Que sont devenus les anciens Titis parisiens ?
Entre stars mondiales et concurrence féroce, s’imposer au PSG quand on est issu du centre de formation relève souvent de l’exploit. Certains Titis parisiens ont brillé au Parc des Princes, d’autres ont explosé loin de la capitale, quand beaucoup se sont éteints après un passage éclair. De Mamadou Sakho à Presnel Kimpembe, d’Adil Aouchiche à Warren Zaïre-Emery, leur destin raconte une histoire faite de réussites éclatantes, de déceptions et parfois d’oubli. Alors, que sont vraiment devenus les anciens Titis parisiens ?

Depuis l’arrivée du Qatar à la tête du PSG en mai 2011, s’imposer en tant que joueur formé au club n’a jamais été une tâche facile. Les stars recrutées à coups de millions ont barré la route aux jeunes Titis, même si certains entraîneurs ont tenté de leur donner une chance. Symbole de cette génération sacrifiée, Mamadou Sakho, pur produit du centre de formation et plus jeune capitaine de l’histoire du PSG, a quitté le club seulement deux saisons après le début de l’ère QSI. À l’inverse, Presnel Kimpembe s’est imposé comme l’incarnation du nouveau Titi parisien : héritier du mythique numéro 3 de Sakho, lancé en Ligue 1 en 2014 par Laurent Blanc face à Lens, il a disputé 241 rencontres sous le maillot parisien et a soulevé la Coupe du Monde 2018 avec les Bleus. Figure emblématique de cette réussite à la parisienne, « Presko » reste l’exception plus que la règle. Entre réussites éclatantes, carrières brisées, disparitions des radars ou rebonds en Ligue 1, que sont vraiment devenus les anciens Titis parisiens ?
Alors que Presnel Kimpembe, 30 ans, a récemment fait ses adieux au club de la capitale pour rejoindre le Qatar, certains anciens Titis n’ont jamais réussi à relancer leur carrière après un prêt, disparaissant peu à peu des radars. D’autres, en revanche, ont su devenir titulaires, à l’image de Kimpembe avant sa grave blessure au tendon d’Achille, ou encore d’Alphonse Aréola, aligné à 43 reprises lors de la saison 2017-2018 sous Unai Emery. Certains incarnent déjà l’avenir, comme Warren Zaïre-Emery qui, à seulement 19 ans, compte déjà plus de 130 apparitions avec Paris. Et puis il y a ceux qui ont touché à l’ultime consécration : marquer en finale de Ligue des Champions et remporter avec le PSG la première C1 de l’histoire du club. C’est le cas de Senny Mayulu, buteur contre l’Inter Milan (5-0), inscrivant son nom à jamais dans l’histoire du club.
Quand le rêve parisien se brise
Malgré des effectifs souvent composés de stars, certains Titis ont tout de même réussi à grappiller du temps de jeu, s’affirmant peu à peu comme des doublures intéressantes. C’est le cas de Colin Dagba (27 ans), régulièrement utilisé par Thomas Tuchel et qui totalise 77 apparitions sous le maillot parisien. Dans le même registre, Jean-Kévin Augustin (28 ans), doublure d’Edinson Cavani lors de la saison 2016-2017, a disputé près de 30 rencontres avec le PSG. Mais pour beaucoup d’autres, l’histoire s’est écrite autrement. Jean-Christophe Bahebeck, Antoine Bernède, Timothée Pembélé, Kays Ruiz, Hervin Ongenda, Odsonne Édouard, Stanley Nsoki ou encore Adil Aouchiche n’ont jamais vraiment réussi à s’imposer au plus haut niveau et ont emprunté des chemins plus compliqués. Ismaël Gharbi, capable de fulgurances côté gauche, évolue désormais à Braga où il peine à convaincre (4 buts en 38 matchs). Noah Lemina, 20 ans, prometteur lors des différentes tournées estivales, n’a pas su confirmer et s’est finalement engagé avec Yverdon après des passages infructueux à Annecy et Wolverhampton. Même des espoirs très attendus comme Édouard Michut, titulaire en Coupe de France contre Vannes, ont perdu le fil : il joue à présent au Fortuna Sittard, en Eredivisie. Tous ces parcours illustrent à quel point s’imposer durablement au PSG relève de la mission quasi impossible.
D’autres joueurs, comme Ilyes Housni, prêté au Havre, mais resté muet devant le but, ont encore l’avenir devant eux, à condition de rebondir rapidement pour ne pas se perdre en chemin. Yoram Zague, lui, a été prêté à Copenhague faute d’avoir encore le niveau pour entrer dans les plans de Luis Enrique, mais il s’est déjà illustré avec un bon début de saison (un match titulaire, 2 buts). De son côté, Axel Tape a quitté le PSG cet été pour rejoindre le Bayer Leverkusen, où il grappille progressivement du temps de jeu. La défense centrale reste un secteur sur lequel Paris ne conserve que très rarement ses jeunes pousses, tant la concurrence est écrasante avec deux internationaux à chaque poste. El Chadaille Bitshiabu, Tanguy Kouassi ou encore Loïc Mbe Soh ont tous connu du temps de jeu ponctuel avant de quitter le club. Bitshiabu, impressionnant par sa taille et sa combativité lors de la saison 2022-2023 (16 matchs sous Christophe Galtier), a été transféré pour 15 millions d’euros à Leipzig, où il s’affirme peu à peu comme titulaire. Timothy Weah a, lui, choisi de poursuivre l’héritage familial en rejoignant l’OM après un passage convaincant à la Juventus. Éric Dina-Ebimbe est revenu en Ligue 1, à Brest, après trois saisons solides en Bundesliga, tandis que Yacine Adli a pris la direction de l’Arabie saoudite et d’Al-Shabab, malgré une expérience intéressante en Serie A. Enfin, Ethan Mbappé, le petit frère de Kylian, a rebondi du côté du LOSC la saison passée, avec notamment une titularisation remarquée face au Borussia Dortmund en Ligue des Champions et son premier but ce week-end en professionnel face à Toulouse.
Quand l’ascension se construit loin de la capitale
Même si beaucoup de Titis perdent le fil de leur carrière après avoir quitté leur club formateur, certains parviennent à rebondir et à s’imposer encore plus haut à l’étranger. Arnaud Kalimuendo (23 ans), resté d’abord en Ligue 1 avec le RC Lens puis le Stade Rennais, a finalement pris son envol vers l’Angleterre, à Nottingham Forest. Son passage en France reste marqué par 21 buts inscrits avec Lens et 40 sous le maillot rennais. Alphonse Aréola (32 ans), autre figure emblématique de la formation parisienne avec plus de 100 matchs disputés sous les couleurs du PSG et champion du monde 2018 avec les Bleus, s’épanouit lui aussi en Premier League, à West Ham, où il a déjà dépassé la barre des 100 rencontres. Mike Maignan, parti en 2015 au LOSC pour relancer sa carrière, a ensuite explosé à l’AC Milan, jusqu’à devenir le gardien numéro 1 de l’équipe de France. Xavi Simons (22 ans), qui n’avait pas été retenu à Paris, a confirmé tout son potentiel lors d’un prêt impressionnant au PSV (22 buts et 11 passes décisives en 2022-2023), avant de signer définitivement à Leipzig. Malgré quelques blessures, il y a affiché des statistiques remarquables (22 buts et 22 passes décisives) et s’est récemment engagé avec Tottenham, où il tentera désormais de briller en Premier League.
De son côté, Kingsley Coman, 29 ans, avait quitté très tôt les pensionnaires du Parc des Princes pour rejoindre la Juventus en 2014. Depuis, il s’est bâti un palmarès exceptionnel avec une Serie A et neuf Bundesliga à son actif, avant de rejoindre dernièrement l’Arabie saoudite. Moussa Diaby (26 ans) a suivi un parcours similaire : parti du PSG en 2019 pour 15 millions d’euros au Bayer Leverkusen, il y a marqué 49 buts en 172 matchs, ce qui lui a ouvert les portes de la Premier League à Aston Villa en 2023. Un an plus tard, lui aussi a cédé aux sirènes saoudiennes en signant à Al-Ittihad. Christopher Nkunku, repositionné en attaquant après une saison 2021-2022 exceptionnelle à Leipzig (35 buts, 16 passes décisives), avait rejoint Chelsea, mais les blessures ont freiné son envol. Il s’est relancé en Serie A, du côté du Milan AC. Quant à Adrien Rabiot, autre pur produit du centre de formation, il a poursuivi sa carrière à la Juventus avant de rejoindre l’ennemi juré marseillais, puis l’AC Milan. Cette fuite de talents pourrait toutefois appartenir au passé. Une nouvelle génération semble émerger avec une philosophie différente au PSG. Warren Zaïre-Emery, déjà cadre de l’effectif parisien à 19 ans avec plus de 130 matchs, ou encore Senny Mayulu, buteur décisif en finale de C1, symbolisent ce virage. Pour eux, tout paraît possible : rester, s’imposer et écrire leur histoire à Paris, une perspective qui résonne comme une nouvelle ère pour les Titis parisiens, avec un Luis Enrique qui aime faire jouer les jeunes joueurs.
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