Face à une équipe rennaise décevante offensivement, l’OM s’est imposé (2-0) et remporte trois points précieux avant de jouer l’Olympico, mercredi.
Après une belle victoire (4-3) contre l’Ajax Amsterdam en Ligue Europa Conférence plus tôt dans la semaine, l’Olympique de Marseille ouvrait les portes, ce dimanche soir, de son stade Vélodrome au Stade Rennais, lors de la 14ème journée de Ligue 1. Des Bretons revanchards du nouvel entraîneur Julien Stéphan qui espéraient marquer de précieux points pour remonter dans la première partie de tableau du championnat. Pour cette rencontre, Gennaro Gattuso a réalisé peu de changements dans son 4-2-3-1 avec la paire Mbemba et Gigot dans l’axe de la défense, le duo Clauss-Lodi dans les ailes, ainsi que Kondogbia et Ounahi évoluent derrière le trio offensif Sarr-Harit-Ndiaye et Aubameyang à la pointe de l’attaque. Pour son troisième match depuis son retour sur le banc rennais, Julien Stéphan a continué sur un 3-4-3 avec Bourigeaud et Truffert aux postes de pistons, un double pivot Matic-Santamaria et une attaque Le Fée-Terrier-Gouiri.
La rencontre s’est rapidement emballée au Vélodrome. Sur une belle accélération sur le côté gauche de la surface rennaise, Iliman Ndiaye est fauché par Christopher Wooh et l’arbitre de la rencontre, Monsieur Willy Delajod, a donc logiquement indiqué le point de pénalty. En grande forme après son triplé contre l’Ajax jeudi, Pierre Emerick Aubameyang a tranquillement trompé le gardien Steve Mandanda (8e, 1-0). Le suite de la première période a été marquée par des échanges d’opportunités offensives des deux côtés avec de l’intensité et de l’agressivité. Mais ce sont bien les Rouge et Noir qui avaient le pied sur le ballon avec 62% de possession. Trouvé en pleine surface, Martin Terrier est parvenu à se défaire du marquage pour prendre sa chance en force mais le ballon a effleuré la transversale de Pau Lopez (10e). A la pause, les joueurs de Gennaro Gattuso menaient sur la plus petite des marges.
Deux cartons rouges et un but en 6 minutes
Au retour de vestiaire, Gennaro Gattuso a opéré un premier changement tactique, sortant Jonathan Clauss pour faire entrer Michael Murillo. Déjà fautif en offrant un pénalty à l’OM, Christopher Wooh a réalisé un tacle en retard très dangereux sur Geoffrey Kondogbia, qui s’est écroulé en se tordant de douleur, synonyme d’un carton rouge direct logique (61e). Quelques minutes plus tard, parti de la droite, Ounahi a éliminé deux défenseurs d’un double contact avant de prendre sa chance en force à l’entrée de la surface. Le ballon a trompé Mandanda, battu sur sa gauche (65e, 2-0). Nouveau rebondissement ensuite : sur une percée dans la surface, Ndiaye a poussé trop loin son ballon et a commis une grosse faute sur Belocian, le pied en avant (67e). Carton rouge pour le Marseillais et les deux équipes sont passées à dix. Amine Harit a bien cru tripler la mise mais une position de hors-jeu de Murillo a été signalée au départ de l’action (78e).
Classement live
Au classement, l’OM grimpe à la 9ème position du championnat, tandis que le Stade Rennais reste dans le ventre mou à une anecdotique 11ème place. Cette semaine sera capitale pour les Phocéens puisqu’ils accueilleront l’OL au Vélodrome mercredi soir, dans le match en retard qui avait été reporté. Le weekend prochain, l’OM jouera contre Lorient en Bretagne et les Rouge et Noir ouvriront les portes de son Roazhon Park à l’AS Monaco, lors de la 15ème journée de Ligue 1.
L’homme du match
- Harit (7,5) : il n’a pu marquer ce soir puisqu’un hors-jeu a été signalé sur l’action de son but. Il n’a pas non plus réalisé de passe décisive, mais sa superbe passe en profondeur a permis à Ndiaye d’obtenir un penalty. S’il n’a pas été décisif, Harit a réalisé un match de haut niveau pour prendre le dessus sur le bloc rennais et a cherché constamment à jouer vers l’avant pour trouver ses partenaires d’attaque. En plus d’avoir été intéressant défensivement, avec pas moins de huit duels gagnés. Un match référence pour lui, qui s’impose clairement dans le onze de Gennaro Gattuso. Remplacé en toute fin de match par Veretout (87e).
Olympique de Marseille
Lopez (6) : un simple arrêt (81e). Voilà ce qu’aura eu à faire le portier olympien, qui aura vécu une soirée tranquille devant son public contre une équipe rennaise qui n’a pas cadré un seul tir de la rencontre. Ses sorties aériennes et son jeu au pied auront été propres et il est même au tout début de l’action sur le but d’Ounahi.
Clauss (4) : match compliqué pour l’international français qui a eu beaucoup de mal à défendre en début de match contre Truffert, notamment. Il a également été très peu en vue offensivement avec seulement un centre tenté et une ouverture pour Sarr (33e). Visiblement fatigué, il a été remplacé à la mi-temps par Murillo (7). L’international panaméen a réalisé une très belle entrée, apportant du liant avec ses attaquants notamment. Il s’est même offert une passe décisive sur le but d’Ounahi et a même été à l’origine du but d’Harit, annulé pour un hors-jeu. La recrue estivale a montré qu’elle pouvait être mieux qu’une doublure.
Gigot (5,5) : en difficulté défensivement dans le premier acte, Samuel Gigot a eu du mal face au duo Terrier-Gouiri, à l’image d’une grosse erreur au duel amenant à une frappe de Terrier (15e). Cela a ensuite été beaucoup mieux en seconde mi-temps, où il a été plus efficace avec cinq dégagements importants réalisés et s’est même permis quelques montées sur les actions offensives.
Mbemba (5,5) : buteur cette semaine contre l’Ajax Amsterdam en Ligue Europa, le défenseur phocéen a été présent défensivement, notamment dans les duels aériens. À la limite du penalty, le numéro 99 a bien bloqué Gouiri au duel, dans la surface. Il a même réalisé une belle ouverture pour Aubameyang (45e+1). Match solide de la charnière phocéenne qui s’offre donc un clean-sheet au Vélodrome.
Lodi (4) : une première mi-temps difficile où il n’a pas bien géré le temps faible marseillais. Il s’est notamment fait manger par Le Fée (29e), d’un superbe geste technique. On aurait également aimé le voir plus décisif offensivement, mais Lodi a été absent. Un match encore compliqué pour la recrue phocéenne de l’été. Remplacé par Mughe (77e), qui a apporté sur les contre-attaques en fin de match.
Kondogbia (6,5) : intéressant avec le ballon au pied, il a été l’un des milieux phocéens à porter le jeu le plus vers l’avant, spécialement en première période. Il s’est ensuite montré intéressant en récupérant 6 ballons importants et 5 duels gagnés tout au long du match. Une prestation aboutie pour lui.
Ounahi (7) : de retour dans le onze de départ phocéen, l’international marocain a d’abord eu beaucoup de mal à entrer dans son match. Avec beaucoup d’erreurs et de mauvais choix offensifs. Mais il a été intéressant dans le jeu défensif, avant de se réveiller en seconde période en marquant un but somptueux, qui a masqué son match moyen, mais qui montre également de quoi il est capable de faire.
Harit (7,5) : voir ci-dessus
Sarr (5) : match très brouillon pour l’international sénégalais qui, malgré une certaine envie, n’a pas apporté beaucoup pour prendre le dessus sur le milieu de terrain rennais. En première période, il a semblé un peu perdu avec tout de même onze ballons perdus et huit duels manqués. Cela a été un peu mieux après la pause, notamment grâce à l’entrée de Murillo, où il a fait de bons retours défensifs. Remplacé par Balerdi (70e) après le carton rouge de Ndiaye.
Ndiaye (5,5) : souvent recherché par ses partenaires du milieu de terrain, il a rapidement été décisif en obtenant un penalty en début de match (7e). Mais il a ensuite disparu et n’a touché que 30 ballons ce dimanche soir, avec quelques erreurs techniques. Son match sera surtout gâché par cette grosse semelle sur le tibia de Belocian, qui s’est logiquement soldée par un carton rouge direct.
Aubameyang (6) : après un match héroïque en Ligue Europa, le buteur gabonais devait confirmer au Vélodrome, en Ligue 1. Il l’a rapidement fait en inscrivant le penalty d’entrée de jeu, avant de s’éteindre au fil du match. Il a notamment raté quelques remises simples et a été bien pris par Omari. Avant une occasion ratée, après une glissade (54e). L’ex-Stéphanois a réussi l’essentiel et a été remplacé par Vitinha (70e).
Stade Rennais
- Mandanda (4) : un temps annoncé incertain pour avoir manqué l’entraînement la veille, l’ex-international français débutait finalement dans les cages face à son ancienne formation. Une rencontre avec une saveur particulière pour l’ancien Phocéen qui ne s’est pas laissé submerger par les sentiments. Celui qui a récupéré le brassard de capitaine n’a pris aucun risque balle au pied en allongeant systématiquement le jeu. Pris à contre-pied par Aubameyang sur pénalty (8e), il sort à toute vitesse devant Ndiaye pour empêcher le but du break (21e). Peu inquiété par les Marseillais au cours des 20 premières minutes de la seconde période, il est fusillé à bout portant par Ounahi (65e).
- Wooh (2) : malheureux sur sa première interception, le défenseur rennais a offert la balle du 1 à 0 aux Marseillais. Pris de vitesse par Ndiaye, le Camerounais comment la faute après avoir accroché son homologue dans sa surface (7e). Derrière, Aubameyang ne se fait pas prier pour punir son manque de vigilance. Par la suite, le défenseur rennais n’a pas dégagé une grande sérénité dans ses interventions. En difficulté compte tenu de la vélocité du Gabonais, il a eu du mal à contenir les courses tranchantes de son adversaire. Puis lors du second acte, il a littéralement sombré en écopant d’un carton rouge direct pour un tacle à retardement sur Kondogbia (61e), laissant ses partenaires menés au score à dix contre onze…
- Belocian (5) : très peu sollicité en première période, il a été propre dans la relance. Intelligent dans son placement, il a montré une certaine résistance pour refermer l’espace dans l’axe lorsque les Marseillais se présentaient dans sa zone. Très appliqué à la relance (42/45 passes réussies), le jeune défenseur du SRFC est toujours trop neutre quand il s’agit d’aller prêter main forte à ses partenaires en phase offensive, notamment sur les coups de pied arrêtés. Trop tendre face à Ounahi sur le deuxième but marseillais, il est l’auteur d’un bon jaillissement dans les pieds de Ndiaye qui lui assène une violente semelle avant d’être expulsé (69e). En outre, il doit encore franchir un cap.
- Theate (non noté) : l’habituel taulier de la défense du SRFC a fait des pieds et des mains pour garder la citadelle bretonne imprenable. Malgré l’ouverture du score précoce de l’OM sur pénalty, il s’est plutôt bien débrouillé face à l’armada offensive marseillaise. Devant Sarr, le Belge a été le plus prompt pour éloigner à de multiples reprises le danger. Touché à la jambe gauche, le Breton a longtemps lutté pour garder sa place sur le pré mais a finalement rendu les armes avant la pause, remplacé par Warmed Omari (5,5). Manquant quelque temps de retard sur Aubameyang, le Français a néanmoins été efficace en revenant vite devant son homologue olympien afin de verrouiller sa zone. Dans le prolongement de sa première période, il a fait preuve de sérieux et de calme pour gérer les déplacements d’Aubameyang.
- Bourigeaud (4,5) : excellent lors de la journée précédente face au Stade de Reims, l’ancien capitaine du SRFC a eu l’occasion de souffler en milieu de semaine pour revenir en pleine forme face à l’OM. Dans la foulée du but d’Aubameyang, ses partenaires ont pu profiter de la qualité de son pied droit, à l’image de son ouverture pour Terrier qui voit sa tête frôler le cadre de Lopez (10e). En outre, il a essayé de sonner la révolte bretonne, en vain puisque ses tentatives ont systématiquement été contrées par une défense de l’OM bien regroupée (25e). Repositionné latéral droit après l’expulsion de Wooh, le Rennais n’a plus été en mesure de trouver la clef pour franchir le premier rideau. Remplacé par Lorenz Assignon (79e), percutant sur son côté.
- Santamaria (4) : une prestation controversée pour le milieu de terrain rennais. Titularisé dans l’entrejeu, l’ancien joueur de Fribourg a été brouillon dans les 30 derniers mètres. Malgré une capacité non négligeable à gagner du terrain à l’heure de remonter le ballon, le numéro 8 du SRFC a manqué d’audace dans la dernière passe. Toutefois, il a été efficace au pressing et a tenté de contenir avec plus ou moins de réussite les montées axiales des Phocéens (6/9 duels remportés). Remplacé par Arnaud Kalimuendo (57e). Appelé à dynamiser l’attaque rennaise, l’ancien Lensois s’est distingué par une belle frappe de l’extérieur de la surface qui a frisé le poteau gauche de Lopez (79e). Par la suite, il a fait du bien avec ses courses incessantes aux abords de la surface olympienne.
- Matic (5) : à l’image de la grande majorité de ses coéquipiers en phase offensive, l’ancien joueur de Chelsea a confondu vitesse d’exécution et précipitation, montrant ainsi un manque de justesse criant à l’instar de son ouverture ratée vers Bourigeaud qui filait au but (24e). Si l’expérimenté milieu de terrain de 35 ans n’a pas eu le rendement escompté au cœur du jeu en première période, il a su rectifier le tir lors du second acte dans la circulation du ballon, notamment dans le dernier tiers (23 passes réussies). De plus, il a été utile à la récupération à l’heure où Rennes subissait grâce à une bonne lecture du jeu et des interventions dans le bon tempo.
- Truffert (4,5) : placé dans les meilleures conditions par son entraîneur en évoluant sur le côté gauche, le Rennais a joué avec beaucoup de liberté pour créer le surnombre dans son couloir. Son entente avec Terrier a plutôt bien fonctionné dans la mesure où les deux joueurs, énormément sollicités en première période, ont fait de nombreuses différences face à Clauss, acculé dans sa zone. Altruiste, le Français a eu toutefois tendance à forcer ses centres. Imprécis offensivement, il a manqué de tranchant dans ses interventions. Sur l’action qui mène au but d’Ounahi, il semble hésiter à intervenir devant le Marocain et se laisse trop facilement éliminer (65e).
- Le Fée (4,5) : alternant le bon et le moins bon depuis son transfert en provenance de Lorient cet été, le Breton n’a pas toujours été en mesure de faire la différence dans le cœur du jeu, surveillé de près par le milieu de terrain phocéen. Auteur d’un superbe geste technique pour effacer Renan Lodi, il manque par la suite de précision en adressant un centre beaucoup trop mou pour trouver un partenaire (29e). Tentant de contourner le bloc marseillais en s’échappant le long de la ligne de touche, il n’a jamais réussi à trouver l’ouverture, à l’instar de son équipe lors du premier acte. Évoluant un cran plus bas après l’entrée en jeu de Kalimuendo en seconde période, l’ancien Merlu s’est progressivement effacé pour se cantonner aux tâches défensives. Remplacé par Ludovic Blas (79e), intéressant dans le petit périmètre.
- Terrier (4) : ouvrant son compteur jeudi soir en Coupe d’Europe près de 11 mois après sa rupture des ligaments croisés, l’attaquant du SRFC s’est montré très actif aux avant-postes en multipliant les appels dans le dos des défenseurs phocéens ainsi que sur l’aile droite. C’est lui qui tente de répondre immédiatement à Aubameyang mais ne parvient pas à cadrer sa tête (10e). Sur sa seconde opportunité, il ne cadre pas suffisamment sa frappe qui passe au-dessus de la transversale (16e). En outre, il a manqué d’efficacité dans les 20 derniers mètres (0/4 tirs cadrés). Timide dans ses prises d’initiatives, il a mal lu le coup sur des situations en 3 contre 3, à l’image de son décalage loupé au retour des vestiaires (48e). Remplacé par Bertug Yildirim (78e).
- Gouiri (4,5) : à la différence de son match face au Maccabi Haïfa en C3, tous les ballons ne sont pas passés par lui à l’Orange Vélodrome, en l’occurrence lors du premier acte. Oublié par ses partenaires, l’international algérien a semblé régulièrement réclamer à son équipe de jouer davantage vers l’avant pour mettre en exergue sa qualité technique. Muselé par l’arrière-garde marseillaise, l’ancien Lyonnais n’a pas été capable de faire de réelles différences malgré des décalages intéressants (32e, 34e) et une volonté d’aller percuter ses adversaires. Généreux dans l’effort, il n’a pas pesé suffisamment sur la défense phocéenne pendant 90 minutes pour espérer une fois de plus faire trembler les filets adverses (0/3 tirs cadrés).