Ligue 1

OM : Frank McCourt, un bilan teinté d’espoirs

Malgré une saison décevante sur le plan sportif, un constat reste implacable à l’OM : celui d’un club en perpétuelle évolution depuis 2016 et le rachat de Frank McCourt. Aujourd’hui, les décideurs olympiens veulent ouvrir un nouveau chapitre en s’appuyant sur les fondations bâties ces dernières années, dont le centre de formation qui commence à produire les premiers fruits tant attendus.

Par Sebastien Denis - Jordan Pardon
4 min.

«Je veux continuer à investir pour construire». En une phrase, Frank McCourt a écoeuré tous les lanceurs d’alerte de Twitter, ou en tout cas, ceux qui s’accordent les mérites «d’insider de l’OM» en jetant chaque été la même bouteille à la mer : celle d’une supposée volonté de l’Américain de revendre son club. Non, Frank McCourt n’en a pas l’intention, surtout pas en si bon chemin. Car en regardant dans le rétroviseur, huit ans après son rachat de l’OM, l’hommes d’affaires doit bien avoir conscience de l’étendue des travaux opérés, et ce, des fondations jusqu’au comble. Depuis 2016, pas moins de 550 millions d’euros ont été injectés dans le club, avec la volonté opiniâtre de s’inscrire sur du long-terme.

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«Je pense que le club est dans une bonne progression et qu’il faut grimper les marches les unes après les autres. La clé du succès d’une organisation, dans le sport et ailleurs, c’est une culture forte et de la stabilité, on construit cela. Le club est engagé dans la ville d’une manière bien plus marquée qu’il y a huit ans», a-t-il expliqué dans un entretien accordé à La Provence ce mardi. Par cette casquette de bâtisseur, l’Américain a également toujours affiché son désir de stabiliser l’OM, un club dans lequel et autour duquel tout se vit à deux cents à l’heure comme nulle part ailleurs en France. Cette saison 2023/2024 restera une déception sur le plan sportif, et ce n’est pas un scoop puisque même Pablo Longoria l’a reconnu de son propre aveu, mais les motifs d’espoir existent, et la progression est évidente.

Un centre de formation et des revenus en perpétuelle évolution

Longtemps pointé du doigt pour son incapacité à sortir des joueurs à fort potentiel depuis Samir Nasri, le centre de formation de l’OM donne des signes encourageants ces dernières saisons. Avec l’émergence, il y a quelques années, de Boubacar Kamara, devenu par la suite international français, mais aussi une pléiade de joueurs qui ont fait leurs premiers pas en pro cette saison à l’image de Gaël Lafont (17 ans), Emran Soglo (18 ans) ou Bilal Nadir (20 ans). Autre signal fort, après 45 ans d’attente, les U19 olympiens ont remporté la Coupe Gambardella, samedi dernier contre Nancy (4-1), après avoir remporté le championnat de France U17 la saison dernière… En 2017, la génération des Lucas Perrin, Boubacar Kamara ou Yusuf Sari avait déjà atteint ce stade de la compétition, signe d’un processus bien entamé.

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«Ce qui me satisfait, c’est que nous avons mis en place des bases solides. Tout le monde peut voir que le club est très différent de ce qu’il était il y a huit ans. Nous progressons en termes de développement des jeunes, comme en témoigne notre victoire en finale de la Coupe Gambardella, ce qui est un bon signe», s’est félicité McCourt dans un entretien accordé au Figaro. Autre motif d’espoir pour l’OM : la santé financière du club qui tend à se stabiliser, notamment en raison de revenus en constante hausse. «D’un point de vue économique, le club est dans le Top 20 européen en termes de revenus, ce qui est un grand pas en avant. Il est financièrement stable. Il reste encore beaucoup à faire mais nous allons aller de l’avant et construire avec enthousiasme et optimisme la saison prochaine», a ajouté McCourt.

Un bilan européen convaincant depuis 2016

Car oui, le chiffre est passé sous les radars, mais en l’espace de 8 ans, Marseille a gagné plus de 30 places à l’indice UEFA. 75e en 2016, le club phocéen occupera à la fin de cette saison la 32e place, coiffant au passage son rival lyonnais ces derniers mois. Il faut le dire, la finale de Ligue Europa en 2018, et les deux demi-finales de C4 et C3 en 2022 et 2024 (3 demi-finales en 7 ans à égalité avec le Bayern, Liverpool, Arsenal, PSG et Manchester City) et derrière le Real Madrid et l’AS Rome (5)) ont crédibilisé le club à l’échelle européenne. Mais ce n’est qu’une étape. McCourt est bien conscient qu’il devra s’attacher à des hommes de confiance pour prolonger cette montée en puissance à l’avenir, et c’est pour cette raison qu’il mise grandement sur Pablo Longoria : «il n’y a plus de dettes, l’OM est un club fort, Pablo a toutes les ressources dont il a besoin pour construire une "top équipe" chaque année. Je veux continuer à investir pour construire, pas juste pour dépenser de l’argent. Nous avons des fondations sur lesquelles nous pouvons construire. Pablo et moi parlons de ce que nous allons faire au cours des trois ou cinq prochaines années. Nous pouvons encore faire mieux. C’est un plaisir de parler d’investissements et d’avenir», explique l’Américain. Marseille déborde d’ambitions et compte toujours autant sur son public engagé et enflammé, 1ère affluence moyenne de France (62 500 spectateurs), 10ème affluence moyenne en Europe sur 23-24 et 1ère communauté d’abonnés en France (48 000).

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