Coupe du monde 2022 : ce qu'il faut savoir du Portugal

Par Josué Cassé
7 min.
La joie des Portugais. @Maxppp

Vainqueur de l'Euro 2016 et de la Ligue des Nations 2019, le Portugal reste, par ailleurs, sur deux huitièmes de finale (Coupe du monde 2018, Euro 2020) sur la scène internationale. Qualifiée, de justesse, pour ce Mondial au Qatar, la Seleção, emmenée par un incroyable vivier présent autour de Cristiano Ronaldo, tentera de retrouver ses couleurs d'antan en terres qataries.

Le parcours de qualification et le groupe :

Chaotique. Voilà comment décrire le parcours de qualification du Portugal, tout proche de tourner au fiasco. Placée dans le groupe A de la zone Europe aux côtés de la Serbie, l'Irlande, le Luxembourg et l'Azerbaïdjan, la Seleção avait toutes les cartes en main pour se qualifier confortablement pour cette Coupe du monde 2022, prévue au Qatar. Pour autant, un ultime revers, à domicile, contre la Serbie (2-1) en novembre 2021 condamnait aux barrages la bande de Fernando Santos. Proches d'une terrible désillusion, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo éliminaient finalement la Turquie (3-1) avant de prendre le meilleur sur la Macédoine du Nord (2-0), bourreau de l'Italie. Dans un Estadio do Dragao de Porto en fusion, les champions d'Europe 2016 décrochaient ainsi leur place pour ce Mondial. Placés dans le groupe H, les Portugais retrouveront le Ghana (24 novembre), l'Uruguay (28 novembre) et la Corée du Sud (2 décembre).

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Les qualités et faiblesses

«Le Portugal est une équipe qui joue très bien, ce qui n'est pas la même chose que faire du beau jeu. Bien jouer c'est marquer des buts sans en prendre. Voilà le secret de cette sélection.» Ces mots, ce sont ceux de Fernando Santos, le sélectionneur du Portugal, et ils résument, à eux-seuls, les forces et les faiblesses de cette Seleção. S'appuyant sur une base défensive plus que performante, cette formation portugaise peine parfois à se montrer séduisante aux abords de la surface adverse. Proposant un jeu encore loin d'être enthousiasmant, le Portugal se retrouve également à la croisée des chemins avec un vivier étincelant et un Cristiano Ronaldo vieillissant mais globalement intouchable. Laissant son 4-1-4-1 pour un 4-3-3 depuis la défaite face à la Serbie (1-2), le tacticien portugais semble, quant à lui, avoir trouvé une formule intéressante. Plus compacte au milieu de terrain, la Seleção trouve ainsi de meilleures transitions entre sa défense et ses trois hommes d'attaque. Résultat, le Portugal peut ainsi se féliciter d'avoir trouvé le chemin des filets à 16 reprises lors des 8 derniers matches. Le tout en ne concédant que quatre buts. Reste désormais à confirmer ce bel élan sur cette petite péninsule s'avançant dans le golfe Persique.

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Le sélectionneur : Fernando Santos

Un titre lors de l'Euro 2016, le premier dans l'histoire de la sélection portugaise. Un nouveau sacre, en 2019, à l'occasion de la première édition de la Ligue des Nations. Oui, le parcours de Fernando Santos à la tête du Portugal est, jusqu'alors, plus que convaincant. Tout du moins sur le plan comptable. Arrivé à la surprise générale sur le banc de la Seleção en septembre 2014, pour succéder à Paulo Bento, celui qui avait emmené la Grèce en quarts de finale de l'Euro 2012 avant de sortir avec l’équipe hellénique en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014 fait, en effet, l'objet de nombreuses critiques. Une frilosité exprimée par de nombreux observateurs, et ce malgré un bilan largement à l'avantage du technicien de 67 ans. Fort de 103 matches à la tête de la formation portugaise - un petit exploit puisqu'il n'existe que 23 autres sélectionneurs dans l’histoire du football à avoir atteint ce palier des cent matches avec une même équipe nationale - Fernando Santos peut, aujourd'hui, se targuer d'une belle ligne statistique avec 64 victoires, 21 matches nuls et 18 défaites. Pourtant, au-delà de l'aspect purement chiffré et du palmarès qui lui accorde d'ores et déjà une place de choix dans le cœur des supporters portugais et dans l'Histoire de cette sélection, le gamin de Lisbonne continue de faire parler.

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Porté par un incroyable vivier (Bruno Fernandes, William Carvalho, João Cancelo, João Felix, Ruben Dias, Ruben Neves, Vitinha, Diogo Jota, Florentino Luis, Diogo Leite, Fábio Silva) entourant le quintuple Ballon d'or, Cristiano Ronaldo, Fernando Santos peine, en effet, à imposer son style sur la scène mondiale. Les performances réalisées par le Portugal lors de la dernière Coupe du Monde en Russie (éliminés en huitièmes de finale face à l’Uruguay, malgré un effectif solide sur le papier) mais également à l'occasion du dernier Euro (éliminé en huitièmes de finale par la Belgique après être sorti du « groupe de la mort » en compagnie de la France, l’Allemagne et la Hongrie) confirmaient d'ailleurs cette fâcheuse tendance : un niveau de jeu décevant, des résultats en bernes, et ce malgré un effectif plus que talentueux. Doublé sur le gong par l'Espagne dans la course au Final Four de la Ligue des Nations 2023, Fernando Santos a, malgré tout, su se réinventer à maintes reprises. Si l'ingénieur portugais a, certes, montré avoir assez de fraîcheur pour se remettre en question au cours des dernières semaines, méfiance tout de même car une nouvelle performance décevante au Qatar, cet hiver, pourrait bien sonner la fin de son règne à la tête de cette Seleção.

Le star à suivre : Cristiano Ronaldo

Cantonné au banc des remplaçants et proche de la sortie du côté de Manchester United, Cristiano Ronaldo vit aussi des heures compliquées en sélection alors forcément tous les regards seront tournés vers le quintuple Ballon d'Or. Avec 191 sélections à son actif (117 buts), l'ancien buteur de la Juventus Turin et du Real Madrid aura forcément à cœur de briller, qui plus est sur la plus prestigieuse des compétitions. Frustré après son faux-départ lors du dernier mercato estival et en manque de temps de jeu en club, CR7 n'en demeure pas moins un cadre de la sélection portugaise. Pour autant, ce statut de cadre ne semble pas faire pleinement l'unanimité auprès du grand public. Dans les médias portugais, l'omniprésence de Ronaldo commence à faire grincer des dents, au point que la star du football mondial semble désormais perdre du crédit. A Bola pointait d'ailleurs, à ce titre, «un volume de jeu réduit» et «un pourcentage de buts en baisse». Pire encore, un récent sondage réalisé par le quotidien lusitanien révélait que 57% de supporters voulaient le voir débuter sur le banc contre l'Espagne lors de la dernière journée de la phase de poules de la Ligue des Nations. Méfiance tout de même car si la star mancunienne ne semble plus faire l'unanimité, CR7 reste CR7 et un réveil au Qatar pourrait tout changer. Le Mondial pour relancer la saison du Portugais ? Réponse dans quelques jours...

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L'attraction : Nuno Mendes

Le Portugal possède un réservoir inépuisable de talents en devenir et Nuno Mendes en fait incontestablement partie. Titulaire au Paris Saint-Germain depuis le début de la saison, ce latéral gauche de 20 ans s'impose également progressivement comme un élément important de cette Seleção. En concurrence avec Raphaël Guerreiro pour une place de titulaire lors de ce Mondial, ce pur produit du centre de formation des Leões sera donc logiquement l'une des attractions au Qatar. Très rapide, explosif, puissant dans les duels, il aime en effet avaler les espaces pour attaquer et offrir de bons ballons à ses attaquants. Son pied gauche, très précis, lui permet également de bien conserver le ballon sous pression et de délivrer des caviars. Défensivement, le jeune homme, qui possède le même représentant que son coéquipier Bruno Fernandes (Manchester United), n'est pas maladroit, surtout en un contre un. Il doit toutefois encore progresser sur le placement et la concentration. Une chose est sûre, cette Coupe du monde est une occasion en or pour lui d'engranger de l'expérience et de passer un nouveau cap dans sa jeune carrière.

La liste des 26 :

Gardiens : Diogo Costa (FC Porto), José Sá (Wolverhampton Wanderers FC), Rui Patrício (AS Roma).

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Défenseurs : Diogo Dalot (Manchester United), João Cancelo (Manchester City), Danilo Pereira (PSG), Pepe (FC Porto), Rúben Dias (Manchester City), António Silva (SL Benfica), Nuno Mendes (PSG), Raphael Guerreiro (Borussia Dortmund).

Milieux : João Palhinha (Fulham FC), Rúben Neves (Wolverhampton Wanderers FC), Bernardo Silva (Manchester City), Bruno Fernandes (Manchester United), João Mário (SL Benfica), Matheus Nunes (Wolverhampton Wanderers FC), Otávio Monteiro (FC Porto), Vitinha (PSG), William Carvalho (Real Betis).

Attaquants : André Silva (RB Leipzig), Cristiano Ronaldo (Manchester United), Gonçalo Ramos (SL Benfica), João Félix (Atlético Madrid), Rafael Leão (AC Milan), Ricardo Horta (SC Braga).

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