Le FC Barcelone est au fond du gouffre après sa terrible semaine
Humilié par Séville (4-1) après sa défaite à domicile contre un PSG décimé (1-2), le FC Barcelone traverse une crise profonde. Épuisés, désorganisés et sans réaction, les hommes d’Hansi Flick semblent avoir perdu confiance et repères.

Le FC Barcelone traverse l’une des périodes les plus sombres de l’ère Hansi Flick. En l’espace de quatre jours, les Catalans ont enchaîné deux défaites cinglantes, révélant un manque de fraîcheur physique, d’inspiration collective et de personnalité. Après avoir sombré au Camp Nou mercredi soir contre un Paris Saint-Germain décimé (1-2) en Ligue des champions, les Blaugrana ont été balayés 4-1 par un Séville FC en feu au Ramón Sánchez Pizjuán. Deux revers qui font mal, d’autant plus qu’ils mettent en lumière une équipe en plein doute, usée mentalement et incapable de réagir face à l’adversité. Le rêve européen s’est transformé en désillusion, et la chute brutale en Andalousie confirme que le Barça de Flick a perdu le fil d’un projet encore en construction. À Séville, les Barcelonais sont apparus apathiques dès le coup d’envoi. Privés de plusieurs titulaires (Lamine Yamal, Raphinha, Gavi, Fermín, Ter Stegen), ils ont offert une prestation sans rythme ni agressivité, subissant la supériorité physique et la détermination des hommes de Matías Almeyda. Un penalty discutable provoqué par un Ronald Araújo maladroit et transformé par Alexis Sánchez a ouvert la voie à un calvaire collectif. Isaac Romero, intenable, a ensuite puni une défense barcelonaise désorganisée, portant le score à 2-0 avant la pause.
Malgré un éclair de Rashford, auteur d’une magnifique reprise sur un service de Pedri, le Barça n’a jamais semblé en mesure de renverser la tendance. Pataud dans les transmissions, fragile dans les duels, et sans véritable leader sur le terrain, le champion d’Espagne en titre a affiché un visage inquiétant : «Le sentiment d’aujourd’hui devrait nous donner de la force pour le reste de la saison. L’équipe a essayé, nous avons de bons joueurs et ils le prouveront. On doit apprendre de ça. Avec cette défaite, avec ce sentiment que nous avons, c’est important que nous l’ayons et quand nous reviendrons de la trêve, nous nous battrons pour chaque titre. Le résultat n’était pas bon, mais la réaction de l’équipe en seconde période l’était. Il faut continuer, on verra après la pause. Nous avons eu plus de ballon et nous nous sommes créés plus d’occasions en deuxième mi-temps. C’est notre qualité. Nous n’avons pas réussi à le faire en première mi-temps, car ils étaient très agressifs dans les duels en un contre un et nous n’avons pas réussi à trouver notre rythme depuis l’arrière. Ce n’est pas un problème de système, on a fait beaucoup de grosses erreurs en première période. Ils nous ont bien pressé, mais c’est désormais le passé. J’ai dit après le match contre le PSG qu’il fallait apprendre et on va le faire, pareil pour aujourd’hui. Certains joueurs vont revenir. Nous jouons pour un club fantastique, mais aussi pour les fans et c’est normal qu’ils soient déçus», a expliqué Hansi Flick. La seconde période a confirmé les carences structurelles du Barça version Flick.
Les joueurs sont touchés mais patients
Plus entreprenants après la pause, les Catalans ont manqué d’efficacité dans les moments clés : un penalty raté par Lewandowski à la 76e minute a symbolisé l’impuissance d’un collectif en perte totale de confiance. Séville, lui, a fait preuve d’un réalisme glaçant, concluant la rencontre par deux contre-attaques chirurgicales signées Carmona et Akor Adams : «Il nous manque beaucoup de choses, honnêtement. Avec le ballon, nous n’avons pas su briser leur pression individuelle. Nous avons manqué d’intensité en défense. L’arbitre m’a dit que la faute sur Kounde avant le deuxième but de Séville était très légère. Sur une autre action de Séville, je lui dis que c’est léger et il me dit que j’ai raison, mais il y a une faute où il siffle et l’autre non. En première mi-temps, nous n’avons pas su bien défendre ni attaquer. Nous devons être très autocritiques. Le gros rate de Lewy ? Un raté de Robert Lewandowski peut arriver et nous devons être autocritique sur l’ensemble du match», a analysé Pedri. Résultat : une humiliation 4-1, qui s’ajoute à la désillusion européenne et fait reculer le Barça au classement derrière le Real Madrid. Flick, qui avait choisi de maintenir la plupart de ses cadres malgré la fatigue et la chaleur étouffante, a vu son plan s’effondrer face à un adversaire plus frais et plus solidaire.
Cette semaine cauchemardesque marque peut-être un tournant. L’équipe semble à bout de souffle, privée d’automatismes et de confiance, avec des individualités défaillantes et un banc trop limité pour compenser les blessures. L’entraîneur allemand va devoir profiter de la trêve internationale pour redonner un sens au projet et relancer la dynamique. Le Barça a besoin de retrouver de la clarté dans ses idées, de la cohésion dans ses lignes et du caractère dans les moments difficiles : «En deuxième mi-temps, nous avons eu de très bonnes occasions, mais c’est le football. Nous ne pouvons pas nous laisser aller comme nous l’avons fait lors des dernières actions. Pour l’avenir, nous devons analyser ces erreurs», a souligné Pau Cubarsi. Quant Alejandro Baldé, le défenseur espagnol n’a caché sa déception : « Un coup dur. C’était aussi un match difficile à cause du timing et de la météo, mais ce ne sont pas des excuses. C’est probablement notre pire match depuis le début de la saison, mais en deuxième mi-temps, nous avons eu de nombreuses occasions, nous aurions pu marquer et égaliser. Nous devons apprendre, et nous serons meilleurs lors du prochain match»
Après la défaite contre un PSG amoindri et la débâcle andalouse, le club catalan touche le fond. Il n’a désormais plus d’autre choix que de réagir pour ne pas voir sa saison basculer dès l’automne : «De l’arrogance ? Non. C’est complètement différent. On a tout essayé, mais gagner au football ne se résume pas à marquer plus de buts. Nous avons eu des occasions, mais ce qui s’est passé aujourd’hui est arrivé et le résultat n’a pas été bon pour nous. Maintenant, il faut garder la tête haute et avancer. "C’est bien d’avoir une pause, que les joueurs aillent en sélection avec un mood différent. Quand ils reviendront, nous allons travailler dur pour revenir à notre niveau. On a besoin de certains joueurs à leur plus haut niveau. Ma pire défaite ? Ma défaite la plus difficile a eu lieu en demi-finale à Milan. Maintenant, je dois l’accepter et la considérer positivement. Nous pouvons analyser les points négatifs et nous devons les changer, surtout en première mi-temps où nous avons fait beaucoup d’erreurs et n’avons pas réussi à contrôler le ballon ou à le contrôler dans certains espaces, et c’est ce que nous devons faire pour jouer à ce niveau», a conclu Flick. Épuisé et en plein doute après sa défaite face au PSG, le Barça d’Hansi Flick a sombré à Séville (4-1), confirmant une inquiétante perte de vitesse.