OL : la stratégie bien huilée d'Aulas pour endiguer des pertes records !

Jean-Michel Aulas l’a répété, son club a pris des risques en s’attachant les services de Yoann Gourcuff cet été pour près de 20 M€. « Qu’il nous fasse passer un cap. Sur le papier, on a une équipe de très haut niveau avec des internationaux à tous les postes. Son arrivée est à relier avec celle de Lisandro l’an passé. Mais en football on n’est sûr de rien » expliquait le président lyonnais lors de la signature du milieu international tricolore. Mais pour le moment, les effets voulus (notamment en terme sportif et marketing) n’ont pas les effets escomptés.

Quelques postes de dépense qui plombent les comptes

S’il paraissait logique que les sommes dégagées pour l’acquisition de joueurs depuis une quinzaine de mois risquent de mettre du temps à être rentabilisé, d’autres facteurs plus inquiétants plombent les finances du septuple champion de France. Ainsi lors de la publication des chiffres de la holding financière OL Group, c’est clairement l’absence de vente de joueurs (14,1 M€ contre 52,4 M€ grâce notamment à la vente de Karim Benzema), la sortie du contrat avec l’équipement Umbro (qui a couté près de 4 M€ à l’OL) et l’augmentation des charges (hausse des amortissements joueurs consécutifs aux forts investissements (+9,0 M€) et des charges de personnel liées principalement aux performances sportives (+16,6 M€)) qui se sont révélées désastreuses sur le résultat de l’exercice. (-35,6 millions d'euros, contre un bénéfice de 5,3 millions l'année précédente.)

Des chiffres importants auxquels il convient d’ajouter les investissements joueurs qui ont représenté sur l’exercice 95,8 M€ et qui concernent six nouveaux joueurs. Il s’agit de Lopez, Bastos, Cissokho, Gomis arrivés en début de saison dernière ainsi que Lovren en janvier, Briand en juin et Yoann Gourcuff au mois d’août. Selon le communiqué publié par l’OL, la valeur de marché de l’effectif joueurs s’élève à 207,7 M€ (source transfermarkt) et la plus-value potentielle est évaluée à 74,2 M€. De quoi voir l’avenir plus sereinement d’autant que les dirigeants lyonnais disposent de plusieurs axes de développement qui permettront à l’OL de pérenniser la marque OL.

Plusieurs axes de développement

Ainsi, l’arrivée d’Adidas en tant qu’équipementier majeur, le développement du marchandising (en terme de maillots et de l’utilisation de la marque Gourcuff), l’arrivée de nouveaux sponsors maillots tels que Betclic, Everest Poker ou encore Groupama vont permettre d’optimiser les sources de revenus liés au poste « partenariats et publicité » en chute libre cette année (14,7 M€ contre 21,3 M€ la saison passée). Pour vivre plus sereinement, le Conseil d’Administration a décidé de souscrire à une augmentation de capital d’OL SASP par incorporation partielle de son compte courant à hauteur d’environ 40 M€ (sans incidence sur les comptes consolidés), permettant ainsi à OL SASP de disposer d’un peu plus de 80 M€ de capitaux propres. Une opération rare en France et qui devrait ravir la DNCG. Enfin, Lyon compte plus que jamais sur l’arrivée en 2013 de son grand stade boosté par la parution d’une loi spéciale « Euro 2016 » visant à accélérer les procédures et à permettre à la France de tenir ses engagements pris auprès de l’UEFA.

Des objectifs sportifs élevés

Jean-Michel Aulas en fin stratège sait ou il va et tente de rassurer ses actionnaires en expliquant les tenants et les aboutissements de son plan de développement pour les saisons à venir. « Nous abordons aujourd’hui une nouvelle phase de développement avec un objectif de changement de dimension au travers de la constitution d’une équipe professionnelle de très haut niveau et du projet du Grand Stade. C’est dans ce cadre que le Conseil d’Administration s’est fixé pour ambition de gagner à nouveau le Championnat de France à court terme et une coupe d’Europe avant 2016, et d’accélérer l’excellence marketing et financière avec le nouveau stade. » Avec de tels objectifs, la situation sportive de l’OL va devoir rapidement s’améliorer, sans cela, Claude Puel ne risque pas de faire de vieux os à Gerland, il en va de la survie économique du club rhodanien.