Personne ne veut entraîner Everton

Par Maxime Barbaud
4 min.
Rafael Benitez lors de la défaite de trop contre Norwich @Maxppp

Après avoir démis Rafael Benitez de ses fonctions, Everton est en train de se faire une raison et va sans doute laisser Duncan Ferguson, entraîneur intérimaire, jusqu'à la fin de la saison. C'est probablement la meilleure solution car outre un premier passage réussi par l'Écossais il y a deux ans, aucun autre tacticien ne semble vouloir s'installer sur le banc des Toffees pour le moment.

Steven Gerrard ne retrouvera pas Rafael Benitez demain sur la pelouse de Goodison Park. L'espagnol de 61 ans a été limogé la semaine dernière après une nouvelle défaite, face à Norwich cette fois (2-1). Un licenciement qui intervient quelques jours seulement avant de recevoir Aston Villa, désormais dirigé par son ancien capitaine à Liverpool, celui avec qui il a écrit la légende un soir de mai 2005 à Istanbul en finale de Ligue des Champions. Au lieu de cela, Stevie G serrera la main de Duncan Ferguson. C'est l'intérimaire qui reprend le flambeau après avoir été l'adjoint de Carlo Ancelotti et de Benitez. Il l'avait déjà fait après le départ de Marco Silva il y a un peu plus de deux ans, avec un certain brio même, et tentera de reproduire cette performance pour tirer son club de cette 16e place en Premier League.

La suite après cette publicité

«C'est la deuxième fois que Ferguson assure un intérim pour le club, après avoir permis aux Blues de prendre 5 points en 3 matches contre Chelsea, Manchester United et Arsenal en décembre 2019», signalait un communiqué des Toffees il y a deux jours. L'Écossais semble d'ailleurs très bien parti pour aller jusqu'au bout de la saison à en croire la dernière déclaration de Farhad Moshiri, le propriétaire du club. «Alors que nous nous préparons pour nos prochains matches, nous pouvons compter sur un "Evertonian" farouchement passionné en la personne de Duncan Ferguson, qui prend en charge l'équipe par intérim. C'est un homme remarquable et je sais qu'il donnera tout pour diriger l'équipe, comme il l'a fait de manière impressionnante lors de son passage en tant qu'entraîneur par intérim.»

À lire Dele Alli donne de ses nouvelles

Les refus s'empilent

L'homme d'affaires semble d'ailleurs encore très investi car il affirme dans ce même communiqué avoir injecté 100 M£ (environ 120 M€). Visiblement, ça ne suffit toujours pas pour attirer un technicien de renom. Si Duncan Ferguson est installé, c'est aussi parce que le club essuie refus sur refus pour diriger l'équipe première, pourtant dotée de moyens et de joueurs de qualité (Pickford, Mina, Allan, Doucouré, Richarlison, Calevert-Lewin pour ne citer qu'eux). C'était déjà un peu le cas après le départ d'Ancelotti cet été où quelques noms avaient été lâchés, avant de voir Benitez, ancien coach de Liverpool pourtant, s'asseoir sur le banc. Cette nomination n'avait pas été du goût des supporters et de pas mal de joueurs, certains laissant entendre qu'ils s'en iraient comme James Rodriguez et Lucas Digne, effectivement partis.

La suite après cette publicité

Six mois plus tard, on assiste au même burlesque. Les rumeurs s'empilent mais aucun entraîneur ne se décide à relever le défi. Sky Sports avait établi une première liste de tacticiens dans laquelle on retrouvait Rudi Garcia, déjà annoncé comme intérimaire possible du côté de Manchester United, mais aussi des anciens grands noms du football anglais qui ont embrassé une carrière d'entraîneur comme Frank Lampard, qui sort d'une expérience mitigée à Chelsea, et Wayne Rooney, formé chez les Toffees et actuellement embourbé dans une situation délicate avec Derby County en Championship. Aucune de ces pistes n'est allée au bout, pas plus que celle menant à Graham Potter, coach plein de panache à Brighton depuis 2019.

Des pistes de plus en plus improbables

Il a fallu chercher ailleurs mais encore une fois, c'est pour le moment un échec. C'est alors qu'un retour de Roberto Martinez a été évoqué par The Athletic. Toujours sélectionneur de la Belgique jusqu'à la Coupe du monde au Qatar, l'Espagnol est de plus en plus annoncé ailleurs que chez les Diables mais son premier passage à Everton (2013-2016) n'a pas laissé que de bons souvenirs, en témoignent les propos tenus par l'ancien attaquant, Victor Anichebe sur Sky Sports. «J'ai entendu dire que le nom de Martinez avait circulé à Everton : est-ce une blague ? (...) Prendre Martinez comme remplaçant de Benitez, ce serait aller d'une situation toxique vers une autre.» Seulement, la proposition faîte à Martinez comprenait la venue d'un certain Thierry Henry comme adjoint, comme c'est le cas avec la sélection belge.

La suite après cette publicité

Encore raté et Everton a tenté un coup en approchant José Mourinho. Le Special One a un lien avec l'Angleterre après avoir dirigé Chelsea (deux fois), Manchester United et Tottenham. Même s'il semble en fin de course, le double vainqueur de la Ligue des Champions conserve une belle cote outre-Manche. Il a préféré décliner, lui qui officie à la Roma depuis l'été dernier. «Je suis heureux en ce moment et n'échangerais ce projet contre aucun autre. En termes d'émotion, de passion, d'empathie, de bonheur de travailler avec la Roma, je dis que je suis à 11 sur 10 investi dans ce projet.» Il ne reste plus grand monde de disponible, à tel point que Fabio Cannavaro est apparu dans une dernière short-list. Une piste plutôt loufoque puisque le Ballon d'Or 2006 n'a entraîné qu'en Arabie Saoudite et en Chine, et que sa dernière expérience remonte tout de même à 2019... C'est ce qu'on appelle les fonds de tiroir.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité