Ligue 1

Benzema, Lacazette, Rémy : la formation made in OL fait un carnage !

L'Olympique Lyonnais a de tout temps formé des attaquants de qualité, Florian Maurice, Frédéric Kanouté ou Sidney Govou pouvant en témoigner. Mais depuis quelques années, cette tendance s'est accélérée, et certains crèvent littéralement l'écran, à l'image de Karim Benzema, Loïc Rémy et Alexandre Lacazette, qui sont actuellement les meilleurs buteurs français dans leurs championnats respectifs.

Par La Rédaction FM
6 min.
Benzema, Lacazette, Rémy, des canonniers made in Lyon Maxppp

Quel point commun fondamental partagent Karim Benzema (26 ans), Loïc Rémy (27 ans) et Alexandre Lacazette (22 ans) ? Ils sont tous trois formés à l'Olympique Lyonnais, certes. Ils sont attaquants, effectivement. Mais, et passons sur le fait qu'ils soient droitiers, ils sont aussi et surtout les meilleurs buteurs français de leurs championnats respectifs. Le canonnier du Real Madrid en est ainsi à 14 réalisations en Liga (ex-æquo avec Antoine Griezmann), le joueur de Newcastle a trouvé 11 fois le chemin des filets en Premier League, tandis que le numéro 10 rhodanien pointe à 13 buts en Ligue 1.

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De belles statistiques, qui mettent en exergue le travail du centre de formation de l'OL, qui a ainsi vu éclore une belle ribambelle de buteurs. Entraîneur de la CFA du club septuple champion de France de 1996 à 2011, Robert Valette a vu passer ce trio magique et, pour FM, se montre conquis : « Ce sont trois joueurs qui avaient, déjà chez nous en CFA, un ratio but/match très bon. Ils sont passés très vite des équipes de jeunes aux professionnels ». Alors, comment les trois hommes ont-ils atteint ce niveau ? Décryptage.

Karim Benzema, le surdoué

Pas de doute, s'il y en a bien un qui était fait pour mettre au supplice les gardiens de but, c'est assurément Karim Benzema. Fer de lance de la formation made in Lyon depuis son plus jeune âge, l'attaquant n'a pas tardé à convaincre tout son petit monde : « En 2004-2005, en 11 matches, il a marqué 10 buts avec la réserve. C'était un gros chasseur de buts, un avant-centre de formation, avec des gestes qui ne trompaient pas. Mais c'est à la puberté qu'il a véritablement évolué, pour avoir cette combinaison exceptionnelle entre la facilité balle au pied, la vista dans le jeu, et les moyens techniques. Il s'est étoffé physiquement, car avant c'était une anguille (rires). Mais il arrivait déjà à se faufiler pour marquer. »

Et ce, jusqu'au groupe professionnel, pour être aujourd'hui l'avant-centre de référence du Real Madrid et de l'équipe de France : « Il a réussi à se faire une place chez les pros alors qu'il y avait pas mal de monde, c'est quand même un signe de classe. Je le vois maintenant au Real Madrid, il travaille énormément pour les autres. Quand il était chez nous, on jouait pour lui. Maintenant, il a changé son jeu, et même s'il joue pour les autres, il a dépassé les 100 buts au Real Madrid (105 au total, soit un de plus que son idole Ronaldo, Ndlr), chapeau, ce n'est pas donné à tout le monde ».

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De quoi faire de Benzebut le talent le plus doué de toute la formation rhodanienne aux yeux de l'éducateur ? « En tant que buteur, j'ai connu de belles promotions avec notamment une génération Fiorèse-Kanouté-Fouret qui nous a permis d'approcher les 100 buts dans le groupe CFA. J'ai connu de vrais buteurs, des attaquants de classe, mais c'est vrai que Karim c'était quelque chose. Je ne suis pas surpris, son destin était d'être buteur ».

Loïc Rémy, l'éclosion tardive

Un destin que ne partageait à première vue pas Loïc Rémy, lui le natif de Rillieux-la-Pape, formé avant tout au poste d'ailier droit : « C'est un joueur qui montrait de bonnes dispositions à son arrivée à 13-14 ans, mais qui n'a pas connu les sélections de jeunes, du fait de problèmes de santé. Il jouait sur le côté droit, plus que dans l'axe, car on jouait en 4-3-3. Il est venu plus tard que les autres, mais il avait déjà cette capacité d'accélération qui lui permettait de marquer, de faire des exploits tout seul. Il était capable de faire des différences », indique Robert Valette.

Des différences qu'il fera finalement surtout hors de Lyon, quittant la capitale des Gaules en 2008 sans vraiment avoir eu l'occasion de prouver sa valeur à Gerland : « Je n'ai jamais de regrets quand un joueur part pour avoir du temps de jeu. En pro, il ne jouait pas beaucoup à Lyon. Il est parti à Lens pendant six mois (12 matches, 4 buts), alors que ce n'est pas simple de s'imposer en prêt en hiver. Il a été blessé à la cheville, puis est reparti à Nice. Il a fait son chemin. Loïc, je l'attendais peut-être moins à ce niveau-là au rayon des buteurs. Mais après, il avait déjà du talent quand même. »

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Alexandre Lacazette, l'héritier

Un talent et un profil qui ne sont pas sans rappeler Alexandre Lacazette, qui comme son aîné a tout d'abord existé sur le côté, avant de prendre une nouvelle dimension au poste d'avant-centre : « Comme Rémy, il a plus joué à droite que dans l'axe, où il y avait Yannis Tafer qui était en équipe de France chez les jeunes et qui occupait le poste d'avant-centre. Ils avaient le même profil, que partageait également un ancien de la maison, Frédéric Kanouté, formé lui aussi couloir droit avant de faire une belle carrière dans l'axe », assure le formateur lyonnais.

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Mais au contraire de Rémy et Kanouté, c'est bien sous les couleurs de l'OL que le joueur de 22 ans franchit ce palier si crucial, lui permettant de devenir un attaquant axial plus que crédible : « Sur le côté, ce n'est pas simple de marquer, c'est un poste surtout fait pour donner des ballons, faire des passes décisives. Maintenant qu'il a une plus grande liberté d'action en pointe avec son compère Gomis, il arrive à se situer dans cette surface de réparation, et il parvient à marquer des buts d'avant-centre, sur des ballons relâchés, des centres en retrait ».

Quelle relève ?

Benzema, Rémy, Lacazette : voilà donc actuellement les meilleurs buteurs français sur le Vieux continent, brillant de mille feux cette saison, et mettant en valeur une formation rhodanienne toujours à la pointe quand il s'agit de faire éclore des attaquants. Mais qui, au sein des équipes de jeunes, a les qualités pour être le prochain sur la liste, susceptible de marcher sur les traces de ses glorieux aînés ? Robert Valette a sa petite idée : « Bahlouli. Même si ce n'est pas un buteur (un numéro 10 capable d'évoluer sur les côtés, Ndlr), il a les qualités nécessaires pour marquer des buts, et être important offensivement. Il commence à exister en équipe première ». Jusqu'au sommet ? Telle est la question. Et en attendant Bahlouli, Yassine Benzia (encore à l'OL) et Anthony Martial (parti à l'AS Monaco cet été) auront aussi sans doute l'occasion de reprendre le flambeau avec brio.

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