cage adverse (29e). Et alors que, suite à un bon centre de Nasri, Van Persie (43e) voit sa tête aller dans les nuages, les 22 acteurs rentrent finalement au vestiaire. 1-0 en faveur du FC Barcelone à la mi-temps, de quoi aborder les 45 dernières minutes avec le plein de confiance pour les Catalans. Au retour des vestiaires, ce sont pourtant les protégés d'Arsène Wenger qui vont se montrer les plus dangereux. Menés au score, les Gunners n'ont en effet guère d'autres choix que de se ruer sur le but adverse. Seul hic, aucune occasion digne de ce nom ne vient ponctuer cette domination finalement stérile.
Il faut ainsi attendre la 65ème minute de jeu pour voir Van Persie tenter sa chance. Mais là encore, sa frappe bien trop molle ne pose aucun souci à un Victor Valdes pour le moins serein. Piqué au vif, le Barça réagit par l'intermédiaire de Messi (67e). Décalé par Iniesta, le lutin argentin trouve le petit filet extérieur. Et alors qu'on se dirige tout droit vers une victoire tranquille des Catalans, Arsenal égalise de manière surprenante. Bien lancé dans la profondeur, Van Persie (78e) frappe en force au premier poteau et trompe la vigilance d'un Valdes attendant un centre. Ne se contentant pas de cette égalisation, les Gunners vont même réaliser l'exploit de doubler la mise. Parfaitement mis sur orbite par Nasri, Arshavin (83e) tout juste entré en jeu offre la victoire aux siens. Score final 2-1 pour Arsenal. Le match retour s'annonce chaud bouillant.
L'homme du match : Robin van Persie (6,5) : tout le monde sait que le Batave est pétri de talent. Le principal intéressé, pas modeste pour un sou, se considère d'ailleurs lui-même comme l'un des tous meilleurs joueurs du monde. Il ne lui manquait plus qu'un match référence en Ligue des champions pour prouver à tous les observateurs qu'il avait vraiment le profil d'un grand joueur. C'est peut-être chose faite ce soir. Se procurant un nombre incalculable d'occasions, le joueur a tout tenté pour trouver le chemin des filets. Et en égalisant dans un angle impossible sur une frappe puissante, le Hollandais a été décisif ce soir pour les Gunners. Et si c'était enfin LA saison de Van Persie ?
Arsenal :
Szczesny (6,5) : Arsène Wenger doit avoir le sourire ce soir. Son jeune gardien de 20 ans a été impeccable. Exempt de tout reproche sur le but de David Villa, le géant polonais a été propre dans toutes ses interventions.
Eboué (6) : habituellement sur le banc de touche, l'Ivoirien a parfaitement su remplacer Bacary Sagna, suspendu pour cette rencontre. Tranchant, il a rarement été pris en défaut. Sa vitesse de course a été précieuse dans la couverture. Il voulait prouver à son coach qu'il était plus qu'un simple remplaçant. Au vu de sa performance, il a réussi son pari.
Djourou (6,5) : l'imposant défenseur suisse d'origine ivoirienne a été un véritable roc ce soir. Tous les joueurs blaugrana sont venus se casser les dents sur le géant défenseur d'1m92. Celui qui est arrivé à Londres en 2003 à l'âge de 16 ans a vraiment franchi un cap depuis l'année dernière. Il s'affirme aujourd'hui comme l'un des tous meilleurs défenseurs centraux d'Europe.
Koscielny (5,5) : il y a deux ans, le néo-international tricolore évoluait en Ligue 2 sous le maillot de Tours. Aujourd'hui, il est devenu le pilier de la défense d'Arsenal. Solide dans les duels aériens, il a connu quelques difficultés à contenir les assauts catalans. Une prestation plus que correcte de l'ancien Lorientais.
Clichy (4) : l'international français aux neuf sélections a passé une bien mauvaise soirée. Pris de vitesse par les offensives adverses, il a perdu de nombreux duels. Brouillon dans la relance, il est également coupable d'avoir couvert David Villa sur le but blaugrana.
Song (4,5) : très vite averti dans cette rencontre, avec un carton jaune dès la 6ème minute, le milieu défensif a multiplié les fautes. Son impact physique a fait du bien aux Gunners dans cette partie. Remplacé par Arshavin (69e), qui a réalisé une entrée magnifique. En cinq minutes, il s'est distingué en marquant le but victorieux suite à une jolie action de Samir Nasri.
Wilshere (6,5) : celui qui a honoré sa première cape avec la sélection anglaise la semaine dernière a réalisé un bon match. Le jeune Gunner a joué proprement. Très actif au milieu de terrain, le relayeur de poche continue, match après match, de prouver qu'il est un joueur sur qui il faudra compter dans quelques années.
Fabregas (6,5) : le joueur formé à Barcelone a livré une belle copie ce soir. Le capitaine d'Arsenal s'est démené tout au long de la rencontre pour offrir des solutions à ses coéquipiers. Toujours présent, aussi bien dans la récupération du ballon que dans la relance, le champion du monde espagnol a montré une fois de plus à toute l'Europe qu'il avait l'étoffe d'un grand.
Nasri (6) : pour son retour à la compétition, le minot marseillais a alterné le bon et le moins bon. Pas encore à 100 % après sa blessure, il a toutefois fait la différence en fin de match : suite à un bel enchainement dans le couloir droit, il a délivré une superbe passe décisive pour le deuxième but londonien.
Walcott (5) : pas dans un grand soir, le fulgurant Theo n'a jamais été en mesure de faire la différence par sa vitesse sur son aile droite. Quelques bonnes passes néanmoins, à l'image de celle adressé à son capitaine Fabregas à la 25ème. Remplacé par Bendtner (76e). Le Danois a apporté sa présence athlétique.
Van Persie (6,5) : voir ci-dessus.
FC Barcelone :
Valdes (5,5) : le portier a dans un premier temps répondu présent lorsqu'il le fallait. Oui mais voilà, laissant libre son premier poteau, il va voir Van Persie le fusiller. Une erreur fatale.
Maxwell (4) : simple remplaçant, Maxwell a profité de l'absence de Puyol pour être dans le onze de départ. Malheureusement pour lui, il n'a pas vraiment convaincu. Peinant à filtrer les attaques venant de son côté, l'ancien de l'Inter a également été discret offensivement. Qu'on se le dise : Maxwell, ce n'est pas la qualité filtre...
Abidal (6,5) : qui a dit qu'Éric Abidal n'était pas fait pour le poste de défenseur central ? Si ses performances dans ce rôle n'ont pas été exceptionnelles sous le maillot de l'équipe de France, toujours est-il qu'au Barça tout va bien pour l'international tricolore. Dur sur l'homme, facile techniquement et avec une relance des plus sûres, l'ancien Lyonnais a parfaitement fait oublier l'absence de Puyol. Il s'est même permis quelques sorties ballon au pied bien maîtrisées. Une sacrée performance.
Pique (6) : après un début de match compliqué et une faute grossière à mettre à son actif, le défenseur va peu à peu monter en régime, se montrant ensuite intraitable. Shakira peut être fière de son compagnon !
D. Alves (6) : parfois mis en difficulté sur le plan défensif par un Nasri en forme, il a en revanche eu le mérite de tenter d'apporter le surnombre en phase offensive. S'est démené comme un beau diable en fin de match.
Busquets (6) : qu'il faille mettre le bleu de chauffe pour défendre ou qu'il faille aller exercer un pressing fou sur les défenseurs d'Arsenal, le numéro 16 du Barça répond toujours présent. S'il n'est que trop peu sous les feux des projecteurs, l'homme de l'ombre catalan rend toujours de fiers services.
Iniesta (6,5) : toujours disponible pour ses partenaires, le milieu blaugrana a été précieux. Auteur de quelques dernières passes précises et qui auraient pu déboucher sur un but, celui qui a longtemps été considéré comme étant le favori dans la course au Ballon d'Or 2010 a fait étalage de tout son talent. Remplacé par Adriano (89e).
Xavi (6,5) : le maître à jouer barcelonais a une nouvelle fois fait une belle performance. Jouant toujours juste, il a comme à son habitude fluidifié le jeu des siens grâce à des passes simples mais diablement efficaces.
Villa (6,5) : l'obstination paye toujours. Après avoir été signalé hors-jeu sur quelques coups, l'international ibérique a fini par s'en aller seul face au gardien. Et forcément, avec un serial buteur de sa trempe, cela se paye immédiatement. Auteur de l'unique but catalan, l'avant-centre s'est montré décisif. Remplacé par Keita (68e).
Pedro (5,5) : moins brillant que ses compères de l'attaque, PR17 a malgré tout été à créditer d'un bon match. Toujours virevoltant, il a su déstabiliser la défense adverse grâce à sa vivacité.
Messi (6,5) : il nous habitue tellement à l'excellence, que la moindre performance en demi-teinte se remarque directement. Avec quelques mauvais choix, l'international albiceleste a parfois fait preuve d'un excès d'individualisme rare. À rectifier. Si sa performance a été bonne, ses quelques choix hasardeux ont coûté cher aux siens.
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