Vente OM, Christophe Bouchet : « l’Olympique de Marseille mériterait de meilleures intentions»

Par Constant Wicherek
3 min.
Christophe Bouchet lors des élections pour la mairie de Tours @Maxppp

Président de l'Olympique de Marseille au début des années 2000 (entre 2002 et 2004), Christophe Bouchet, amoureux de l'OM, reste un observateur du club. Pour Foot Mercato, il a donné son avis sur l'actualité brûlante du club.

Foot Mercato : vous continuez, en tant qu'amoureux de l'OM, à suivre le club, que pensez-vous de l'actualité autour de Mourad Boudjellal ?

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Christophe Bouchet : je n'ai pas suffisamment d'éléments. Je suis toujours estomaqué par la méthode de Mourad Boudjellal, qui est pourtant quelqu'un que je connais et qui a fait ses preuves. Ce sont des raids, comme dans la bourse, qui sont inattendus. Je trouve que ça met le club en danger. Ce n'est pas bon. Je trouve que ce n'est pas très courtois d'aller rencontrer les clubs de supporters, ou les joueurs, ou demain je ne sais qui. Si l'affaire ne se fait pas, ça met le club en mauvaise situation. Ce n'est pas très courtois. L'Olympique de Marseille mériterait de meilleures intentions.*

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FM : pensez-vous malgré tout que les clubs restent de bonnes affaires ?

CB : je pense qu'en général, les clubs de foot en France, au vu des contraintes juridiques et légales, restent des affaires très complexes. Il peut arriver de bonnes surprises, mais c'est complexe. Je pense qu'il faut spéculer sur ce que sera demain, mais aussi sur les contraintes juridiques sur les clubs. Ils ont des contraintes juridiques fortes, liées au statut particulier et unique du sport. Je ne sais pas si se sont de bonnes affaires, mais elles sont complexes. Il y a peu de réalisations qu'on puisse faire sur un club de foot.

FM : pourquoi sont-elles complexes ?

CB : on peut toujours travailler sur la différence entre l'achat et la revente. Pour prendre un exemple quotidien. Un club, c'est comme sa maison principale. On ne spécule pas sur la maison où l'on vit, on spécule sur l'immobilier, divers produits immobiliers, mais sa maison principale, on y vit. Le club de foot et particulièrement l'OM, est un bien affectif commun et je ne suis pas sûr que ça rentre dans le champ de la spéculation possible. Si on enlève la notion de spéculation, on enlève la notion de bonne affaire. Il faut y avoir un attachement. Robert Louis-Dreyfus l'avait dit qu'il y avait un attachement profond. Les résultats sportifs étaient presque secondaires à ses yeux tant l'attachement était profond. On pourrait parler de femmes et d'hommes attachés à leur club. Je ne suis pas sûr de la façon dont on traite Toulouse, Bordeaux, Monaco ou Marseille soit une bonne chose.

FM : vous disiez, en 2016, que c'était compliqué de diriger loin de Marseille. Mourad Boudjellal est un homme du cru, c'est un bon point ?

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CB : Mourad Boudjellal, il sera plus adoré que les autres présidents s'il réussit et plus détesté s'il ne réussit pas. Mon club de cœur c'est l'OM. J'ai eu d'autres propositions. C'était compliqué pour moi. On m'a proposé d'être président du PSG et d'un autre club dont je tairais le nom, pour moi c'était complexe. Soit on a l'OM gravé au cœur, soit on ne l'a pas. Quand il rachetait le Sporting Club de Toulon, il y a six mois, il n'était pas en train de racheter l'OM. C'est toujours compliqué de se dire qu'on court après une fille, à qui on déclare sa flamme, alors que quelques heures plus tôt on courait après une autre. Je pense toujours, comme en 2016, que la gouvernance, en France, notamment à l'OM, est quelque chose de très limitée.

FM : les rumeurs autour de l'Arabie Saoudite ont toujours mis le feu. Est-ce une sorte de serpent de mer ?

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CB : cette espèce de compétition des Etats ne me réjouit pas. Il faut s'en prendre un peu à nous-mêmes. Si nous avions des hommes de fer, qui ont les moyens et qui soient du cru, ça résoudrait tous les problèmes, mais ce n'est pas le cas pour le moment.

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