L’OL face à l’épineuse gestion des gardiens
Cette saison, Paulo Fonseca doit gérer une concurrence inattendue au poste de gardien. Dominik Greif, recruté pour être numéro un dans les cages après le départ de Lucas Perri, se bat pour une place avec Rémy Descamps, qui a surpris tout le monde entre Rhône et Saône cet été.
Une cohabitation inattendue. Cet été, personne ou presque n’aurait pu prédire que Dominik Greif et Rémy Descamps seraient en concurrence pour occuper le poste de gardien de but de l’Olympique Lyonnais. En effet, les pensionnaires du Groupama Stadium comptaient sur Lucas Perri, titulaire du poste la saison passée. Le Brésilien, arrivé dans un premier temps dans la peau d’un numéro 2 au mercato d’hiver 2024, a été propulsé en tant que numéro 1 après que les Gones aient décidé de se séparer de l’historique Anthony Lopes. Le Portugais a d’ailleurs été totalement écarté puisque Rémy Descamps avait été recruté pour être la doublure de Perri. Après six mois de cohabitation forcée, Lopes a finalement rejoint le FC Nantes l’hiver dernier.
Un soulagement pour Lyon, qui s’est évité une guerre des gardiens. Quelques mois plus tard, les Rhodaniens ont finalement laissé filer Lucas Perri à Leeds. Cela n’a pas forcément été une surprise puisque les Lyonnais, marqués à la culotte par la DNCG, devaient réaliser plusieurs ventes. En revanche, ce qui a étonné, c’est le prix pour lequel le gardien de 27 ans est parti. Il a été vendu pour «un montant de 16 millions d’euros, auquel pourra s’ajouter 2M€ de bonus ainsi qu’un intéressement de 10% sur la plus-value d’un éventuel transfert» comme l’a expliqué l’OL. Un prix bien en-deçà de ce qui était attendu au départ puisque les Gones espéraient récupérer au moins 30 M€ pour lui. Pour ne rien arranger, les dirigeants ont dû également faire avec le transfert non désiré de Matt Turner.
L’OL avait ouvert la porte à Descamps cet été…
Un deal avec Nottingham Forest qui avait été bouclé par John Textor bien avant son départ. Malgré ses tentatives pour faire capoter ce transfert, la direction lyonnaise a dû régler 8 M€ au club anglais. Mais elle a limité la casse en prêtant l’Américain, qui devait être n°2 à Lyon, à New England Revolution en Major League Soccer. L’OL a inclus une option d’achat fixée à 3 M€. A quelques semaines de la reprise, Paulo Fonseca et son staff , qui ont également enregistré le prêt de Justin Bengui à Molenbeek, se retrouvaient ainsi sans gardien numéro 1. Le nom de Mathieu Patouillet, pour lequel certains poussaient en coulisses, n’a pas fait l’unanimité. Il a d’ailleurs depuis rejoint Al-Hilal en Arabie saoudite.
Rémy Descamps, lui, n’avait pas vraiment convaincu en tant que doublure. La porte était donc ouverte pour lui. Sauf que l’ancien du PSG a chamboulé les plans des Gones. Il s’est révélé plutôt bon et solide sur sa ligne durant la pré-saison avant de confirmer lors des 3 premières journées de Ligue 1. Titulaire, il n’a encaissé aucun but et a multiplié les arrêts décisifs. Il a su saisir sa chance. Pourtant, il doit faire face à une nouvelle concurrence incarnée par Dominik Greif (28 ans), portier d’1m97 arrivé en provenance de Majorque pour «4M€, auxquels pourront s’ajouter 1,25M€ de bonus ainsi qu’un intéressement de 15 % sur une éventuelle plus-value future». Venu à Lyon pour être numéro 1, il s’est assis sur le banc face à Metz et Marseille. Deux matches joués où Fonseca lui a préféré Descamps (29 ans).
Le gardien a su saisir sa chance
Ce week-end face au Stade Rennais, le staff lyonnais devra encore trancher. Présent en conférence de presse, Paulo Fonseca a fait son choix. «Descamps va continuer dans les buts, je dois être honnête avec l’équipe et les joueurs. On a très bien commencé, on a bien défendu et on va continuer avec Rémy. Je n’ai pas de numéro 1, j’ai un bon groupe je leur fais confiance. J’ai parlé cette semaine avec Dominik Greif, il est prêt pour jouer. Il a beaucoup progressé, il est très professionnel et a compris la situation. Nous allons jouer beaucoup de matchs et je vais pouvoir commencer à faire jouer Greif.»
Présent aussi face à la presse, Descamps a confié : «je suis très content de pouvoir participer au match de dimanche. J’ai montré que j’avais les capacités. C’est à moi de montrer au coach et à l’équipe que je peux continuer. Je joue ma carte à fond, je suis ambitieux et respectueux. Je sais que Dominik est là, je donne tout pour l’équipe. Je suis très content. (…) On ne sait jamais comment les étés peuvent se passer, j’ai eu le rôle de numéro 2 l’année dernière, Lucas (Perri) a très bien joué donc je n’avais pas grand-chose à manger. Cette année, j’ai eu l’occasion de montrer, je suis très content. Je suis arrivé en connaissant le rôle que j’avais, tout en gardant mes ambitions.»
Une concurrence avec Greif à gérer
Il poursuit : «il y a eu tout ce qui s’est passé avec Lopes et Perri. On est tous gardiens, on sait qu’il n’y a qu’une place. On savait les rôles qui étaient donnés, c’étaient les choix de la direction. On a été très respectueux, il n’y a eu aucun souci, on a travaillé ensemble. Je ne connais aucun gardien qui veut être numéro 2 toute sa carrière, on sait qu’il faut être patient, chacun a sa chance à un moment. Je l’ai cette année à 29 ans. D’autres gardiens l’ont à 18 ans. Il faut garder cette régularité. C’est une mentalité de pro et de gagnant de ne pas vouloir prendre de but. Par période c’est dur mentalement. Avec Lucas, on s’entendait très bien, on sait qu’il y a un ordre à respecter. Il faut toujours travailler derrière.»
Le portier a conclu : «je ne sais pas si je jouerai au prochain match, je ne me pose pas ces questions. J’ai attendu très longtemps ce moment-là. Si je joue bien, je sais que je jouerai. Je ne me fixe pas d’objectif sur le long terme, sans oublier l’ambition que j’ai, ce sera au coach de décider. Les périodes de transition, ce n’est pas évident pour tout le monde. Quand Lucas est parti, c’était précipité. J’ai dû vite basculer en tant que numéro 1. J’ai attendu tellement de temps ce moment, j’ai pris mes initiatives pour montrer ce que je vaux.» Et Paulo Fonseca et son staff ont été convaincus. Ils vont devoir gérer la concurrence et la cohabitation entre deux gardiens qui veulent le poste de numéro un. La compétition est lancée !
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