Bayern Munich - Borussia Dortmund : les notes du match
Après avoir perdu en finale en 2010 devant l'Inter Milan puis en 2012 contre Chelsea, le Bayern Munich conjure enfin le mauvais sort en remportant la Ligue des Champions devant le Borussia Dortmund (2-1).

Kolossal finale ! Pour clore une saison de Ligue des Champions riche en émotions, c'est une finale 100% allemande qui était à l'affiche ce samedi soir, avec au menu une confrontation entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Et, concrétisant leur belle entame, les Marsupiaux étaient les premiers à frapper, mais la tentative de Blaszczykowski (10e) n'était pas cadrée. Lewandowski (14e), Blaszczykowski (15e), Reus (19e) et Bender (21e) s'imaginaient ensuite bien ouvrir la marque, mais voyaient à chaque fois Neuer s'interposer parfaitement.
Le Bayern était dans les cordes, mais Ribéry parvenait à centrer côté gauche pour la tête de Mandzukic (26e), déviée magistralement par Weidenfeller, avant qu'une nouvelle tête signée ce coup-ci Martinez (27e) ne fasse que flirter avec les filets. Robben (30e) était ensuite mis sur orbite pour ouvrir le score, mais là encore le portier adverse remportait son face-à-face. Le BVB répliquait à son tour, et Lewandowski (35e) tombait une nouvelle fois sur un Neuer impeccable. Robben (43e) se jouait ensuite de Hummels, mais le dernier rempart adverse faisait don de son visage pour s'interposer. 0-0 à la pause, rien n'était donc joué dans cette finale.
Au retour des vestiaires, le Bayern repartait de l'avant, mais le coup de tête de Mandzukic (59e) ne posait aucun problème à Weidenfeller. Un premier galop d'essai, pour finalement trouver la faille. Après un relais côté gauche avec Ribéry, Robben parvenait à se jouer du gardien adverse et centrait pour Mandzukic (60e), qui marquait dans le but vide. 1-0, les Munichois viraient en tête. Mais le BVB avait de la ressource, et Reus contraignait Dante à commettre la faute dans la surface. Pénalty, que Gundogan (68e) transformait sans difficulté. 1-1, Dortmund remettait les pendules à l'heure.
Munich ne baissait pas les bras, et Müller (72e) s'offrait un centre-tir à destination de Robben, mais Subotic sauvait les siens d'un tacle magistral sur sa ligne. Alaba (76e) se distinguait à son tour, mais son tir était dévié par un Weidenfeller décidément remarquable. Mieux physiquement, le Bayern poussait pour faire la différence, mais Schweinsteiger (88e) tombait une nouvelle fois sur le dernier rempart du BVB. Et à force de pousser, les Bavarois finissaient par trouver la faille, Robben (89e) se jouant de la défense pour crucifier Weidenfeller. 2-1, le Bayern est champion d'Europe !
L'homme du match : Arjen Robben (7,5) : le buteur néerlandais a décidément une relation particulières avec les finales. Ce soir, plusieurs fois il a eu l’occasion d’inscrire un but importantissime (30e, 36e, 43e) et plusieurs fois il a vendangé l’occasion. Mais l’attaquant est têtu. Auteur de la passe décisive sur l’ouverture du score (60e), c’est lui qui délivre enfin son équipe (89e) après un festival dans la surface conclu par une subtile frappe décroisée. Une juste récompense pour lui qui n’a jamais relâché ses efforts pendant la partie malgré plusieurs mauvais choix. Le héros.
Bayern Munich :
Neuer (9) : incroyable Neuer ! Pris à contre-pied sur le penalty de Gundogan (68e), le géant portier allemand a tout bonnement été exceptionnel dans ses arrêts (14e, 15e, 19e, 21e, 35e), permettant à son équipe de rentrer aux vestiaires sans avoir concédé de but et à plus forte raison de remporter la Coupe aux grandes oreilles. Moins sollicité en seconde période, il a marqué cette finale de son empreinte.
Lahm (6) : peu présent sur son couloir et en difficulté défensivement en première période, le latéral allemand a proposé une deuxième mi-temps de bien meilleure facture. Avec ses montées incessantes, il a instauré un pressing intense dans le camp du Borussia et a permis à son équipe de reprendre un peu le contrôle du ballon. Le capitaine bavarois a fait le boulot.
Boateng (5) : plutôt solide en défense, il s’est montré précieux dans les airs. Toutefois, il a été trop laxiste au marquage sur les attaquants du Borussia, notamment sur les phases arrêtées. Comme ses partenaires de la défense, il a beaucoup souffert face à l’envie de ses adversaires du soir, bien mieux rentrés dans cette finale.
Dante (4) : passé totalement à côté de ce rendez-vous, il a vécu un calvaire face à Lewandowski et Reus. Souvent poussé à la faute par ces derniers, il est averti pour un geste d’antijeu sur l’international allemand (28e). Fébrile, il provoque un pénalty stupide (67e) alors que le Bayern avait fait le plus dur.
Alaba (6,5) : pourquoi n’a-t-il pas commencé le match comme il l’a terminé ? Totalement absent du jeu offensif de son équipe en première période, il s’est parfaitement rattrapé en seconde. Doté d’une qualité de passes exceptionnelle, il a gratifié ses partenaires de transversales parfaites depuis son propre camp. Sa frappe somptueuse (76e) fait briller Weindenfeller.
Martinez (4,5) : sale soirée aussi pour le milieu de terrain espagnol. Complètement invisible à la récupération du ballon ainsi qu’à la construction du jeu, il est passé très loin du niveau affiché face à Barcelone au tour précédent. Peu agressif, il a semblé crispé par l’enjeu, malgré un jeu aérien intéressant.
Schweinsteiger (6) : même s’il a touché beaucoup de ballons, le métronome du Bayern a eu du mal à rentrer dans la partie. Peu tranchant dans la récupération, il est toutefois capable de trouver la passe parfaite dans n’importe quelle situation. Il manque d’inscrire un but salvateur à la fin du temps règlementaire (88e). Cependant, il a lui aussi évolué en deçà de son niveau affiché durant la saison. Mais ce soir, Schweini est champion d’Europe.
Ribéry (7) : discret en début de partie, l’international tricolore n’a touché que peu de ballons en première période, trop collé à la ligne de touche sur son couloir. Frustré, il a paru nerveux. Pourtant, quand il s’y met, le Kaiser parvient à déclencher des actions dangereuses par ses percussions ou comme sur ce centre parfait pour la tête de Mandzukic (26e), sur la barre. Auteur d’une passe magistrale face à trois adversaires sur l’ouverture du score (60e), c’est lui qui a débloqué la rencontre.
Müller (6,5) : très astucieux dans ses transmissions, il a posé énormément de soucis à la défense du Borussia, plus particulièrement en seconde période. Technique et rapide, il a souvent fait la différence face à ses adversaires directs, et il aurait pu s’offrir plusieurs passes décisives sans la maladresse de Robben (72e) ou de Mandzukic (77e). Dommage.
Robben (7,5) : voir ci-dessus.
Mandzukic (6,5) : jusque-là peu efficace dans rôle de pivot, le grand attaquant du Bayern a fait parler son froid réalisme de buteur pour ouvrir la marque à l’heure de jeu (60e). Dangereux dans la zone de vérité, il avait déjà été à deux doigts de marquer en première période (26e) après un super centre de Ribéry. En revanche, il joue mal le coup en fin de match (77e) après un bon service de Müller.
Borussia :
Weidenfeller (8,5) : que reprocher au dernier rempart du Borussia ? Pas grand-chose assurément, lui qui a été rayonnant dans sa surface, s'interposant avec brio sur les tentatives de Mandzukic (26e), et Robben (30e, 43e), s'offrant même un arrêt de handball en se prenant le ballon en pleine tête, toujours aussi intraitable au retour des vestiaires devant Alaba (76e) ou Schweinsteiger (88e). Ne peut strictement rien sur les buts de Mandzukic (60e) et Robben (89e).
Piszczek (6) : le Polonais avait fort à faire face à un Ribéry en grande forme ces derniers temps. Et pourtant, l'arrière droit a clairement fait le boulot derrière, se consacrant comme il se doit à ses tâches défensives, livrant un duel de tous les instants avec le Français. Pas de quoi l'empêcher pour autant de monter, lui qui a régulièrement pris son couloir.
Subotic (6) : l'international serbe n'a pas à rougir de sa prestation, loin de là. Le natif de Banja Luka a fait le métier derrière, s'offrant notamment un tacle parfait sur sa ligne (72e) juste devant un Robben qui attendait le cuir pour le pousser tranquillement au fond des filets. Du tout bon.
Hummels (7,5) : la muraille de Chine à lui seul. Intraitable derrière, le numéro 15 du Borussia a livré un match exceptionnel, toujours là pour s'interposer face à ses adversaires. Élégant, il n'a jamais eu besoin de se jeter et de tacler pour briller, restant toujours debout et se plaçant à la perfection. Le Laurent Blanc allemand.
Schmelzer (5) : l'arrière gauche n'a pas forcément été étincelant dans cette finale. Opposé à Robben, il s'est fait prendre de court par deux fois par l'international néerlandais (30e, 43e) qui, heureusement pour lui, n'a pas eu de réussite dans le dernier geste sur ces deux coups. A tenté de tenir son couloir tant bien que mal.
Bender (6) : homme de l'ombre par excellence, Bender n'est pas le joueur le plus connu du BVB. Mais vu sa prestation du soir, le milieu défensif va se faire remarquer par tout le grand public, lui qui a été bon dans son registre de récupérateur, toujours là pour gratter quelques ballons et relancer proprement le jeu des siens, dépassant même sa fonction en s'offrant une frappe (21e). Remplacé par Sahin (90e+2).
Gundogan (7) : celui qui a succédé à Nuri Sahin a livré une prestation de haute volée. Toujours aussi propre techniquement, il a éclairé le jeu de son équipe de par sa qualité de passes, sa clairvoyance faisant des merveilles. Récompensé de tous ses efforts par un but sur pénalty (68e).
Grosskreutz (4) : sans doute le joueur le moins en vue dans les rangs des Marsupiaux. Intégrant le onze de départ du fait de l'absence de Götze, le milieu offensif gauche s'est avant tout évertué à bien défendre et à se replacer, se montrant en revanche inoffensif en attaque, ne parvenant jamais à mettre Lahm en difficulté.
Reus (7,5) : replacé en qualité de meneur de jeu en l'absence de Mario Götze, l'ancien du Borussia Mönchengladbach a fait un bien fou aux siens. En électron libre, le milieu offensif s'est bien baladé entre les lignes, posant des problèmes à la défense bavaroise, et créant des décalages grâce à ses provocations balle au pied. C'est d'ailleurs lui qui obtient le pénalty transformé par Gundogan (68e).
Blaszczykowski (6) : après une entame de match tonitruante ponctuée par deux tentatives qui auraient très bien pu faire mouche (10e, 15e), l'ailier droit a baissé de rythme sur le plan offensif. Il faut dire que, défensivement, Kuba n'a pas ménagé sa monture, lui qui est venu épauler à maintes reprises son latéral et compatriote Piszczek pour contrer les assauts de Ribéry et Alaba. Remplacé par Schieber (90e+1).
Lewandowski (6) : restant notamment sur une prestation XXL en demi-finale aller de la Ligue des Champions avec un retentissant quadruplé, celui qu'on annonce à Manchester United mais aussi au Bayern Munich n'a pas eu la même réussite que face au Real Madrid. Qu'importe, il s'est malgré tout battu sur le front de l'attaque, s'offrant au passage quelques belles occasions (14e, 35e).
En savoir plus sur