Serie A

L’incroyable prise de risque gagnante d’Antonio Conte

Après une crise marquée par des tensions internes, des menaces de démission et des blessures à répétition, Antonio Conte a repris les commandes du Napoli avec audace. Deux victoires consécutives, face à l’Atalanta et en Ligue des champions contre Qarabag, montrent que l’équipe retrouve sa cohésion et sa force. Le choc contre la Roma s’annonce désormais comme le test décisif pour confirmer le retour en force des champions d’Italie.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Antonio Conte @Maxppp

Le mois de novembre a été particulièrement houleux pour Naples. Après la lourde défaite à Bologne, Antonio Conte n’a pas caché son mécontentement, lâchant des propos qui ont résonné comme un coup de tonnerre dans le vestiaire et dans tout le club : inquiétude sur l’énergie du groupe, remises en question publiques et menaces de démission. Les tensions ont été exacerbées par un effectif affecté par les blessures et des performances en dents de scie, notamment au milieu de terrain avec l’incertitude autour de Gilmour et la fatigue des joueurs revenant des sélections nationales. Dans ce climat électrique, les réunions entre Conte et le président Aurelio De Laurentiis sont devenues cruciales, et la presse italienne n’a cessé de relater un malaise profond entre l’entraîneur et certains joueurs. Même si De Laurentiis a publiquement réaffirmé son soutien total à Conte, soulignant son engagement total et sa valeur pour le projet napolitain, le spectre d’un bras de fer interne planait sur Castel Volturno, menaçant la stabilité de l’équipe avant la reprise du championnat.

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Dans ce contexte, Antonio Conte a pris une décision qui a surpris beaucoup d’observateurs : prolonger son absence jusqu’au dernier jour convenu, laissant l’équipe digérer la crise et récupérer des sélections internationales. Son retour lundi 17 novembre à Castel Volturno a été un signal fort. Non seulement il reprenait les rênes, mais il le faisait dans une position de force, prêt à imposer ses exigences et à retrouver la cohésion du groupe. La semaine de préparation jusqu’au match contre l’Atalanta a été courte, mais intensive, avec l’objectif clair de recentrer l’équipe sur la discipline, l’énergie et le collectif. Conte a montré qu’il était prêt à prendre des risques calculés, en laissant le temps à certains joueurs de se ressourcer, tout en mobilisant le noyau dur pour préparer un redressement immédiat. Cette audace, loin d’être un simple caprice, a été un acte stratégique pour rallumer l’étincelle dans un vestiaire fragilisé et tester la capacité du groupe à répondre à ses méthodes exigeantes.

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2 victoires pour calmer l’incendie

Les choix de Conte ont rapidement porté leurs fruits. Naples a repris le championnat avec une victoire solide face à l’Atalanta, puis a confirmé sa bonne dynamique en Ligue des champions contre Qarabag. Ces succès, bien plus que des résultats, ont servi de véritable catharsis pour un vestiaire qui semblait désorienté quelques semaines auparavant : «Naples n’a pas été vaincu à Bologne, la question n’est donc pas de savoir s’ils sont vivants ou morts. Il fallait continuer à travailler, et ensuite on gagne des matchs ou pas. Il faut toujours se donner à fond, même si c’est une période difficile à cause des blessures. Il y avait sept joueurs sur le banc, dont deux gardiens et deux jeunes comme Ambrosino et Vergara. Même avec un effectif réduit, il faut trouver différentes solutions et toujours s’appuyer sur les mêmes. Nous restons sur deux excellentes performances, qui nous ont permis de décrocher deux victoires importantes. L’énergie joue un rôle clé ; je dois être capable de la transmettre aux joueurs, et ils doivent la libérer». L’équipe a montré de la discipline, une intensité retrouvée et un collectif prêt à exécuter les consignes de Conte, signe que l’entraîneur avait réussi à rallumer la flamme et à transformer la tension en motivation.

Le redressement tactique et psychologique de Naples illustre l’impact d’un leadership exigeant mais efficace. En imposant son style et ses principes, Conte a su non seulement stabiliser son équipe mais aussi lui redonner confiance et fierté. Si la tempête semble s’éteindre à Naples, le véritable test reste imminent. L’affiche contre l’AS Roma, au Stadio Olimpico, aura des airs de duel pour le Scudetto. Ce match sera crucial pour confirmer que la période de turbulences appartient désormais au passé et que Naples peut viser le sommet du championnat avec une équipe unie et galvanisée. Conte devra maintenir la cohésion retrouvée, gérer les joueurs encore touchés par les sélections internationales et exploiter l’élan psychologique acquis grâce aux victoires récentes. Ce rendez-vous ne sera pas seulement une confrontation sportive, mais aussi un indicateur clé de la capacité du club à suivre la vision stratégique de son entraîneur. La réussite de Naples face à la Roma pourrait marquer la fin définitive des tensions internes et sceller le retour d’un collectif prêt à défendre son titre avec la rigueur et l’ambition qui caractérisent Antonio Conte.

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