Ligue 1

OM : les dessous de l’éviction de Dassier

Jean-Claude Dassier aura donc tenu deux ans à la tête de l'OM. Évincé hier au profit de Vincent Labrune, il fait les frais d'une mauvaise gestion financière et d'une relation de plus en plus tendue avec Didier Deschamps. Retour sur un après-midi agité.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Olympique Marseille Maxppp

« Je suis la propriétaire de l’OM et Vincent, c’est moi », aurait lancé Margarita Louis-Dreyfus en ouverture du conseil de surveillance qui s’est tenu hier après-midi à Paris, selon La Provence. La nomination de Vincent Labrune symbolise donc la reprise en main du club par la propriétaire du club. Une telle issue aurait-elle pu s’imaginer il y a un mois ? Sûrement pas. Mais le cas Deschamps et l’obligation pour MLD de réinjecter de l’argent pour combler les trous ont provoqué cette nouvelle révolution de palais.

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« On a pensé à l’avenir du club. Il fallait remettre le sportif au centre des priorités et prendre les bonnes décisions dans un cadre budgétaire serré et précis. On ne peut plus se permettre des écarts financièrement parlant », a déclaré Vincent Labrune dans Le Parisien pour justifier ce bouleversement. Le volet financier était donc effectivement une raison, mais pas seulement. « On a choisi Deschamps contre Dassier. Les deux ne se parlaient plus… Autant de tensions, cela rendait cette décision presque prévisible », a affirmé l’un des membres du conseil de surveillance. Dire que Dassier était censé faire le tampon entre Deschamps et Anigo…

Ce qui ressemble à un évènement imprévu a toutefois longtemps mûri dans la tête de Vincent Labrune. Et trouve ses fondements dans le mercato estival 2010, qui a tant fait jaser. On pensait Deschamps grand perdant, face au refus de la direction de recruter Luis Fabiano avant de dépenser finalement 36,5 M€ au total pour Azpilicueta, Gignac et Rémy. Anigo et Dassier avaient contrecarré les plans de l’entraîneur de l'Olympique de Marseille, mais Labrune n’a lui pas apprécié ces dépenses de dernière minute, effectuées dans l’urgence la plus totale. En l’espace de deux ans, la trésorerie est passée de plus 32 M€ à moins 8 M€. Pour un président dont l’objectif cette saison était de réduire les dépenses et la masse salariale, la situation était difficilement défendable et ce malgré un bilan sportif excellent.

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Malgré tout, ce chamboulement était-il indispensable ? Marseille n’aura pas connu une seconde période de stabilité après les 5 années de Pape Diouf. Dassier n’aura tenu que deux ans, ce qui suscite l’incompréhension des supporters.« Il y a deux ans, ils ont fait partir Pape Diouf pour des raisons bizarres, avec la promesse que Jean-Claude Dassier serait l’homme de la situation. Son bilan est bon, mais maintenant on nous le fait passer pour le dernier des nuls ! J’aimerais bien savoir quels sont leurs critères de sélection, comprendre qui manœuvre qui », a lancé Michel Tonini, président du groupe de supporters des Yankees. « Une chose est sûre, on ne pardonnera plus rien. Si c’est pour faire progresser le club, alors tant mieux. Mais il faudra que cette progression soit très significative. Mettre en danger un club comme Marseille depuis Paris, ce n’est plus possible. » Attachés à leur indépendance, les supporters phocéens sont irrités de voir que leur club connaît des soubresauts déclenchés dans la capitale. Pas sûr que l’image de Margarita Louis-Dreyfus avec sa veste rose et son petit chien dans les bras sortant du conseil de surveillance soit un bon souvenir pour les fans olympiens.

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