OL : Garde se confie sur la gestion compliquée des jeunes et tacle leur entourage

Rémi Garde et les jeunes joueurs de l’OL, c’est toute une histoire. Tour à tour paternaliste ou Père fouettard, il alterne depuis le début de saison compliments et rappels à l’ordre à l’encontre de ses jeunes pousses, lancées dans le grand bain de la Ligue 1 par la force d’un effectif resserré et amoindri. Aux promesses entrevues lors des derniers mois se sont succédées les déceptions de certains comme Benzia ou Umtiti, dont le comportement n’a pas été jugé exemplaire par l’entraîneur rhodanien. Pourtant, il sait aussi rester optimiste, comme le prouve cette déclaration à France Football. « Je n’ai jamais eu trop à me plaindre de la qualité de travail des jeunes à l’entraînement. (…) Je ne dis pas que tout était parfait mais ça me laissait toujours de l’espoir ».

Cependant, au cours de l’entretien accordé au magazine hebdomadaire, Rémi Garde laisse poindre ses inquiétudes quant au comportement professionnel de la nouvelle génération. À commencer par l’omniprésence de l’entourage qu’il juge nocif et peu en adéquation avec ce qu’il a connu lorsqu’il était joueur. « Ce qui est dramatique, c’est que quand un jeune joueur rencontre un problème, il a autour de lui ce staff qui lui apprend non pas à résoudre le problème, mais à le contourner. Il y a quelques années, si on ne réussissait pas dans le centre de formation où on était, c’était fini avant même de commencer. (…) Aujourd’hui, le jeu consiste à apprendre aux jeunes à les éviter. Parce que leur entourage vit de ça. Mon rôle n’est pas de les accuser mais de les aider parce qu’ils en sont victimes. Prendre le temps de les écouter, de les conseiller, sinon ils vont se renseigner ailleurs. Et à l’extérieur, je sais qu’on ne leur dit pas que le coach a peut-être raison, mais que leur temps de jeu est insuffisant. Ça m’insupporte de commencer une discussion avec un joueur qui me dit qu’il manque de temps de jeu », explique-t-il.

Aujourd’hui, l’autorité des entraîneurs est mise à mal, et les justifications des choix ressemblent quasiment à une obligation pour ne pas froisser les joueurs. Les changements, Rémi Garde les remarque au quotidien et en délivre un exemple à travers une anecdote. « Ce qui change, et certains anciens du vestiaire en ont souffert, c’est le respect de la hiérarchie, de l’autorité. Et ça ce n’est pas propre au seul football. De façon générale, on ne respecte plus grand-chose, c’est ce qui rend le job difficile. Il m’est arrivé de croiser des jeunes ici qui au lieu de me dire bonjour me disent salut. Je leur dis : non, c’est bonjour. Je veux bien que la génération soit différente, qu’il faille les prendre différemment, mais si on commence à ne plus rien respecter, ça va être compliqué…», glisse-t-il. Pour autant, même si l’OL traverse une saison délicate, il tente toujours de créer l’amalgame entre anciens glorieux et jeunes pressés, sa mission première ordonnée par Jean-Michel Aulas. Quitte à connaître quelques moments de solitude…