Ligue 1

Comment l’OM de Roberto De Zerbi a mis fin à une série noire de 14 ans face au PSG

Initialement programmé dimanche soir, le Classique a finalement eu lieu, lundi soir, à l’Orange Vélodrome. Remontés à bloc, les hommes de Roberto De Zerbi ont profité de l’occasion pour s’offrir une victoire de prestige (1-0) face à leur plus grand rival. Agressif, porté par des cadres de retour à leur meilleur niveau et réaliste dans les deux surfaces, l’OM est ainsi venu à bout d’un PSG amoindri et sans idées.

Par Josué Cassé
4 min.
OM PSG @Maxppp

14 ans. 14 ans, que le Paris Saint-Germain n’avait plus rendu les armes dans le volcanique Orange Vélodrome (9 victoires, 3 nuls lors des 12 derniers matches). Lundi soir, dans une ambiance incandescente, l’Olympique de Marseille a finalement mis fin à cette incroyable longévité. Bien décidés à disputer le Classique au lendemain du report annoncé par le préfet des Bouches-du-Rhône, les Olympiens ont surtout confirmé qu’ils faisaient partie des cadors de notre championnat. Face à un PSG amputé de ses stars - Dembélé, Doué, Barcola et Neves ayant rejoint l’infirmerie - l’OM, porté par un public en ébullition, a, en effet, prouvé la profondeur et le talent de son effectif.

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Une mentalité conquérante

Alignés en 3-4-3 avec un trio défensif composé de Pavard, Aguerd et Balerdi et une attaque emmenée par Greenwood, Paixao et Gouiri, les hommes de Roberto De Zerbi ont fait preuve d’une combativité de tous les instants. D’abord, dans les premiers duels en affichant une rugosité digne de ce genre de rendez-vous, bien que parfois à la limite du licite. Ensuite, en enflammant définitivement le peuple marseillais lorsque la nouvelle recrue Aguerd prenait le meilleur face à Marquinhos et Chevalier pour ouvrir le score (1-0, 5e). Un début de match parfait où chaque Marseillais semblait animé par l’esprit de dévotion. Avec un dispositif inédit - une défense à trois avec Marquinhos, Pacho et Zabarnyi - le club de la capitale, lui, subissait.

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Plus que jamais déterminé, en témoigne les prestations XXL de Palmieri et Weah dans leur couloir respectif ou encore celle du patron Pierre-Emile Höjbjerg dans l’entrejeu - l’OM affirmait son autorité et profitait, par séquence, de la bienveillance de Jérôme Brisard. Qu’importe. Si Kvaratskhelia tentait lui de réveiller les siens (31e), l’OM conservait son plan de jeu : un pressing haut, une intensité maximale et une envie de punir son rival historique sur chaque opportunité. Sur une nouvelle attaque rapide, Gouiri, profitant du dédoublement de Palmieri, était ainsi tout proche de faire le break mais sa frappe limpide enroulée terminait sur la barre de Chevalier (25e). Juste avant la pause, Paixao, jusqu’alors très brouillon, déclenchait un nouveau missile (45+3e). En vain.

Des cadres au niveau, des recrues déjà performantes

Ovationnés par un Vélodrome aux anges au moment de regagner les vestiaires, les Phocéens allaient toutefois quelque peu payer leur débauche d’énergie au cours des 45 premières minutes. Mis sous pression par un PSG frustré - notamment face aux décisions de l’officiel du soir - l’OM conservait pourtant ce supplément d’âme. Valeureux, plein de malice et connectés entre eux, les Ciel et Blanc résistaient ou s’en remettaient au génie de Rulli, impérial face à Hakimi (59e) et Vitinha (72e). De son côté, le champion d’Europe en titre - qui n’a touché que deux ballons dans la surface de Marseille en première période (soit son plus faible total lors des 45 premières minutes d’un match de Ligue 1 depuis mai 2016) - butait inlassablement sur une défense olympienne toujours aussi percutante et rendait logiquement les armes.

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«On doit apprécier ce qui se passe dans ce stade. On a fait un gros match, une belle première période, et après on a eu une baisse d’énergie. On a quand même réussi à faire quelques bonnes relances. Au final, la victoire est méritée contre une équipe qui marque son époque comme l’AC Milan de Sacchi avait pu le faire, une équipe qui joue un football différent, ce qui rajoute de la valeur à la prestation de mes joueurs», se réjouissait finalement Roberto De Zerbi, par ailleurs fier de terrasser le PSG. «Je suis venu ici pour le Vélodrome et pour battre le PSG, l’équipe qui représente le pouvoir, qui gagne sans rival depuis des années, ce que je n’accepte pas dans ma philosophie». Des propos similaires à ceux tenus par Medhi Benatia en zone mixte.

L’heure de la confirmation…

«Il faut capitaliser là-dessus, et que ça nous serve pour le reste. L’équipe est forte, on leur répète tous les jours de prendre conscience qu’ils sont capables de faire des grandes choses. Et quand il y a cette mentalité comme aujourd’hui… Mason Greenwood a été extraordinaire défensivement, pareil pour Timothy Weah. Aujourd’hui c’est vraiment une victoire d’équipe, ça fait plaisir, face à un adversaire de grande qualité. On a fait un match, surtout en première période, où on a respecté le plan exact qu’on avait prévu, et ça fait plaisir pour le coach», confiait le directeur du football de l’OM, rappelant également que malgré le prestige de ce succès, il ne s’agissait que de trois points.

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Réaliste dans les deux surfaces, rassuré par une charnière centrale performante, porté par des pistons hyperactifs et un milieu conquérant mais également soulagé par ses entrants (Aubameyang, Nadir, Murillo, Vaz), l’OM s’est, quoi qu’il en soit, offert un match référence en ce début de saison. Alors oui, beaucoup commenteront certainement les décisions arbitrales de Jérôme Brisard, d’autres souligneront peut-être les nombreux absents côté parisien mais une chose est sûre, l’OM, revenu à la 6e place du championnat de France, a (enfin) mis fin à cette folle série noire. Une victoire symbolisant également la patte Roberto De Zerbi et qui viendra forcément gâcher la soirée parisienne, marquée dans le même temps par le sacre d’Ousmane Dembélé lors de la cérémonie du Ballon d’Or 2025.

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