Nantes - Bordeaux : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Nantes Alejandro Bedoya @Maxppp

Dominé en première mi-temps mais solide et opportuniste au retour des vestiaires, Nantes domine Bordeaux (2-1) et regarde vers le haut du classement.

Jadis rencontre à haute importance aux yeux des supporters, le match entre le FC Nantes (9e) et les Girondins de Bordeaux (5e) a perdu de sa superbe ces dernières années en raison des confrontations moins fréquentes entre les deux clubs, les Canaris ayant évolué en Ligue 2 de 2009 à 2013. Mais depuis deux ans, la rivalité semble renaître de ses cendres, d'autant que les deux formations se tirent la bourre dans la première moitié du classement. A ce titre, la rencontre de ce samedi était capitale pour des Nantais soucieux de s'ancrer parmi les 10 premiers, tandis que les Bordelais étaient bien déterminés à ne pas laisser filer Lyon avec le duo de tête, tout en maintenant l'ASSE sous pression avant son déplacement à Nice dimanche.

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L'entame tournait à l'avantage des joueurs de Michel Der Zakarian, mais c'est pourtant Khazri qui allumait la première mèche dans un angle compliqué (6e). Quelques instants plus tard, Mariano trouvait Touré dans l'axe. Ce dernier crochetait Riou mais sa frappe était sauvée devant sa ligne par Djilobodji (7e). Puis le combat s'intensifiait au milieu et les débats devenaient de plus en plus physiques. Et c'est sur un long ballon que Veretout ouvrait la marque. Contento puis Pallois étaient effacés, puis Jug n'opposait pas une main suffisamment ferme à la frappe du milieu de terrain (1-0, 24e). La réaction girondine était immédiate : profitant d'un mauvais contrôle de Djilobodji près de sa surface, Khazri trouvait Sertic dont le centre au cordeau était dévie par Hansen dans ses propres filets (1-1, 28e).

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Malgré une sortie aérienne hasardeuse de Jug qui forçait Sané à dégager en catastrophe devant son but (32e), les hommes de Sagnol insistaient offensivement. Après un centre de Maurice-Belay que Diabaté ne parvenait pas à exploiter (34e), c'est un coup-franc de Khazri, suite à un bon mouvement de Touré injustement stoppé par Djilobodji, qui trouvait le poteau de Riou (41e). Au retour des vestiaires, Bedoya (51e) puis Touré (61e) voyaient leur tête filer de peu à côté du but. Il serait encore question de tête quelques minutes plus tard. Sur un corner des Canaris, Diabaté expédiait le ballon de la tête sur son poteau. Manque de chance, celui-ci revenait dans le dos de Jug qui avait plongé, et franchissait la ligne (2-1, 66e). Nouvelle histoire de tête, celle de Sané était repoussée in extremis par Bedoya de la poitrine (87e), comme un symbole. Le score en restait là : dans la course à l'Europe, Bordeaux laisse des plumes chez les Canaris.

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L'homme du match : Bedoya (7) : l’auteur du but splendide au Parc n’était pas autant à son avantage, perdant des duels en début de rencontre. Sa passe décisive pour Veretout l’a lancé dans sa partie et il fut ensuite très en vue. Très peu de déchets en possession du cuir, il a fait les bons choix. Il peut être qualifié de sauveur après ses deux sauvetages, coup sur coup, en fin de rencontre. Une lumière pour ses coéquipiers.

Nantes :

  • Riou (6) : un match complet pour le portier nantais. Sa relance millimétrée amène l’ouverture du score de Veretout. Il a multiplié les sorties et les arrêts même s’il pourra dire merci à son poteau sur le coup franc de Khazri (40e).

  • Cissokho (6) : il a quelque peu déserté son couloir offensivement pour pouvoir se consacrer, avec réussite, à ses taches défensives. Cependant, à chacune de ses, rares, montées, le grand frère d’Aly s’est montré un peu maladroit. Il est à créditer d’une bonne deuxième période.

  • Vizcarrondo (6) : il a tenté de rehausser le niveau, peu rassurant, affiché par Djilobodji et Hansen lors de la première période. Il est dans l’ensemble resté dans son match et a été constant. Il n’a pas faibli, même lors de la bonne période girondine.

  • Djilobodji (5,5) : hormis un retour sur sa ligne (7e) et quelques tacles de grande classe, le défenseur nantais a été fébrile dans le premier acte. Son contrôle complétement raté, devant Khazri, a pour conséquence l’égalisation bordelaise. Il a, globalement, été en retard dans ses interventions, à l’image de son carton jaune pour pied haut sur Thomas Touré (39e). Sa deuxième mi-temps est bien meilleure puisqu’il se rattrape en étant à l’origine du but victorieux des Canaris (66e).

  • Alhadhur (6) : pas vraiment sollicité en première mi-temps, il est revenu plus décidé à la sortie des vestiaires. Comme son compère Cissokho, il s’est plus focalisé sur la défense, montrant de la combativité malgré son gabarit. Un match dans les règles.

  • Hansen (4) : la tour de contrôle du milieu de terrain nantais a eu le malheur de marquer contre son propre camp sur un centre à ras de terre de Sertic (27e) et de mettre perpétuellement en danger ses partenaires.

  • Deaux (4,5) : il ne s’est guère démarqué de la piètre performance d’Hansen. Techniquement en dedans. Il n’a pas apporté le danger, cela aurait pu être le cas si ses premières touches de balle avaient été mieux exploitées. Sorti sur une malheureuse blessure. Remplacé par Gomis (69e).

  • N’Koudou (5) : intenable contre le PSG, il a continué sur ses standards à savoir un travail de percussion à rude épreuve. Toutefois, il s’est montré beaucoup moins disponible. Il s’est esseulé sur son couloir gauche, enchaînant les pertes de balles et les étourderies. Une étape indispensable pour progresser. Remplacé par Bessat (62e), qui a fait une bonne rentrée.

  • Veretout (7) : effacé depuis ses dernières sorties, il a montré du mieux, et c’est peu de le dire. Présent dans l’entre-jeu, il a fourni les efforts nécessaires pour sortir la tête de l’eau. Chacun de ses coups francs a apporté le danger. Il a été récompensé par son but, un peu chanceux (23e), son 6e de la saison. Remplacé par Shechter (87e).

  • Bedoya (7) : voir ci-dessus.

  • Bammou (4) : il a effectué de brillants appels. Mais il n’est que très peu présent dans la surface pour apporter le surnombre et finir les actions nantaises. Il pêche dans le dernier geste et manque parfois de concentration.

Bordeaux :

  • Jug (3) : alors qu'il n'avait rien eu à faire jusque-là, il cédait sur une frappe croisée de Veretout qu'il ne parvenait pas à freiner suffisamment (24e). Se reprenait en captant un coup-franc piégeux plein axe (29e) avant de mal négocier une sortie aérienne, obligeant Sané à s'employer en catastrophe (32e). Alors qu'il avait repris pied, Diabaté envoyait le ballon sur son propre poteau, avant que celui-ci ne revienne dans le dos du malheureux gardien slovène (66e).

  • Mariano (6) : s'il a subi la vitesse nantaise sur son aile, il a plutôt bien tenu le coup derrière, sans se jeter ni se faire déborder. Également à l'origine de la première grosse occasion de Touré (7e) grâce à une belle ouverture. Auteur de quelques centres intéressants, il a rempli son rôle sans fioritures.

  • Sané (6) : plutôt solide défensivement, il a ôté plusieurs ballons chauds des pieds bordelais dans sa surface pour préserver son but (32e). Quelques montées intelligentes balle au pied dans l'axe pour casser les premières lignes. Présent dans les duels, il ne mérite pas les deux buts encaissés par son équipe.

  • Pallois (5) : après un premier retour autoritaire dès le début du match (1ère), il a soufflé le chaud et le froid. Tantôt serein et autoritaire, tantôt éliminé trop facilement par Veretout sur l'ouverture du score nantaise (24e). Le défenseur de 27 ans aurait également gagné à se montrer davantage présent sur les coups de pieds arrêtés.

  • Contento (4) : trop souvent pris à défaut sur son côté, il n'a que trop rarement apporté le danger aux avant-postes, ses centres n'étant pas des plus précis (17e). Effacé par Veretout d'un changement de direction (24e), il n'a jamais vraiment eu la possibilité de se relever. Beaucoup trop loin de ce que l'ancien bavarois est capable de montrer.

  • Sertic (6,5) : nettement plus offensif et tranchant que ses partenaires dans l'entre-jeu, c'est lui qui pousse Hansen à la faute sur l'égalisation bordelaise (24e). Souvent trouvé dans les espaces ou à même de combiner avec le couloir droit, il s'est faufilé entre les lignes pour se rendre disponible (44e). Du tout bon.

  • Plasil (5) : pas le Bordelais le plus en vue. Utile à la récupération et à la première relance, il n'a toutefois pas suffisamment pris ses responsabilités pour réellement organiser le jeu des girondins ou déclencher un pressing coordonné sur les vagues nantaises. Ce que son ancienneté dans la maison doit lui permettre.

  • Khazri (6,5) : une prestation frustrante tant son aisance technique lui autorise des gestes et des coups d’œil qu'il n'a pourtant pas toujours su mener à bien. Il enlevait trop sa frappe excentrée côté droit en préambule (6e), servait en revanche idéalement Sertic dans la surface pour l’égalisation (24e) et était à deux doigts de donner l'avantage au FCGB d'un coup-franc brossé qui s’écrasait sur le poteau de Riou (41e). A baissé d'un bon cran après la pause.

  • Touré (7) : le meilleur bordelais, et de loin, face à Nantes. Ses prises de balle (6e, 11e, 39e), son crochet sur Riou puis sa frappe sortie de justesse par Djilobodji (7e), ses centres (34e) ainsi que ses tentatives (61e) n'ont laissé aucun répit aux défenseurs nantais qui ont eu toutes les peines du monde à l'éteindre. Remplacé par Crivelli (72e).

  • Diabaté (4,5) : solide dans les duels, il s'est appliqué à descendre chercher les ballons dans la mêlée au milieu de terrain (17e). Décisif de la tête défensivement (21e) puis proche de l'être offensivement (61e), c'est lui qui provoque le CSC de Jug en envoyant le ballon sur son propre poteau (66e). Remplacé par Rolan (82e).

  • Maurice-Belay (5) : impliqué dans le replacement défensif, il a bien combiné avec Contento en début de match avant de se montrer moins regardant avant sa sortie. Plutôt propre à la relance, il s'est également essayé au centre avec plus ou moins de réussite en cherchant Diabaté (34e). Remplacé par Saivet (72e) avant d'avoir une altercation avec Rolan sur le banc de touche.

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