Comment l'OL peut battre Manchester City

Par Frederic Yang
7 min.
Les Gones célèbrent le but @Maxppp

Ce samedi 15 août, l’Olympique Lyonnais va tenter de rejoindre le PSG en demi-finale de Ligue des champions. Mais pour cela, les Lyonnais vont devoir se débarrasser de Manchester City en quart de finale, une équipe qu’ils ont déjà embêté la saison passée (2018/2019). Comment rééditer ce type de performance ? Nos réponses.

« La saison dernière, nous avons joué contre eux (Lyon) et nous avons perdu puis fait match nul. Nous n'avons pas pu les battre, c'est ça la réalité. Je me souviens de l'aspect physique auquel nous avons eu à faire face. » Avant de retrouver l’Olympique Lyonnais en quarts de finale de Ligue des champions, Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, s’est montré particulièrement prudent. Bien que favori de cette confrontation, les Citizens ont des bonnes raisons de se méfier de l’Olympique Lyonnais, tombeur de la Juventus (1-0, 1-2) au tour précédent et qui les avait fait tomber (2-1) à l’Etihad Stadium lors du premier match de la phase de poules de C1 en 2018/2019.

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Même si les effectifs des deux équipes ont évolué depuis, les Lyonnais peuvent croire à la qualification en demi-finale de Ligue des champions. En conférence de presse d'avant-match, Rudi Garcia avait d'ailleurs indiqué : « on a regardé les rencontres post confinement de City. Ce n'est pas le système qui compte mais l'animation, la qualité de mon équipe. Il faudra certainement plus courir. On est capables d'avoir des sorties de balle intéressantes, de faire le pressing. Il faudra jouer avec nos arguments pour gêner cette équipe de Manchester City. » Nous avons justement précisé les points sur lesquelles les hommes de Rudi Garcia pourraient s’appuyer pour renverser la machine bleu ciel.

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Casser le pressing de City

Contre le Real Madrid en huitièmes de finale retour, Manchester City a effectué un pressing haut, très agressif et bien huilé, qui lui a notamment permis d’inscrire deux buts sur deux erreurs individuelles de Raphaël Varane. Contre l’Olympique Lyonnais, on peut imaginer que les hommes de Guardiola procèdent de la même façon avec le cadrage des trois défenseurs centraux lyonnais sur les phases de construction pour les contraindre à dégager sans conviction ou espérer une erreur technique à exploiter. Pour déjouer les pièges du pressing de City, l’OL peut opter pour deux options.

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Option n°1 : Sauter le pressing de City en cherchant directement un attaquant

La première option est simple et a déjà porté ses fruits en Premier League pour les équipes affrontant Manchester City. L’idée est tout simplement d’aligner un attaquant ayant un profil de pivot, capable de gagner des duels aériens, conserver le ballon dos au but et servir d’appui pour faire remonter le bloc. Le joueur correspondant à ce profil est Moussa Dembélé. Le Real Madrid, qui n’a pas ce type de profil dans son effectif, a quasiment uniquement misé sur sa faculté à casser le pressing par un jeu de passes court et par la qualité technique de ses défenseurs et milieux de terrain, et il s’est fait piéger par deux fois. Avoir un pivot permet de soulager l’arrière garde et de s’installer dans le camp adverse en peu de passes mais encore faut-il être présent et réactif sur les deuxièmes ballons.

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Option n°2 : Miser sur la qualité technique de Guimaraes, Caqueret, Aouar pour casser le pressing à la source

Cette deuxième option est plus risquée mais elle est aussi celle qui pourrait donner le plus d’opportunités de marquer à l’OL, qui détient dans ses rangs des joueurs qui ont justement la capacité à tenir le ballon sous pression. Moins à son avantage depuis la reprise (surtout par rapport à ce qu’il avait montré durant ses deux premiers mois avec l’OL), Bruno Guimaraes reste capable d’éliminer un pressing par un contrôle orienté, par un dribble et de casser les lignes avec ses passes verticales. En 2018, Tanguy Ndombele avait d’ailleurs été particulièrement efficace dans ce registre contre les Citizens. Maxence Caqueret possède aussi les qualités techniques pour éliminer des joueurs depuis une position reculée comme Houssem Aouar, un dribbleur hors pair qu’apprécie beaucoup Pep Guardiola. Compte tenu des difficultés des centraux de Manchester City à couvrir l’espace libre dans leur dos, des sorties de balle efficaces pourraient donner des belles opportunités pour les flèches lyonnaises dont Maxwell Cornet (auteur de trois buts en 2 matchs contre Manchester City en phase de poules de C1 en 2018), qui pourrait surgir de son côté gauche. Cette saison, les Citizens ont enregistré onze défaites en se faisant souvent surprendre en profondeur. C’est la principale faille des hommes de Guardiola que l’OL doit exploiter. D'ailleurs, le Real Madrid a réussi à marquer son but à la suite d'une sortie de balle réussie, après un dribble de Kroos sur De Bruyne puis d'un renversement de jeu de Modric vers Rodrygo Goes.

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Ne pas se contenter de défendre en bloc bas et oser presser haut

Ce samedi soir, il y a fort à parier que Manchester City aura le monopole du ballon. Mais pour espérer se qualifier dans le dernier carré de la Ligue des Champions, les Lyonnais ne pourront pas se contenter de garer le bus devant les buts d’Anthony Lopes, qui devrait être protégé par une ligne de 5 devant lui. Non, les Gones auront tout intérêt à déployer, par séquence, un pressing haut comme ils l'avaient fait à l’Etihad Stadium en septembre 2018 lors de leur victoire (1-2). Ce soir-là, l’OL avait évolué en 4-4-2 avec un pressing haut orchestrés par Fekir et Depay devant, bien accompagnés par Aouar, Pape Cheikh Diop, Ndombele et Cornet derrière. Les deux buts lyonnais sont d’ailleurs venus de deux récupérations dans le camp des Citizens.

Norwich City, qui a pourtant terminé dernier du dernier exercice de Premier League, avait justement surpris Manchester City en septembre 2019 en pressant par moment très haut comme sur le troisième but de Pukki, consécutif à une récupération de Buendia dans les pieds d’Otamendi. Malgré son intention de construire patiemment depuis ses bases, Manchester City n’est pas infaillible à ces pertes de balle à 25 mètres de son propre but. Contre la Juventus et contre le PSG en finale de Coupe de la Ligue, les Lyonnais ont montré qu’ils pouvaient bien défendre devant leur but. Il s’agit désormais de montrer qu’ils sont aussi capables d’aller agresser leurs adversaires dès les premières relances. En tout cas le 3-5-2 probable de l'OL est parfaitement adapté pour effectuer un pressing haut face au 4-3-3 de Manchester City. À moins que Pep Guardiola ne procède a des petits ajustements avec l'insertion d'un latéral au milieu comme on a pu le voir sur certaines phases de construction contre le Real Madrid.

Limiter Kevin De Bruyne

Cette mission s’annonce compliquée voire impossible tant Kevin De Bruyne rayonne depuis qu’il évolue sous les ordres de Pep Guardiola. En 2019/2020, le Belge comptabilise 15 buts et 22 passes décisives toutes compétitions confondues. C’est le playmaker par excellence en plus d’être impressionnant aussi dans son jeu sans ballon. Sur transition ou depuis une position arrêtée, De Bruyne peut lancer parfaitement sur orbite ses coéquipiers mais aussi déclencher des frappes lourdes dès 20 mètres.

Pour limiter son influence, Maxence Caqueret et Bruno Guimaraes vont devoir se relayer pour le harceler dès sa prise de balle mais le Belge aime aussi se désaxer complètement sur un côté pour distribuer des caviars au second poteau ou dans la profondeur. Il faut rappeler que le Belge était absent lors des confrontations entre les deux clubs la saison passée en raison d’une blessure au ligament du genou droit mais cette fois l’OL devra composer avec la présence du maestro belge. Si les milieux de terrain lyonnais parviennent à limiter l’influence de De Bruyne, l’OL peut croire à la qualification pour les demi-finales.

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